Concurrencés par les forts recrutements dans la banque, l'assurance et les SSII, les professionnels de l'audit et du conseil redoublent d'efforts pour attirer les Bac +5. Ils lorgnent de plus en plus vers les profils ingénieurs, dotés de préférence d'une double compétence.
Les formations recherchées « Les postes de consultant concernent les diplômés des grandes écoles de commerce ou d'ingénieurs. L'audit est moins élitiste que le conseil. Il recrute des Bac +5 issus d'écoles de commerce, mais aussi des universités (gestion, finance, RH...) », constate Xavier Logeais, directeur exécutif chez Michael Page. Dans les cabinets d'audit, la part des ingénieurs a tendance à augmenter : jusqu'à 20 % chez Mazars, PWC ou Ernst&Young. Les doubles compétences, comme un diplôme d'ingénieur complété d'un Mastère spécialisé en audit, sont aussi appréciées. « Dans ce secteur, les qualités humaines comptent aussi : l'esprit d'équipe, la capacité d'adaptation et le sens de l'organisation constituent des plus. En effet, le jeune diplômé sera confronté à différents clients et à des situations professionnelles variées », prévient Marc Guyot, directeur général délégué de L-A Finances, une société d'investissement, et président du club des anciens de PWC. Situation de l'emploi « Tous les acteurs de l'audit-conseil recrutent en 2006 », annonce Xavier Logeais, Mais il n'existe quasiment pas de poste à Bac +2 et les employeurs se livrent à une compétition soutenue pour attirer les Bac +5. D'où des opérations telles que l' « Open Alten» du recrutement à Rolland Garros ou la tournée des campus Connectedthinking Tour de PriceWaterhouseCoopers, qui devraient se poursuivre en 2006. « Ces dernières années, nous étions les seuls à embaucher de nombreux Bac+5. Désormais, nos concurrents naturels, la banque et l'assurance, sont en lice », constate Isabelle Grevez. La directrice du recrutement de PriceWaterhouseCoopers (PWC) annonce 500 embauches de débutants en 2006. Même tendance chez Deloitte. Ou encore chez Mazars : 250 postes. Ernst&Young prévoit plus de 700 embauches de jeunes. Dans le conseil, le retour de la croissance encourage aussi les embauches. « Le chiffre d'affaires du secteur devrait augmenter de 4 ou 5 % en 2006 et 2007», indique le Syntec Conseil Management. Accenture mise sur le recrutement de 500 Bac +5 débutants et Alten sur 400. L'audit emploie 100 000 salariés, dont 80 000 cadres. Dans le conseil, l'effectif est en progression, il dépasse les 24 000 salariés. Métiers proposés Le Bac +5 débute en tant que consultant dans le conseil, auditeur junior dans un cabinet d'audit ou auditeur interne dans un grand groupe, quel que soit son secteur d'activité : banque, BTP, télécoms, etc. « Ils sont embauchés à 85 % en tant qu'auditeurs financiers, à 5 % comme avocats et fiscalistes, à 5 % en tant qu'experts en transactions et à 5 % encore dans les métiers fonctionnels », précise Guillaume Fontaine, associé responsable du recrutement pour les métiers de l'audit chez Ernst&Young. Les stages ou l'apprentissage dans le cadre de la dernière année d'études constituent d'excellentes voies d'accès à l'emploi. À l'instar de Ernst&Young, PWC recrute 350 stagiaires en année de césure ou en stage de fin d'études. Au bout de trois ans d'expérience au minimum, l'auditeur devient senior. Ensuite, il peut accéder au poste de manager, puis de directeur et, enfin, d'associé, après plus de douze ans d'ancienneté. Mais pour prétendre à ce parcours, il faut d'abord accepter les contraintes du métier : « Travailler 80 heures par semaine, parfois les week-ends et, donc, faire preuve de résistance physique et mentale », prévient Xavier Logeais, de Michael Page.

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