Les entreprises étrangères implantées en Chine utilisent moins l'expatriation
Les entreprises étrangères sont attirées par la Chine, dont l'économie est en plein développement. Mais la population active chinoise (plus de 800 millions de personnes) est encore largement peu qualifiée. D'où un turn-over très important, de plus de 25% dans les grandes villes, contre 6% en Europe. Les entreprises françaises, qui ne sont pas épargnées, doivent donc mettre en place des solutions innovantes pour faire face à cette situation et attirer les talents. On assiste donc à une véritable chasse des talents, et ce surtout pour recruter des managers, dont la Chine manque cruellement. Un représentant local d'une société française de 570 salariés, dont plus d'une centaine d'ingénieurs et cadres, explique que pendant toute la révolution culturelle, de 1966 à 1972, la Chine n'a formé aucun manager. Aujourd'hui, on a d'un coté les seniors, expérimentés mais n'ayant aucune notion de management, et de l'autre des jeunes âgés de 30 ans et moins, motivés, mais pas encore suffisamment expérimentés pour piloter une équipe. La Chine manque également de spécialistes des achats, du marketing, de la qualité et des relations publiques ; les métiers liés aux ressources humaines manquent d'effectifs également. Pour former des collaborateurs chinois à ces métiers, les entreprises étrangères font venir des expatriés qui servent de relais de savoir-faire, avant de localiser le recrutement. C'est là la mission de Jean Laporte, qui est «career developer» chez Michelin. «Mon rôle est d'aider les DRH locaux à faire évoluer les cadres chinois (une cinquantaine) vers des postes occupés par des expatriés», explique-t-il. Cette procédure est de plus en plus utilisée, selon une étude récente du cabinet Egon Zehnder International. Alors qu'auparavant presque tous les postes à haute responsabilité étaient occupés par des expatriés, c'est moins le cas aujourd'hui. Mais le transfert de compétences prend des années. Comme l'explique Marc Raynaud, associé du Cabinet ICM, EDF est en train en ce moment de développer «un vivier de cadres chinois pour un passage de témoin».
Source : Entreprise & Carrières, pp18 à 24, 06/09/2005

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