«Les cadres de plus de 45 ans doivent se préparer à vivre une philosophie de missionnaire», explique Olivier Spire, président du cabinet Quincadres, spécialisé dans l'emploi des cadres de plus de 50 ans. Il veut dire par là que passé 45 ans, les cadres ont tout intérêt à faire le deuil de leur désir de CDI. Ils peuvent alors rebondir en recourant à d'autres formes d'emploi. On assiste ainsi depuis quelques années à l'émergence d'une population de cadres à mission, occupant des emplois limités dans le temps. Pour eux, explique M. Spire, l'âge ne représente plus un handicap, mais est bien plutôt un gage de sérieux et d'expérience. Quelles sont donc les voies qui réussissent à ces «missionnaires» ? Il y a tout d'abord la voie la plus classique, qui est la mission de travail temporaire. Il faut se défaire de l'image qu'a trop souvent eue jusqu'ici l'intérim. Pour les cadres quinquas, l'intérim n'est nullement une voie de garage, explique Vanessa Bavière, chargée de mission RH chez Adia, un groupe de travail temporaire qui s'est très nettement positionné dans la lutte contre toutes les discriminations à l'embauche, et notamment la discrimination liée à l'âge. L'intérim, explique-t-elle, doit être perçu comme un métier : «Les salariés qui connaissent une rupture de carrière vers 45 ans se dirigent vers l'intérim, car cela leur permet de revenir vers l'emploi et de mettre un pied dans l'entreprise», précise-t-elle. Autre voie à explorer : le portage salarial. Ce dispositif, qui permet de travailler en indépendant sans renoncer au statut de salarié, est très intéressant pour les cadres quinquas, qui deviennent alors fréquemment consultants. Comme l'explique Marcel Fournier, président de la Fédération nationale du portage salarial (FENPS), il s'agit souvent de personnes qui viennent d'être licenciées mais qui disposent d'un portefeuille de contacts qu'elles souhaitent faire jouer avant de créer leur propre entreprise. Et c'est justement la création d'entreprise qui constitue la troisième voie permettant aux cadres quinquas de réussir. Cette solution apparaît alors comme une seconde vie professionnelle.
(Liaisons Sociales, 01/10)

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