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Portrait de Dirigeante : Sophie Ferreira-Le Morvan (EDHEC Master 1996), directrice générale du Parc Zoologique de Paris (Muséum National d'Histoire Naturelle)

EDHEC dans la presse

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28/11/2016

  • Quel est votre parcours Sophie ?

Lors de mes études à l’EDHEC , j’étais présidente du bureau des arts. A l’origine, je voulais faire l’Ecole du Louvre. La pression familiale m’a conduite à l’EDHEC.

J’ai ainsi démarré ma carrière en tant qu’acheteur/chef de produit chez Carrefour puis consultante chez Nielsen. J’ai passé  en parallèle ma licence par correspondance puis une maîtrise d'Histoire de l'art à la Sorbonne (Pantheon -Sorbonne) .

C’était un bon choix cela m’a permis d’avoir un double parcours :

-          Etre capable, grâce à ma formation EDHEC, de développer les ressources propres (Chiffre d’affaires) des établissements publics

-          Tout en en respectant les missions de service public

C’est ainsi que j’ai ensuite été embauchée pour développer la fréquentation du musée Toulouse-Lautrec, puis été en charge du développement économique du centre des Monuments nationaux. J’ai ensuite répondu à une annonce pour prendre la direction générale du parc zoologique de Paris.

  • Quelle est votre mission, votre parcours au sein du zoo parc zoologique de Paris ?

Je suis directrice générale, je gère donc, à la manière d’un chef d’entreprise, l’exploitation, les ressources humaines, le chiffre d’affaires (fréquentation).

Je suis épaulée par un adjoint formidable, le vétérinaire en chef du zoo.

J’ai été recrutée en décembre 2012 pour suivre le projet alors que la démolition avait déjà commencé. Le projet était écrit.

Ma première mission a consister à mener à bien le projet (de construction, de réouverture …) dans les délais, dans les budgets. Le suivi du chantier a duré 1,5 an.

Pendant ce temps, j’ai recruté tous les prestataires privés, organisé l’arrivée des animaux, recruté les équipes.

C’est une aventure à vivre, une aventure humaine et professionnelle extraordinaire.

 J’ai beaucoup appris car on travaille avec du « vivant », la contrainte du « vivant » est très intéressante.

Il faut souligner que le zoo appartient à la structure du Musuem d’histoire naturelle et accueille du public, ce n’est pas un conservatoire.

Aujourd’hui, mon enjeu est de remettre le client au cœur.

D’abord d’un point de vue, construction/aménagement. En effet l’écriture du projet de rénovation s’est faite sans imaginer les visiteurs.

Et également d’un point de vue « culturel (culture d’entreprise) », il faut allier business et transmission scientifique.

J’ai ainsi créé une équipe marketing et commerciale à effectifs constants.

Le museum d’Histoire Naturelle est une institution publique,  l’esprit est » fonction publique » avec beaucoup de cœur mis à transmettre les connaissances, le savoir sur le Vivant. Les équipes sont passionnées par la biodiversité, elles sont sur-investies émotionnellement.

  • Quels sont aujourd’hui, après le boom de la réouverture, les enjeux pour vous ?

Comme tout boss,  je souhaite développer mon chiffre d’affaires autour de 3 grands axes

  • Par la fréquentation des familles, les cibles historiques

Le chiffre d’affaires (la fréquentation) du zoo est aujourd’hui composé à 85% de familles, personnes qui viennent visiter le zoo pour la première fois. Ce n’est pas forcément le cas dans tous les zoos du monde dont le ratio est de 50 à 75%.  Mon enjeu est donc de développer la répétition, la fidélité par la mise en place d’une communauté (marketing digital) et en développant des animations (ex : au moment des vacances de Toussaint, Animov).

  • Par le développement d’une offre « médiation » plus fournie, plus pertinente : de plus nombreuses offres de visites guidées, des ateliers scolaires et péri-scolaires à diversifier, inventer.

 Dans ce zoo, au-delà de la richesse animalière, la richesse de la faune, de la flore, de la bio-diversité est extraordinaire. On peut aller beaucoup plus loin en créant une communauté de « passeurs de savoir ».

Notre petit-déjeuner avec les girafes a par exemple un grand succès. Je rêve également de développer une offre « apprentis-soigneurs ». 

  • Par le tourisme d’affaires (location d’espaces, séminaires …).

Je travaille actuellement sur des projets d’aménagement.

 

J’ai également un enjeu managérial :

  • Continuer de transformer la culture d’entreprise en mettant le client au cœur.

 

  • Et impliquer, motiver, retenir les jeunes générations

Les soigneurs, les équipes qui travaillent au zoo sont émotionnellement impliquées auprès des animaux, j’ai besoin de les fidéliser, de les retenir dans notre équipe.

Je suis également convaincue qu’elles pourraient elles-mêmes devenir des ambassadeurs digitaux sur les réseaux sociaux et poster sur les comptes twitter, facebook la vie des animaux en backstage.

 

  • Quels sont vos conseils pour les diplômés et étudiants qui souhaitent travailler dans le secteur de la culture ?

Ecouter votre cœur, n’hésitez pas à développer la double approche et à la valoriser : conjuguer développement des ressources et respect des missions de service public.

 

N’hésitez pas à venir découvrir le zoo et sa richesse.

 

 

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