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Avec Cycle for Water, William Pradier s'engage pour faciliter l'accès à l'eau potable à des milliers de personnes.

Entrepreneuriat

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30/03/2022

William Pradier (EDHEC Master 2021) est un jeune diplômé engagé. Il prépare en ce moment la 3e édition de Cycle for Water, un projet ambitieux qui mêle aventure et humanitaire avec un objectif : l'amélioration des conditions d'accès à l'eau et à des services d'hygiènes essentiels. 

Il nous explique son projet.

Peux-tu nous parler de Cycle for Water ?

Cycle for Water est une ONG, créé en 2013, qui a pour but d’agir et de sensibiliser pour favoriser un meilleur accès à l’eau et aux services d’hygiène pour les populations. On organise pour chaque édition une expédition humanitaire et sportive autour de l’accès à l’eau. Nous en sommes à la troisième édition de ce projet.

Les chiffres clés :

  • 25 000 kilomètres à vélo, on part de Nouvelle-Zélande et on revient en France à vélo. C’est la partie sensibilisation, aventure, c’est le moyen de rallier des gens à notre cause.
  • 4 missions humanitaires que l’on mène en Asie. On intervient au Cambodge, en Thaïlande, en Malaisie et en Indonésie. On a bâti quatre partenariats avec des ONG là-bas pour mener des missions d’accès à l’eau pour des populations. Ça va de la construction de filtres à l’eau, de pipelines, à la construction de toilettes dans des écoles par exemple, ou de stations de lavage des mains, également.
  • 12 000 personnes aidées grâce à nos actions. C’est le bilan que l’on a bâti avec nos partenaires ONG et on considérera que le projet est réussi si on arrive à atteindre bien évidemment ce nombre. Nos ambitions sont de porter le projet toujours plus haut, encore plus haut que les éditions précédentes.

 Pourquoi t’engager dans le bénévolat à la fin de tes études ?

Avec César, mon coéquipier dans l’aventure, cela fait des années que l’on a vraiment envie d’investir du temps dans l’humanitaire et mener quelque chose ensemble. Quand il a entendu parler de Cycle for Water il a eu un coup de cœur et m’a appelé. La fin des études était le moment parfait pour attaquer ce projet, c’est la première expérience qu’on mène. On a pour certains des petits boulots à côté, on donne des cours, on fait des choses pour pouvoir subvenir à nos besoins, mais sinon on est sur une activité purement bénévole et sur une collecte de fonds en ce moment.

Ce projet est porté par des jeunes, d’année en année. Après cette édition, on passera le flambeau à une nouvelle équipe pour la 4e édition ! 

La thématique de l’accès à l’eau était-elle importante pour toi  ?

L’eau est un sujet auquel on a été confrontés de très près avec César. On a eu l’occasion d’habiter en Asie tous les deux. L’année dernière, j'étais en Thaïlande pour mon double diplôme avec l’EDHEC et l’AIT Bangkok. Je suis allé dans des zones très reculées, notamment près de la frontière birmane, sans aucun accès à l’eau potable, avec des enfants qui boivent dans des mares, une eau croupie. Dans ces endroits, il y a beaucoup de maladies qui circulent et une mortalité infantile énorme. Ça nous a vraiment marqué César et moi. En France, on a tous des robinets chez nous, des douches, des toilettes, de l’eau potable à volonté. Là-bas, ils n’ont rien. À part l’eau de pluie lorsqu’ils arrivent à la capter. On s’est dit que c’était un sujet pour lequel on voulait s’investir, sensibiliser et agir concrètement.

 As-tu le sentiment que la pandémie a remis au cœur des préoccupations l’importance de l’eau ?

 Ça a été une prise de conscience qu’un virus on ne l’arrêtera pas sans service d’hygiène, sans pouvoir se laver les mains. Les stations de lavage des mains sont un moyen clé pour réduire la diffusion du virus dans certaines zones. On va mener ce projet avec notre partenaire Clear Cambodia au Cambodge, on va intervenir dans des écoles, y construire dans un premier temps des latrines, dans un deuxième temps des stations de lavage des mains. C’est un enjeu clé, parce que ce sont des zones où il y a beaucoup de maladies qui circulent.

La pandémie a aussi accéléré l’urgence de l’intervention dans certaines zones. Je pense à une région très reculée en Indonésie, à Asmat, au niveau de la Papouasie où l’on va intervenir. C’est extrêmement difficile d’acheminer des ressources là-bas, c’est marécageux, il n’y a pas de route. Et avec le coronavirus, les confinements, les restrictions logistiques et les entreprises qui limitent leurs moyens, les projets ont été mis en pause, parfois annulés. L’une des zones où l’on intervient a été identifiée par le gouvernement indonésien comme « urgence sanitaire et zone extraordinaire ». Employer des termes comme ça en Indonésie, c’est dire à quel point c’est inquiétant. Ils ont pris beaucoup de retard sur leurs interventions, ils devaient livrer des récupérateurs d’eau de pluie, mais ils n’ont pas pu. On se retrouve avec une mortalité infantile qui augmente, des maladies qui se propagent de plus en plus.

Comment avez-vous sélectionné les projets sur lesquels vous allez intervenir ?

C’est une partie très intéressante du projet. On a acté dès le début qu’on travaillerait forcément en collaboration avec des ONG puisque l’on n'a pas d’expertise, on n’est pas des constructeurs de filtre à eau, on ne sait pas comment installer un pipeline ni construire des toilettes. Les ONG ont l’expérience, les moyens, la capacité d’avoir un suivi, d’avoir les résultats, c’était vraiment ça les critères importants.

On a donc fait une étude approfondie des ONG existantes en Asie, on en a contacté beaucoup, et on en a retenu quatre.

Une qui avait déjà collaboré avec Cycle for water lors de la seconde édition et trois autres que l’on a trouvé dans d’autres pays. On s’est rendu compte, en échangeant avec elles, en étudiant leurs rapports financiers, leur site internet, qu’elles avaient des moyens importants, collaboraient avec les acteurs locaux et les autorités locales. Elles étaient très présentes à différentes strates de la société et avaient les moyens de faire un suivi. Le suivi est un critère essentiel, on n’investira pas dans un projet qui ne peut pas être suivi, qui ne peut pas être durable.

 En plus de l'aide financière pour les ONG, vous apporterez une aide opérationnelle sur le terrain ?

Exactement. L’idée, c'est que la collaboration se fait en plusieurs temps. D’abord on cherche des sponsors, des partenaires privés, et une fois qu’on a les financements, on leur envoie l’argent et elles peuvent démarrer en amont de notre arrivée. On les rejoint sur le terrain pour lancer avec elles le déploiement opérationnel de la solution. On va rester un mois à chaque fois, dans les quatre endroits où on interviendra, ce qui permettra de s’imprégner de la réalité du terrain, rencontrer les personnes sur place. On va filmer pour créer des reportages à la fin, avoir une série documentée de notre aventure, pas seulement de la partie vélo, mais surtout de la partie humanitaire. C’est aussi important pour nos partenaires qui subventionnent d’avoir des images sur le terrain, qu’on les associe à ça. C’est concret.

Aujourd’hui, vous recherchez des fonds pour le projet, où en êtes-vous ?

On a bâti tout le projet, toute la partie administrative, toute la partie du trajet. Maintenant on est à 100% focus sur la collecte de fonds. On a déjà levé 20 000 euros et on continue à chercher. On démarche notre réseau et on essaie de toucher des grands groupes qui pourraient être intéressés par cette démarche. On organise beaucoup de choses, par exemple un Cycle for water challenge, qui se déroulera en septembre. On imagine une grande sortie à vélo qui partira de Cherbourg où on invitera tous nos partenaires, notamment les mairies, nos partenaires entreprises, nos écoles… on prévoit d’être relayé par la presse locale puis nationale. Ça pourra être un team-building pour les entreprises, il y a ce côté où on sort ensemble, on échange autour de l’accès à l’eau et se retrouve au mont Saint-Michel pour discuter, échanger un repas tous ensemble. C’est ce genre d’événements qu’on essaie de proposer aux entreprises et à nos partenaires, pour susciter leur intérêt, leur engagement à nos côtés.

Quel est l'objectif à atteindre ?

On a deux paliers. Si on récolte 70 000 euros, on part, car nos frais d’expédition seront couverts et une fois qu’on aura atteint 120 000 euros, on pourra financer l’entièreté des projets humanitaires que l’on a bâtis.



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