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Tendance haussière pour les financiers

EDHEC in the press

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06.15.2004

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En gestion, en comptabilité, comme en finance, les candidats retrouvent quelques couleurs. Huit conseils en recrutement témoignent.

COMMENT SE COMPORTE le marché sur ces fonctions, côté candidats comme côté entreprises ? Quelles sont les grandes tendances ? Les huit conseils en recrutement nous donnent des réponses. Difficile d'y voir clair, remarque d'emblée Emmanuel Dupont (Beetwin), qui décèle des contradictions dans l'observation du marché comme dans l'attitude des candidats. Il indique un début d'année relativement prometteur pour les cabinets et un printemps assez décevant. " On arrive à une croisée des chemins qui pourrait préfigurer une remontée de température dès l'été, remarque-t-il, à l'image de 2003. " Certains signes lui semblent encourageants, notamment le fait que nombre de candidats trouvent assez rapidement des postes et " échappent aux cabinets " en cours de process. Il note quelques tensions dans un marché qui globalement reste mou. " Au total tout cela reste assez mystérieux. " En accord avec son confrère, Nicolas Doucerain (Carges Conseil) rappelle la baisse importante de l'emploi depuis deux ans et demi, particulièrement dans les domaines de la gestion, de la finance et de la comptabilité. " 2004 sera encore une année difficile, quoique légèrement positive par rapport à 2003, dit-il. Sans euphorie et surtout sans reprise franche et massive. " Des postes affichent toutefois de légères tensions, remarque-t-il, en comptabilité sur des fonctions " middle " par exemple, où il est difficile de trouver de bons profils : " Les excellents candidats bougent peu car ils ne veulent pas prendre de risques. " Pour Nicolas Doucerain, la reprise devrait être plus franche en 2005. Les entreprises s'étant nettement désendettées depuis 2000, la confiance, les investissements et l'emploi devraient repartir. Il se montre beaucoup plus sceptique sur l'effet des départs à la retraite prévus désormais en 2009-2012. " Les grands groupes cherchent plutôt à gagner en productivité qu'à remplacer systématiquement chaque départ. " Signes positifs Optimisme partagé par Léonard Briot de La Crochais (Michael Page), qui reconnaît ne pas avoir vu autant de signes positifs depuis deux ans au niveau de son cabinet. Des clients lui reparlent de pépinières, ouvrent en même temps plusieurs postes plus fréquemment, le nombre de missions augmente. Parallèlement, il observe des candidats moins frileux et des niveaux de postes à la hausse en middle management. En revanche, d'un point de vue macroéconomique, il reconnaît des chiffres nettement moins encourageants et une élasticité très forte du recrutement aux effets d'annonces. " Le marché du recrutement ressemble depuis six mois au marché boursier, explique-t-il, avec des effets d'accordéon, notamment parmi les entreprises anglo-saxonnes, qui peuvent lancer des recrutements et tout arrêter au dernier moment. " Ce qui ne l'empêche cependant pas de fonder de vrais espoirs pour la fin du second semestre. François Fère (Mercuri Urval) indique effectivement une année 2004 qui devrait être en demi-teinte. " Certains espéraient un redémarrage fin 2003-début 2004, certes le premier trimestre a été plutôt bon, mais sans vraie reprise. " Revenant sur les viviers, il constate des paroles mais peu d'effets " si ce n'est dans la banque, qui a l'habitude de faire appel à beaucoup de stagiaires pour recruter ensuite ". Il observe sur les fonctions de DAF (Directeur administratif et financier) un nombre très intéressant de candidats de valeur sur le marché. " Ceux qui sont en poste sont aussi plus enclins à bouger lorsqu'on leur parle de communication financière, etc. " François Fère remarque cependant que, plus on descend dans le bilan, plus il est difficile de trouver les bons candidats, notamment comptables, et plus encore s'ils doivent parler anglais. Revenant sur les directeurs et responsables administratifs et financiers, il explique ce large choix de candidats de valeur par une diminution des postes. Beaucoup de sociétés ont centralisé leur direction financière en Angleterre ou en Allemagne, et les ERP ont contribué à alléger les directions financières. En termes de parcours, les cabinets d'audit restent une valeur intéressante, rappelle François Fère, à condition qu'ils soient suivis d'une expérience en entreprise. François Selin (Opteaman) introduit une distinction entre la banque et les directions financières des entreprises. Dans la banque il relève des signes positifs comme les fusions-acquisitions en train de reprendre. " Certains points apparaissent très positifs en ce premier semestre, comme la répartition de certains mandats de grands gestionnaires d'actifs. Cela devrait se développer dans le courant de l'année, mais il s'agit de métiers très spécialisés. " Après des années fastes pour les banques de réseau sur les marchés de l'entreprise et de la gestion de patrimoine, les recrutements portent désormais sur le marché professionnel, affirme-t-il. L'audit interne a repris du galon Côté entreprises, François Selin se montre beaucoup plus réservé pour 2004. Les impacts des grandes normes comptables se sont surtout traduits par des centres de réflexion dans les directions financières et des contrats d'évaluation pour les cabinets conseils. " Les recrutements dans ce domaine interviendront plutôt dans les années à venir. " Note positive toutefois : après trois ans de morosité, un cycle classique pour capitaliser une expérience, " certaines personnes devraient se montrer plus sensibles aux sirènes du changement et reprendre en vivacité ". Bruno Fadda (Robert Half) confirme la légère reprise du marché fin 2003, début 2004, malheureusement sans suite. " On attendait effectivement une montée en puissance des postes techniques, notamment en raison de la mise en place des normes IFRS, qui ne s'est pas produite, remarque-t-il. Les entreprises se sont très certainement appuyées sur leurs équipes internes, avec le support des cabinets de conseil. " Même déception quant à l'impact de la sécurité financière, avec tout de même quelques recrutements dans les grands groupes internationaux ou les groupes franco-français. Bruno Fadda note toutefois que l'audit interne a repris quelques couleurs, mais sans provoquer de reprise. " La demande des entreprises est actuellement au même niveau qu'en 2003 à la même période. " Un point lui semble toutefois assez positif, la part des créations de postes en légère hausse par rapport aux remplacements. Le contrôle de gestion, le contrôle financier, sont les métiers les plus recherchés par les entreprises, constate-t-il, et représentent 50 % des missions de recrutement conduites actuellement. En contrepartie, les cahiers des charges sont devenus de plus en plus pointus. Outre des compétences techniques et des qualités personnelles, la demande porte sur des candidats sachant évoluer dans des environnements très matriciels pour répondre à un environnement de plus en plus international. Il note en parallèle des candidats toujours prudents et eux aussi très précis dans leurs attentes, en matière de contenu de poste, de perspectives et de packages salariaux. " D'où un marché qui manque encore de fluidité. " Enfin, Bruno Fadda constate l'allongement de la durée des process de sélection dans les entreprises, y compris pour le recrutement de juniors. " Or les excellents candidats ne sont pas toujours très mobiles et, lorsqu'ils sont en recherche, ils restent très peu de temps sur le marché. " Antoine Morgaut (Robert Walters) n'est pas d'accord avec ses confrères. Il constate une macroéconomie nettement plus libérale, qui provoque donc des cycles plus marqués et des contrastes plus visibles. " 2000 était une année d'euphorie, 2002-2003 étaient en baisse très nette, 2004 est une année normale. Au regard des 30 dernières d'année, 2004 s'annonce comme satisfaisante, avec une certaine fluidité. " Antoine Morgaut rappelle la période d'indécision électorale passée et les budgets qui ont été votés. " Le ministère de l'Economie et des Finances a commandité une étude sur la refonte de sa comptabilité. Un budget de plusieurs centaines de millions d'euros qui témoigne d'efforts de relance. " Antoine Morgaut indique que, parallèlement, la récession de 2001-2002 a permis de réajuster les écarts de salaire, offrant des opportunités de recrutement aux entreprises qui n'avaient pas pu suivre l'inflation. Selon lui, la relance est progressive, avec des à-coups, mais elle est bien là. Revenant sur les normes comptables et la perte générale de confiance dans les publications financières des entreprises, il relève l'obligation de trouver des solutions pour renforcer la confiance des investisseurs. " Outre la loi Sarbanes-Oxley, d'autres normes comptables sont modernisées et entraîneront un renouvellement en force des équipes financières et comptables, en élargissant leurs compétences. " Les couples sont moins mobiles Michel Bernet-Rollande (BR Conseil) confirme ce caractère cyclique des recrutements. Il constate, côté profils, beaucoup plus de demandes de personnes formées aux normes comptables : " Ce qui ne change rien en termes d'emplois mais ajoute effectivement à la précision des cahiers des charges. " A l'image du marché, il reconnaît des candidats qui bougent très peu et avance plusieurs raisons : des couples moins mobiles car ayant de plus en plus souvent tous deux un travail ; un impact des 35 heures en termes de loisirs, " les gens sont plus investis localement et ont donc moins envie de se déplacer, notamment en province ". Michel Bernet-Rollande souligne aussi que les entreprises doivent être très claires, tout comme les candidats, sur leurs objectifs. " Beaucoup de cabinets ont dit que le recrutement était une question purement commerciale et qu'il fallait se vendre. Se présenter n'est pas se vendre, mais dire qui l'on est, comment on fonctionne, avec ses points forts et ses points faibles. " Revenant sur la qualité de vie évoquée par son confrère, François Fère souligne que, si bien souvent les questions des candidats portent sur ce point, sur les horaires, etc., il estime que c'est un peu moins vrai pour les postes en gestion, comptabilité et finance. " Les comptables ont l'habitude de travailler beaucoup, avec des périodes de bilan, et de ne pas compter leurs week-ends, souligne-t-il. Un poste de directeur financier demande par ailleurs un fort investissement. " François Selin note une contradiction du marché, avec des métiers de la finance qui demandent encore plus de spécialisation, mais aussi de plus en plus de qualités personnelles. " La finance nécessite plus de compréhension des métiers et des produits de l'entreprise. Les candidats riches d'expériences et animés par un projet quelquefois personnel apportent une plus-value technique et humaine. " Pourquoi est-il plus difficile de recruter aujourd'hui un chef comptable qu'un directeur financier ? N'est-ce pas un paradoxe ? François Fère souligne une désaffection des étudiants pour la comptabilité. Emmanuel Dupont indique que dans ces métiers les cahiers des charges, le degré de spécialisation et d'expertise demandés vont croissant, reliés à des questions de systèmes d'information. " Cette interaction concerne aussi les équipes comptables qui seront souvent impliquées dans des problématiques de déploiement ou de migration, de version de système, si ce n'est dans la refonte complète d'un système de gestion. " Sur l'audit, Emmanuel Dupont observe les jeunes de 28 ans en cabinet d'audit, perturbés par les revirements et le changement profond du secteur depuis les affaires Enron et autres. Pour lui, l'audit en cabinet n'apparaît plus comme une voie royale. Un point de vue que ne partage pas François Selin, qui rappelle que les cabinets constituent toujours une excellente formation. " Les contrôleurs financiers sont aujourd'hui très en vogue. Or, pour être contrôleur financier, il faut être passé par le contrôle de gestion et auparavant en général par un cabinet d'audit. C'est enfin une voie d'entrée à l'audit interne. " Bruno Fadda confirme et rappelle que l'auditeur externe n'est pas un technicien mais un généraliste du monde de l'entreprise. " Aujourd'hui, remarque-t-il, on nous demande de rechercher de jeunes professionnels qui ont un état d'esprit, une méthodologie, une compréhension de l'entreprise, de ses risques, et qui s'adapteront par la suite aux métiers opérationnels : contrôle de gestion, contrôle financier, audit interne. " Léonard Briot de La Crochais indique que les grands cabinets d'audit forment des profils généralistes très adaptables mais aussi des spécialistes réunis dans des divisions métiers (trésorerie, consolidation...). Emmanuel Dupont précise alors que, si ces métiers d'audit restent des métiers porteurs, c'est à condition de ne pas rester en cabinet plus de dix-huit mois à deux ans. " Le pur auditeur n'a pas si bonne presse auprès des entreprises, qui aiment une expérience plus opérationnelle avant d'intégrer leurs structures. " Antoine Morgaut rappelle que le passage en cabinet d'audit est souvent considéré comme un 3e cycle efficace pour réussir une carrière financière après une bonne formation initiale. Les cabinets d'audit en France doivent veiller à satisfaire les attentes intellectuelles de ces jeunes candidats, précise-t-il. Nicolas Doucerain souligne quant à lui que les cabinets d'audit restent les premiers recruteurs en jeunes diplômés. " Ils apprennent à travailler en équipe, à connaître différents clients, différentes cultures d'entreprise, ce qui est très enrichissant avant d'intégrer une société utilisatrice. " François Fère relève un reproche de plus en plus exprimé par ces entreprises, sur la limite des compétences comptables des auditeurs. " Ce que l'on n'entendait pas ou peu il y a trois ans. " Manque de marketing Revenant sur la difficulté à recruter dans les fonctions comptables, Antoine Morgaut déplore un réel manque de marketing vis-à-vis d'une fonction qui n'attire pas, alors qu'elle réserve de magnifiques opportunités de carrière. " Il y a une désaffection vis-à-vis des diplômes d'expertise-comptable, ce qui est dommage car c'est une voie royale menant à des fonctions de direction à forte valeur ajoutée. " Pour sa part, Michel Bernet-Rollande constate que l'on a effectivement oublié aujourd'hui les fondamentaux. François Fère relève une fonction qui a énormément changé et n'a plus rien à voir avec l'image poussiéreuse du comptable enfermé dans son bureau. " Un comptable ou un chef comptable devra aller à la rencontre des différents services, des différents interlocuteurs de l'entreprise, répondre aux interrogations des uns et des autres. " Un rôle encore accru par l'entrée des logiciels et de l'ERP. Léonard Briot de La Crochais remarque que la frontière entre la comptabilité et la gestion est d'ailleurs devenue beaucoup plus perméable qu'il y a quatre ou cinq ans. François Selin note parallèlement que les directions financières des entreprises sont très staffées, avec un chef comptable qui seconde un DAF tourné vers l'opérationnel. " La finance, affirme-t-il, est devenue d'autant plus attractive qu'elle est désormais très communicante. " Source : Figaro Entreprises - 14 juin 2004

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