Gagnez un mois par an !* Que la force du temps soit avec vous !
« Je ne peux pas, je suis débordée », « Désolé pour ma réponse tardive, je suis sous l’eau ». Et si on apprivoisait le temps ? Retrouver le plaisir de piloter sa journée sans subir le temps qui passe ! Tel était le thème de la conférence « Réussir sans s’épuiser », animée par Leïla Céline RAMDANI le 18 janvier dernier à l’EDHEC.
Une conférence ludique et instructive qui a remis en perspective le rapport que nous entretenons au temps à l’ère du « toujours plus vite » en ce début de 3e millénaire.
D’emblée, l’oratrice nous prévient : « ce que vous allez découvrir ce soir vous apparaitra, dans l’après-coup, relever du bon sens. Mais quand on est à fond dans le travail, on a tendance à perdre de vue ces bonnes pratiques, au risque de s’épuiser. »
Leïla Céline RAMDANI sait de quoi elle parle. Après une formation à l’EDHEC (99), puis quinze ans de management de projets stratégiques dans des grands groupes et un master de recherches en psychanalyse, elle a fondé ALLOR, Travaillez comme vous êtes ! un concept innovant à l'ère du digital et du "toujours plus vite" qui permet aux dirigeants et managers de trouver leur façon de travailler optimale « sans s’épuiser ».
Ce jeudi 18 janvier, elle a permis à la cinquantaine de participants présents de s’interroger sur leur rapport au temps et de repartir avec des trucs et astuces pour (re)devenir acteur de leur journée. Une façon originale de prendre du recul sur la « bonne gestion du temps », que Leïla préfère nommer « utilisation choisie de la durée à consacrer à chacune de vos actions ! ». « Parce que le temps, lui, il passe, pour tous, à la même vitesse tant que l’on est sur terre », précise t-elle avec humour.
« Quand je travaillais pour le groupe Accor, en 1999, nous recevions encore les revues de presse par fax. Aujourd’hui tout va beaucoup plus vite dans l’entreprise et la société. Car l’être humain cherche sans cesse à aller plus vite. Cette vitesse, nous l’aimons, le plus souvent… tant que nous gardons le contrôle. »
Tirés au sort, des participants se soumettent à des questions simples. Les réponses en disent long sur leur vision du temps : « chacun a une appréhension singulière du temps qui passe. Bien souvent, elle est supérieure au temps réel. »
Ainsi, après avoir écrit les différentes tâches qui leur restent à effectuer dans la semaine et estimé le temps nécessaire pour les accomplir, les participants sont souvent surpris de constater l’évidente impossibilité de tout mener à bien.
Pour Leïla Céline RAMDANI, une astuce pour se décaler du « tout instantané sans recul » consiste à prendre quelques minutes chaque matin, avant d’ouvrir vos emails ou autres outils de messageries, pour vous demander : « si j’avais une seule action à faire aujourd’hui, quelle serait-elle ? Une action qui, une fois faite, vous fera dire “c’est bon, ma journée est réussie”. Et, à partir de là, vous concentrer sur cet objectif. » L’experte continue d’illustrer ses explications par des situations bien connues de tous. « Quand on arrive au travail le matin, le premier réflexe est souvent de lire ses messages, et à partir de là on est aspiré par la journée en mode ‘je subis’. Si on ne se pose pas quelques minutes pour réfléchir aux vrais objectifs, on risque de passer à côté et de finir épuisé et frustré. »
Surtout quand on sait qu’en moyenne, un manager reçoit plus d’une centaine d’e-mails par jour, et ne les lit évidemment pas tous.
Et de rappeler un point essentiel de son intervention : 10 % de temps « optimisé »
sur une journée, c’est un mois gagné par an !
Passer deux heures sur ses mails, ce sont donc deux mois dans l’année !
Autre situation classique, la sacro-sainte présentation PowerPoint. « Je vois parfois
des managers passer des heures sur un diaporama, sans être capables d’en donner le but précis avant de l’avoir terminé ! Alors qu’ils auraient gagné énormément de temps en commençant par définir cet objectif en un mot. Voulaient-ils “convaincre”, “informer”, “expliquer”…? »
Ce qui est vrai pour les métiers opérationnels est tout aussi valable pour les créatifs.
La fondatrice d’ALLOR se remémore un ingénieur qui, à force de prendre du galon, était sans cesse occupé à gérer les problèmes de son équipe et n’avait plus de temps pour travailler sur des innovations. Après avoir analysé la situation avec Leïla, il a réalisé qu’il passait de surcroit 30 % de son temps en déplacement (soit… trois mois par an !) mais aussi qu’il avait souvent beaucoup plus d’idées à l’issue d’une conférence. Il a donc agi en conséquence en mettant à profit ces temps de déplacement par l’instauration systématique d’un « temps créatif » hors les murs, après chaque intervention. Les mesures à prendre étaient évidentes, encore fallait-il prendre conscience de la situation. « Une fois que l’on sait, on peut agir. »
À la fin de sa courte mais riche conférence, Leïla a répondu à quelques questions correspondant, pour la plupart, à des inquiétudes classiques : comment gérer les sollicitations incessantes tout azimut, mails, téléphone, dérangement au bureau? Comment prendre de la distance par rapport à son travail ? Comment détecter une situation problématique ? Et de fait, en sortant de la salle, on se surprend à réaliser qu’en effet, les solutions sont évidentes. Encore fallait-il savoir se poser les questions !
Le cocktail qui a suivi a permis aux participants de poursuivre leur réflexion et de prendre la mesure de l’apport de cette expérience ALLOR qu’ils venaient de vivre. Ainsi, Iwann témoigne : « Un sujet on ne peut plus d’actualité, à l’heure des charges de travail déraisonnables et de l’épuisement professionnel. Leïla a balayé pour nous de nombreux constats concernant notre course après le temps. Elle nous a proposé concrètement et de façon ludique un certain nombre d’astuces pour redevenir maîtres de notre temps et non son esclave (priorisation, délégation, organisation, gestion des e-mails, ...). Encore merci ! »
Contact : leilaceline@allor.fr, www.allor.fr
*Rédigé à partir d’un article de Julien Meyrat pour le n°649 de Centraliens, revue éditée par l'Association des Centraliens.
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