Communication : la reprise montre le bout de son nez

Certes, le secteur communication et création affiche une baisse de 11%* en février. Mais, si l'on s'en tient uniquement à la com', les offres d'emploi cadre sont reparties à la hausse (+ 3%*). La fin d'un long tunnel de trois ans ? Chez Publicis, on hésite entre prudence et optimisme. Car, en parallèle, l'indicateur Apec de la pub continue de faire grise mine (- 15%*). * En cumul sur 12 mois glissants par rapport à la même période de 2003

Trois questions à Benoît Roger-Vasselin, DRH du groupe Publicis. Comment analysez-vous la conjoncture dans la publicité et la communication et comment se porte votre groupe ? Benoît Roger-Vasselin : Après une mauvaise année 2001, une année 2002 médiocre et une année 2003 à peine meilleure, le marché montre enfin des signes encourageants en ce début d'année. Et nous espérons qu'ils se confirmeront au second semestre. Mais il vaut mieux rester prudent, car cela fait deux ans que l'on nous annonce une sortie de crise. Le contexte morose de ces dernières années n'a pas empêché le groupe Publicis de se développer, en particulier grâce à une forte croissance externe due à l'acquisition de Saatchi & saatchi et de Leo Burnett notamment). Aujourd'hui, il occupe la première place européenne et la quatrième mondiale dans la communication. En 2003, il a réalisé 32,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires dans le monde pour un résultat net de 150 millions d'euros. En France, Publicis affiche un chiffre d'affaires de 405 millions d'euros et emploie 4 200 personnes à travers 80 sociétés différentes. Combien de recrutements sont prévus en 2004 ? Benoît Roger-Vasselin : Toutes agences confondues, il devrait y avoir en France au moins 500 embauches (60% de cadres). Il s'agit à la fois de créations de postes, liées à l'obtention de nouveaux budgets, et de remplacements à la suite de départs. En effet, notre secteur se caractérise par un fort taux de turn-over : chez Publicis, même s'il est inférieur à la moyenne de la profession, il dépasse actuellement les 20% par an. Quels profils recherchez vous ? Benoît Roger-Vasselin : Nous allons recruter principalement trois types de profils. D'abord des commerciaux (directeurs de clientèle et chefs de groupe). Ensuite, des créatifs (concepteurs-rédacteurs et directeurs artistiques). Et enfin nous allons intégrer des planneurs stratégiques, ces cadres chargés d'analyser les tendances de société et de consommation afin de réfléchir à l'évolution d'une marque à moyen terme. Ils ont dans l'idéal une double formation : école de commerce et études universitaires en sciences humaines. Quel que soit le poste, nous embauchons actuellement plutôt des cadres confirmés (+ de 5 ans d'expérience), car c'est ce que nous demandent nos clients. Ces nouvelles recrues, selon leur profil et leur expérience, peuvent espérer un salaire annuel compris entre 35 et 50 Keuros, mais il y a bien sûr des exceptions qui dépendent du cursus et de la fonction exercée. Source : la lettre Carrière de CAPITAL et MANAGEMENT, 02/04/2004