Banque : recrutements à tous les guichets

Encore une fois, la croissance est au rendez-vous du côté des banques : en 2006, elles auront recruté un total de 7500 cadres, selon l'APEC, contre 7130 en 2005. Des embauches liées à la bonne santé du secteur et aux départs à la retraite des baby-boomers. Une tendance qui devrait se confirmer l'an prochain au vu des prévisions d'embauches d'un des leaders du secteur, la Société Générale.

Trois questions à Frédéric Vaquié, directeur du recrutement à la Société Générale. Troisième groupe bancaire français, après le Crédit Agricole et BNP Paribas, la Société Générale a annoncé un produit net bancaire en croissance de 16,8 % (à données constantes) sur les neuf premiers mois de l'année. Le résultat net part du groupe est en progression de 22,6% sur la même période. Trimestre après trimestre, la banque affiche une santé insolente dans ses trois métiers : le réseau de détail (Société Générale et Crédit du Nord) et les services financiers, la gestion d'actifs et les services aux investisseurs (Société Générale Asset Management, SG Private Banking, Société Générale Securities Services, Boursorama), et enfin la banque de financement et d'investissement. Le groupe compte actuellement 103 000 collaborateurs dans le monde (contre 93 000 fin 2005), dont 55 000 en France. Cette progression des effectifs résulte des acquisitions à l'international et de la croissance interne : la société ouvre en moyenne 50 nouvelles agences par an. La lettre : Combien de recrutements sont prévus en 2007 ? Sur quels postes ? Frédéric Vaquié : En 2007, nous devrions poursuivre sur le même rythme qu'en 2005 et 2006, avec près de 5 000 recrutements en France, dont 50 % de cadres, et plus de 10 000 au total dans le monde. Ces nouvelles recrues seront pour moitié des jeunes diplômés et pour moitié des confirmés, ayant plus de 3 ans d'expérience. 2 000 d'entre elles rejoindront notre activité banque de détail : des conseillers d'accueil, des conseillers clientèle privé, entreprise ou multimédia, des adjoints de directeurs d'agence, etc... Certes, il s'agit de fonctions commerciales, mais entendons nous bien : nous ne recherchons pas des vendeurs qui vont faire des coups, mais des bons conseillers. Le but est de créer avec nos clients une relation de confiance sur le long terme, cela ne se fait pas en plaçant à tout prix des produits financiers. Par ailleurs, 800 personnes étofferont notre activité de banque de financement et d'investissement : des traders, des ingénieurs financiers, des chargés d'affaires en fusion acquisition, des gestionnaires de back et middle office, etc. Le reste des recrutements est destiné à développer nos fonctions supports, avec par exemple 300 informaticiens, mais aussi des embauches dans l'audit, la finance, la comptabilité ou le juridique. La lettre : Intégrer 5 000 personnes, cela revient à faire du recrutement industrialisé. Est-il encore possible, dans ces conditions, de bien traiter les candidats ? Frédéric Vaquié : En tout cas, nous faisons tout pour... Nous mettons de gros moyens en œuvre, car nous recevons 200 000 candidatures par an ! Notre équipe dédiée au recrutement est composée d'une cinquantaine de personnes, auxquelles s'ajoutent 200 gestionnaires ressources humaines de proximité. Par ailleurs, nous faisons régulièrement appel à des cabinets de recrutement. En s'appuyant sur notre site web de recrutement, et un outil de gestion des candidatures, nous traitons les candidatures au plus vite en les re-dispatchant en interne le jour de leur arrivée. La lettre : Tous les réseaux bancaires se ressemblent. Qu'offrez de plus que vos concurrents à vos collaborateurs ? Frédéric Vaquié : D'abord, contrairement aux banques régionales ou mutualistes, nous pouvons proposer à nos collaborateurs des parcours de carrière à l'international. Ensuite, grâce à la taille de notre groupe, nous offrons une palette de métiers très large : plus de 150. Un commercial dans la banque de financement et d'investissement peut ainsi passer dans la banque de détail puis devenir manager. Autre point différenciant, et qui va dans le même sens, nous cherchons des « salariés entrepreneurs », à savoir des personnes capables de se donner les moyens de se développer. Nous attendons donc d'eux qu'ils bâtissent leur propre carrière et nous les incitons à évoluer tous les 3-4 ans. Concernant les rémunérations, un jeune diplômé bac + 2/3 qui nous rejoint comme conseiller d'accueil ou conseiller clientèle particulier touche plus de 20 000 euros de salaire brut annuel, plus un variable. Un jeune diplômé bac + 5 (école de commerce ou université) gagne 30 à 35 000 euros, ainsi que 5 à 10 % de variable. Enfin, un ingénieur financier est payé entre 32 et 40 000 euros, auxquels il faut ajouter 5 à 20 % de variable. Dans tous les cas, le salaire est révisé dès la seconde année dans l'entreprise, et les collaborateurs bénéficient en plus de la participation et de l'intéressement, soit un mois de salaire en plus en 2005. Par ailleurs, notre politique d'actionnariat salarié est la plus aboutie du secteur puisque plus de 65 000 salariés, actuels ou anciens, sont aujourd'hui actionnaires de la Société Générale et détiennent 8 % du capital. Le résultat de cette politique est que les salariés nous restent fidèles, puisque notre taux de turn-over est très bas : pas plus de 2,5%.

Les géants du secteur : Société Générale BNP Paribas CIC (groupe Crédit Mutuel) Groupe Banque Populaire Groupe Caisse d'Epargne Groupe Crédit Mutuel Groupe Crédit Agricole LCL (Groupe Crédit Agricole) Pour en savoir plus : Le site de la Fédération bancaire française