CEA et Tribu Développement: Compte-rendu de l'atelier Business et Solidarité du 16 mai 2011
Le 16 mai dernier, Chrétiens Edhec Alumni et la Tribu Développement ont réuni une vingtaine de personnes dans les locaux de l'EDHEC à Paris pour réfléchir sur les liens entre le business d'entreprise et la solidarité vis-à-vis des personnes les plus fragiles.
Deux intervenants, Christel Koehler, fondatrice du cabinet de conseil en stratégie éthique et solidaire Koïnè Conseil, et Benjamin Cavalli, responsable du partenariat Blédina-Croix Rouge ont fait part de leurs expériences sur l'intégration de démarches sociétales dans l'activité normale et rentable de l'entreprise.
Christel Koehler a montré comment des opérateurs des secteurs bancaires, des transports publics, de l'énergie ou encore de la téléphonie ont abordé cette thématique d'abord pour régler une question opérationnelle : attente au guichet à La Poste, fraude à la RATP, errance dans les gares, prévention du surendettement dans les banques etc. Elles ont perçu que plus leur manière d'assurer un service à leurs clients fragiles contribue à aider le client, plus ce dernier devient autonome et peut s‘insérer socialement. Cela a des répercussions positives pour l'entreprise, dans la relation client, l'augmentation du chiffre d'affaires, la réduction des coûts, la diminution de la fraude et du contentieux, la motivation du personnel etc. Par exemple, permettre à des personnes exclues du système bancaire d'ouvrir un compte est un formidable outil d'insertion pour elles. Et la relation bancaire s'améliore généralement au fil du temps et devient, si les clients sont convenablement accompagnés, une source de revenus tout à fait rentable.
Bien sûr, ces solutions ne sont pas miracles : elles demandent des adaptations de l'offre et des process, une réelle volonté du haut management et, le plus souvent, des partenariats solides avec les associations connaissant bien ces publics. Mais les résultats sont indéniables.
Benjamin Cavalli a illustré cette approche par le projet Blédina-Croix Rouge réunissant Danone, la Croix Rouge et d'autres partenaires. L'objet est de permettre à des enfants pauvres d'accéder à une nutrition de qualité, dans leur plus jeune âge (lait et nourriture pour bébé) puis en grandissant. Un montage astucieux permet à Danone de financer des chèques-nutrition dont les familles se serviront pour acheter des produits de qualité adaptés. Danone développe son chiffre d'affaires et intègre également cette démarche dans sa politique de mécénat. La Croix Rouge assure l'accompagnement des familles et la gestion du dispositif.
Les participants ont posé de très nombreuses questions, portant sur la solidité économique de ces projets ou encore leur accueil par les décideurs des entreprises. Certains sont allés plus loin en s'interrogeant sur des réponses structurelles plus globales à opposer à la fragilité.
Les échanges au cocktail convivial qui a suivi les travaux ont aussi montré que ces questions résonnaient pour chaque participant dans son engagement professionnel et citoyen.
Article écrit par Christel Koehler,
Fondatrice du cabinet de conseil en stratégie éthique et solidaire Koïnè Conseil
Ambassadrice du Club Chrétiens Edhec Alumni
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