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Intérim cadres : pour qui, pourquoi, comment ?

EDHEC dans la presse

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29/06/2006

Des entreprises de plus en plus contraintes par le temps. Un marché de l'emploi de plus en plus tendu, notamment chez les seniors et les jeunes diplômés. Des prestataires de plus en plus spécialisés. Le point sur la manière dont se développe l'intérim cadres.

La mise à disposition, pour quelques mois seulement, d'un cadre, voire d'un DRH, d'un DAF ou même d'un PDG, est aujourd'hui une pratique de plus en plus courante dans les entreprises.

Quelque 10.000 emplois équivalents temps plein auraient ainsi été occupés par ces cadres intérimaires en 2005 (voir chiffres). Intérim cadres, dirigeants de transition, intérim management... Les termes sont nombreux mais le concept reste le même : recruter ponctuellement un cadre pour satisfaire un besoin non permanent de l'entreprise.

Le niveau de management du cadre et la mission pour laquelle il est appelé font ensuite les différences.

Remplacer Les cadres absents. Au départ, l'objectif du recrutement de cadres en intérim était le même que celui de l'intérim classique : le remplacement d'un salarié absent. Florence Paul-Leblache, responsable du pôle cadres de l'agence Plus Intérim, créé en 1987, se souvient : "Nos clients se sont mis à nous demander ponctuellement des profils pour remplacer leur chef comptable partie en congés de maternité. L'idée a ensuite fait son chemin : pourquoi les entreprises n'auraient-elles pas aussi besoin d'un cadre pour un remplacement ?" Congés maladie, démission, licenciement... Les motifs d'absence d'un cadre sont nombreux et leur rôle central dans l'entreprise rend souvent indispensable leur remplacement rapide. L'intérim permet de répondre à ce besoin dans un délai généralement compris entre une et quelques semaines.

 

L'embauche d'un cadre en intérim peut également être motivée par une hausse ponctuelle de l'activité de l'entreprise. Il peut s'agir de la réalisation d'une mission qui ne peut être menée à bien par les ressources humaines existantes, par manque de temps ou de compétences. Il peut s'agir de la mise en place d'un logiciel, de la gestion d'un projet de développement commercial ou, dans le cas du top management, de la réalisation opérationnelle d'une fusion ou la résolution d'une crise. Mais la mission étant limitée dans le temps, il n'est pas nécessaire de recruter en CDI.L'intérim : un sas avant le CDI Mais pour les cadres, le travail temporaire peut aussi être un pont vers un emploi stable. "La moitié des postes en intérim débouchent sur un CDI", témoigne Florence Paul-Leblache. D'une part, l'intérim permet à l'entreprise de réaliser un projet, sans être pour autant certaine au départ de pouvoir créer un poste en CDI. D'autre part, il est de plus en plus souvent utilisé par les entreprises comme un outil de recrutement en CDI à part entière.

"Lorsqu'elle met une offre d'emploi en CDI sur le marché, l'entreprise inclut désormais son prestataire d'intérim, en plus de son cabinet de recrutement", note Florence Paul-Leblache. "C'est une alternative au recrutement classique, renchérit Pierre van den Broek, PDG de l'agence d'intérim management NIM. L'objectif des entreprises est de pourvoir le poste rapidement : nous trouvons un candidat en quelques semaines quand un chasseur de tête prend plusieurs mois à débaucher le bon profil chez le concurrent." Cette solution est plus particulièrement prisée par les PME qui n'ont pas toujours un service RH suffisamment développé pour satisfaire tous leurs besoins en recrutement. Côté candidats, c'est un outil privilégié des jeunes diplômés, concernés par l'intérim cadre depuis environ cinq ans, et des seniors, souvent pénalisés par leur âge dans les recrutements traditionnels. Différents statuts pour un même métier La croissance de cette demande des entreprises et des candidats s'est traduite par une multiplication des prestataires. Directement concernées, les entreprises de travail temporaire, déjà influentes sur le marché de l'emploi non cadre, ont élargi leurs compétences. On retrouve donc, parmi les acteurs de poids, les leaders du marché, comme Vediorbis (avec Expectra), Adecco ou Manpower. Les prestataires spécialisés sur un secteur ou une fonction ont également parfois des départements pour les cadres (Multi Compta par exemple).

Les acteurs spécialisés sur le placement en intérim des cadres supérieurs ont en revanche des statuts bien plus hétérogènes. "Le prêt de main d'oeuvre à titre onéreux étant interdit, les acteurs ont généralement le statut d'entreprise de travail temporaire, explique Pierre van den Broek. Mais certains choisissent de se référencer comme activité de conseil ou d'assistance : les cadres envoyés en mission sont alors associés du cabinet ou embauchés en tant que free-lance." En conséquence, sur l'offre en matière de mangement de transition, la concurrence est plutôt atomisée. Globalement, la France s'est convertie sur le tard à cette manière de travailler avec les cadres, bien plus répandue dans les pays anglo-saxons. "Certains de nos voisins européens, comme le Royaume-Uni ou les Pays-Bas, plus habitués à la flexibilité, pratiquent l'intérim cadres depuis longtemps", rappelle Florence Paul-Leblache. "Les entreprises françaises doivent encore prendre conscience que cette formule est un véritable atout stratégique car elle leur permet d'accéder à un vivier de compétences presque illimité", ajoute Pierre van den Broek. La croissance continue du phénomène à laquelle on assiste depuis la fin des années 2000 ne devrait donc pas faiblir.

Source : Journal du Management 28/6/2006

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