Sophie Dupuy (Klein), EDHEC Master 2001, vient de lancer sa propre ligne de vêtements en Corée. Avec BleuBlancRouge, Séoul parle français!

Nous revenons avec elle sur cette aventure.

EDHEC Alumni : Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots quel est votre parcours et pourquoi vous avez choisi de créer votre entreprise ?

Sophie DUPUY: Après une expérience de 15 ans dans la mode, du luxe (Hermès) au mass market (Cache-Cache), en passant par la lingerie (Chantelle), pendant laquelle j’ai fait évoluer mon parcours du marketing à la direction de style, nous avons eu l’opportunité il y a 2 ans de nous installer en famille à Seoul, ville que je connaissais bien pour son effervescence créative.

Deux éléments m’ont marquée en arrivant en Corée:

• l’effet de loupe de l’expatriation sur la richesse et la force des codes français
• la prise de conscience que le marché coréen est spontanément francophile

J’ai eu envie de m’appuyer sur ces opportunités pour créer la marque BleuBlancRouge.

Enfin c’est la rencontre à Seoul avec mon associée - au profil finance très complémentaire du mien - qui a été le véritable élément déclencheur pour me lancer.

EA : Pouvez-vous nous parler de votre marque ?

SD: BleuBlancRouge est une marque de mode pour hommes et femmes qui interprète la French Touch avec des codes très forts:

• des essentiels de la garde-robe française (comme la marinière ou le béret) sur des coupes très travaillées
• des expressions françaises clin d’oeil déjà familières pour les Coréens, qui sont notre parti-pris graphique
• et bien sûr les 3 couleurs du drapeau qui sont le fil conducteur de nos collections dans la gamme de couleur comme dans les détails (un drapeau vient signer tous nos modèles).

Plus globalement, le projet repose sur la combinaison « design français X made in Korea », c’est la créativité française associée à la réactivité coréenne… un bon mix!

EA : Quel bilan tirez-vous de cette aventure entrepreneuriale ?

SD: Tout est allé très vite! La marque est née en Septembre 2015 et est distribuée depuis Janvier 2016 dans 5 points de vente en Corée. Nous sommes portées par le dynamisme et l’énergie Coréens, et impressionnées par la rapidité avec laquelle on peut développer un business mode à Seoul… « Pali pali ! » comme disent les Coréens.

De ce fait il est encore tôt pour tirer un bilan et la création d’une marque est un travail de longue haleine, mais nous sommes déjà fières de la relation de confiance qui s’est installée avec nos partenaires (fournisseurs de tissu, modéliste, atelier, imprimeur, distributeur…)

Par ailleurs les différences culturelles ont généré des situations cocasses dont nous nous souviendrons longtemps, comme quand nous communiquons par le langage des signes avec les couturières de l’atelier! Ceci dit, cette barrière de la langue nous pousse à être très rigoureuses dans nos éléments de brief, comme les dossiers techniques par exemple.

EA : Quel conseil pouvez-vous donner aux étudiants ou aux diplômés qui souhaiteraient créer une entreprise ?

SD: Je leur dirais de cultiver leurs passions: tant qu’à créer de la valeur, autant le faire dans un domaine où l’on s’épanouit!

EA : Avez-vous pu profiter à un moment ou un autre du réseau des diplômés de l’EDHEC ?

SD: Il y a certes quelques Edhec à Seoul, mais il faut savoir que la communauté française est très petite, et nous avons globalement été très touchées par le support spontané qu’elle nous a manifesté.

2016 est d’ailleurs l’année de la France en Corée, un beau terrain de jeu pour une prise de parole de BleuBlancRouge, mais aussi pour rencontrer les autres acteurs français qui se développent ici.

Plus largement que l’Edhec, il y a à Seoul une forte solidarité française!

EA: Quelles sont les prochaines étapes pour Bleu Blanc Rouge ?

SD: Nous étendons la gamme avec le développement d’une ligne enfant… à suivre!

EA: Avez-vous des attentes vis-à-vis de la communauté des diplômés de l’Edhec ?

SD: La Corée est pour nous un marché test, car la vocation de BleuBlancRouge est d’exporter la French Touch dans d’autres pays. Les connexions internationales du réseau Edhec seront peut-être l’occasion de trouver des relais de croissance!

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