Seul un cadre sur cinq a changé de poste ou d'entreprise en 2005
La mobilité des cadres est au plus bas : huit sur dix n'ont pas changé, l'an passé, de poste ou d'entreprise, selon l'Apec. Les salariés d'encadrement dénoncent le manque de perspectives internes mais hésitent à chercher un nouvel employeur.
Faute de mieux ou par prudence, les cadres continuent de s'accrocher à leur fauteuil. Selon l'enquête annuelle de l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) sur la mobilité des salariés d'encadrement publiée hier, la part de ces derniers n'ayant pas connu de changement professionnel en 2005 reste très élevée : près de huit cadres sur dix n'ont pas vécu de mobilité, interne ou externe.
La proportion de cadres ayant changé d'entreprise s'est stabilisée à 5 % en 2005, soit 5 points de moins qu'en 1999. La mobilité interne concerne 13 % des cadres depuis 2002 et, pour la troisième année consécutive, 11 % ont bénéficié d'une promotion. Les moins de 35 ans, très courtisés, sont les plus mobiles (9 %).
Les deux tiers des cadres ayant changé d'employeur l'ont fait à leur initiative. Après une forte baisse en 2003, ce niveau reste proche de celui de 2004, signe que les cadres estiment que le marché de l'emploi leur est redevenu plus favorable. Gros bémol toutefois : environ 40 % de ceux qui ont changé d'entreprise ont connu une période de chômage entre leurs deux emplois.
Cette proportion, la plus forte depuis 1997, a progressé de cinq points en un an et est à mettre, selon l'Apec, en rapport avec la forte hausse des départs dus à des fins de CDD (12 %, contre 6 % en 2004) et la recrudescence des licenciements individuels et collectifs.
Les commerciaux (84 %) et les cadres de la fonction études et développement (69 %), très recherchés par des entreprises soucieuses de retrouver de l'allant après plusieurs années consacrées à la réduction des coûts, sont les plus propices à aller voir si l'herbe est plus verte ailleurs.
L'intérêt du poste proposé reste en tête des critères de choix de leur nouvelle entreprise, mais on note depuis quatre ans une baisse de l'importance de ce critère au profit des « considérations personnelles », citées désormais par 19 % des cadres, ce qui « confirme l'influence grandissante de la vie privée sur les choix professionnels ».
« Fidéliser les compétences » Alors que les cadres se montrent globalement satisfaits de leur rémunération et du climat dans leur entreprise, ils sont 42 % à s'inquiéter du manque de perspective de carrière que leur offre leur employeur, ce qui incite l'Apec à tirer la sonnette d'alarme : cela devrait provoquer à terme une hausse des velléités de départ au moment même où l'évolution de la structure de la population active « risque d'entraîner des tensions sur le marché de l'emploi » et met en évidence « l'importance d'attirer des compétences mais aussi de les fidéliser ».
A cet effet, l'Apec souligne la nécessité « d'une meilleure visibilité sur les trajectoires possibles en interne » et du « développement d'une politique de mobilité interne intégrant plus de concertation avec les cadres ». La négociation obligatoire d'accords de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences d'ici à fin 2008, la valorisation de l'entretien professionnel tous les deux ans, le recours accru à l'entretien de deuxième partie de carrière et au bilan de compétences sont autant d'outils devant permettre aux entreprises d'avancer dans ce sens.

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