L'année 2004 ne marque pas un véritable retour des recrutements pour les jeunes cadres. Le palmarès de "L'Express" fait état de 13 836 embauches prévues pour les 100 premières entreprises, soit 5 000 postes de moins qu'il y a un an. L'Apec se montre plus optimiste, avec des prévisions entre 30 000 et 33 000 recrutements de jeunes diplômés cette année. Selon son président, Jacky Chatelain, "il s'agit juste d'un arrêt de la dégradation". En effet, en période d'incertitudes, les entreprises préfèrent les cadres expérimentés, entre 30 et 35 ans. Ainsi en 2003, les cadres confirmés ont raflé la moitié des recrutements externes de cadres. Jacky Chatelain toujours : "Quand la conjoncture est mauvaise, les jeunes diplômés font office de variables d'ajustement". Pour autant, leur situation reste satisfaisante. Ainsi 78% des jeunes diplômés disposaient d'un emploi deux ans après l'obtention de leur diplôme. Le risque tient cependant moins au chômage qu'au déclassement, c'est à dire l'obligation d'opter pour un emploi qui ne correspond pas au niveau de qualification. Ce sont les sociétés de travaux publics et les banques qui sont les plus grands recruteurs, car elles doivent faire face au vieillissement de leurs salariés et sont donc dans l'obligation de renverser leur pyramide des âges. Autre caractéristique de ce marché, l'attrait pour les qualités personnelles des diplômés, qui doivent faire preuve "d'humilité, de combativité et de technicité", selon un PDG d'une société informatique. Enfin, dernier chiffre, 41% des jeunes diplômés ont quitté leur premier emploi au bout de 2 ans, ce qui traduit la faible fidélisation des jeunes embauchés sur le marché du travail. (L'Express, 22/03, p142-145, J.T.)

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