En 2005, les industriels de l'automobile restent optimistes dans leurs intentions d'embauche. Ils sont 16%, selon le panel Entreprises de l'Apec (panel Entreprises) à vouloir accroître leur effectif de cadres cette année, et 5% seulement envisagent de le réduire (contre 12% en 2004). Dans le secteur, le taux de création d'emplois cadres est en augmentation de 2,5%. Démonstration avec Renault, très ambitieux sur les marchés internationaux : les ventes mondiales du groupe ont progressé de 3,6% au premier semestre 2005, son chiffre d'affaires est passé de 37,5 milliards d'euros en 2003 à 40,7 milliards en 2004. En revanche, ses ventes de voitures particulières ont chuté de 2,2% en Europe de l'Ouest, sur un marché en érosion de 0,5%. Renault reste toutefois la première marque en Europe Occidentale, avec 10,8% de part de marché (contre 11,2% en 2002).
Deux questions à Jean-Michel Kérebel, directeur central des ressources humaines de Renault. La lettre Carrière : Quels sont vos volumes de recrutements ? Quels profils recherchez-vous ? Jean-Michel Kérebel : Renault est implanté dans 36 pays et compte 350 sites industriels et commerciaux. Notre recrutement s'internationalise. Pour 130 573 personnes déjà employées chez nous, nous en aurons intégré 10 000 de plus cette année (notamment en Russie, en Turquie, en Slovénie et en Espagne). La moitié de ces embauches se feront en France, qui comptait 76 183 salariés en 2004. Nos besoins concernent avant tout la fabrication (37% des embauches en France), les fonctions commerciales et marketing (29%) et de l'ingénierie (23%). Les trois-quarts de nos offres s'adressent aux jeunes diplômés et aux juniors, car ils s'adaptent facilement à nos valeurs et à notre produit, très complexe. Nous n'avons pas pour autant d'écoles favorites. Les diplômés à bac + 5 que nous attirons viennent de 120 écoles et universités, à dominante mécanique ou généraliste. A part quelques profils pointus d'acousticiens, de spécialistes de la tribologie (étude des frottements) ou d'ergonomes, que nous devons dénicher, nous sommes submergés de candidatures. Dernier point : depuis 2000, nous embauchons au moins 20% de managers présentant des profils internationaux. Nous comptons sur eux pour nous apporter leur expérience multiculturelle. D'ailleurs, la maîtrise de l'anglais est nécessaire chez nous. Tous les ingénieurs et cadres doivent avoir un niveau minimum de 750 points au TOEIC .
La lettre Carrière : Quelles sont les perspectives de carrière ? Et quels salaires pratiquez-vous ? Jean-Michel Kérebel : Renault recrute sur le long terme. Tous les parcours sont possibles dans une même filière, et parfois d'une filière à l'autre. Certes, démarrer dans le commerce ou la fabrication permet de bouger plus vite que dans un bureau d'études, où l'acquisition des compétences est souvent plus longue. Nous encourageons la mobilité, grâce à une politique de formation très dynamique. Depuis 1999, nous sommes dotés en France d'un Droit Individuel à la Formation, allouant un crédit d'heures annuels à chaque salarié. En 2004, nous avons consacré près de 7% de la masse salariale à la formation. Un jeune ingénieur pourra ainsi passer du management d'un atelier à celui d'un projet, devenir patron d'usine, aller dans une filiale à l'étranger, revenir à une direction industrielle, par exemple. L'essentiel, même pour un expert, c'est d'être capable de travailler dans des équipes transversales et multiculturelles. Tout nouvel embauché suit un parcours d'intégration sur 18 mois qui lui permet de se familiariser avec la diversité de nos métiers. Nous ne communiquons pas les rémunérations à l'embauche*.
Source : Capital Août 2005

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