Les cadres et les seniors dopent la croissance de l'intérim
Le marché de l'emploi temporaire a progressé de 2,9 % en 2005, confirmant la reprise initiée en 2004. Le profil de l'intérimaire tend à évoluer au profit de salariés plus qualifiés, notamment des cadres. (23/08/2006)
Témoin de l'amélioration de la situation sur le marché de l'emploi ces deux dernières années, l'intérim continue de progresser en 2005 en France. 16.000 emplois équivalents temps plein supplémentaires ont été enregistrés l'an dernier, soit une hausse de 2,9 %, quand le nombre de contrats signés progressait de près de 5 %. Ces chiffres marquent une légère accélération de la croissance du secteur par rapport à 2004, confirmant ainsi la reprise, après plusieurs années noires. En 2005, la durée moyenne d'une mission d'intérim a été de 1,9 semaine, un chiffre constant par rapport à 2004. Néanmoins, un quart d'entre elles n'a pas excédé une journée. Les 2 millions de salariés ayant effectué au moins une mission d'intérim dans l'année ont travaillé en moyenne 2,5 mois au total. Une croissance tirée par la construction et les transports... Sites Site de la DaresLa croissance du travail temporaire est surtout dopée par les secteurs de la construction et des transports. Le premier, poussé par la forte demande en logements des ménages, voit son nombre d'intérimaires bondir de près de 21 % en équivalents temps plein en 2005. 8,2 % des salariés du secteur sont ainsi sous contrat d'intérim, contre 3,3 % en moyenne. Les transports contribuent également à cette croissance avec une progression du nombre d'équivalents temps plein de 17,4 %. ... et freinée par l'industrie En revanche, l'industrie a accusé un important recul (- 8,3 %), résultat d'une diminution du nombre de contrats conclus et d'une réduction de la durée de ces contrats. L'intérim limite pourtant les dégâts dans un contexte de réduction de l'emploi industriel puisque sa part dans l'emploi salarié total du secteur progresse légèrement. Les industries de biens de consommation (- 25,3 %) et de biens d'équipement (- 19 %) sont tout particulièrement touchées. On assiste parallèlement à une forte réduction du nombre d'emplois intérimaires en équivalents temps plein parmi les ouvriers non qualifiés : il recule ainsi de près de 11 % dans l'industrie et de 1,7 % sur l'ensemble des secteurs. Une mutation du profil des intérimaires Le profil de l'intérimaire connaît d'importantes mutations et s'éloigne peu à peu de l'image de l'ouvrier que l'on appelle pour quelques jours sur une chaîne de montage en cas de pic d'activité. Corollaire de la transformation de l'économie française en une économie tertiaire et du savoir, les intérimaires sont de plus en plus qualifiés. Le nombre de travailleurs temporaires en équivalents temps plein parmi les cadres et les professions intermédiaires a ainsi progressé de respectivement 9,6 % et 7,2 % en 2005, même s'ils demeurent minoritaires (8,4 % de l'emploi intérimaire total). Le tertiaire et la construction sont les secteurs où cette évolution est la plus marquée. Il est également à noter que les cadres constituent la seule catégorie qui progresse dans l'industrie. Enfin, les seniors sont également de plus en plus représentés dans l'emploi temporaire. Alors que le nombre d'équivalents temps plein recule pour les moins de 25 ans de 1,6 %, celui pour les plus de 50 ans progresse de 8,2 %. Un phénomène favorisé par le développement de l'intérim cadres, les entreprises étant de plus en plus friandes de l'expérience que ces seniors peuvent ponctuellement leur apporter.
Source : Journal du Management

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