Madeleine Herbeau (Master 2014) a récemment pris les rênes de son vignoble familial en Provence. Issue du MSC Entrepreneurship de l'EDHEC, cette jeune diplômée nous raconte ses premiers pas en tant qu'entrepreneur.
EDHEC Alumni : Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots quel est votre parcours et pourquoi vous avez choisi de reprendre une entreprise familiale ?
Madeleine Herbeau : J’ai intégré l’EDHEC en 2ème année après une double licence droit gestion à la Sorbonne. Après une année de césure partagée en deux par un stage à Paris et un échange universitaire à Shanghai j’ai choisi sans hésitation le MSc Entrepreneurship pour ma dernière année ! J’ai adoré cette période et je suis d’ailleurs ravie de voir que mes amis de promo se sont lancés eux aussi et avec succès !
Après cette année de MSc j’ai choisi de faire mon stage de fin d’études chez Nestlé, afin de garder un maximum de portes ouvertes quant à mon avenir professionnel. En effet, j’avais participé pendant ma césure à la création de My Vitibox, une start up spécialisée dans l’abonnement à des coffrets vins mensuels et j’avais beaucoup à apprendre d’une grande entreprise comme Nestlé ! Cette période fut enrichissante mais pas convaincante.
Je n’ai pas hésité bien longtemps à rentrer pour prendre la suite de mon père. J’étais très attirée par l’aspect responsabilisant de cette aventure familiale. Depuis je suis pleinement épanouie à Barbebelle : comment ne pas aimer la vie en Provence au milieu des vignes !
EA : Quel bilan tirez-vous de cette aventure entrepreneuriale ?
MH : Depuis mon arrivée, il y a 6 mois, je n’ai cessé d’apprendre tous les jours, notamment sur l’aspect technique : de la culture de la vigne aux vinifications. J’aime beaucoup cette partie de mon métier.
Depuis mon arrivée à Barbebelle, ma mission principale est de booster les ventes de nos vins sur le très valorisant marché de l’export. Pour l'instant, le bilan est plutôt positif : nos premières palettes aux Etats Unis vont être envoyées en janvier et j'ai plusieurs autres touches sérieuses pour l’Europe. Je m’accroche ! Les importateurs que je rencontre aiment nos vins et sont contents d’accueillir une nouvelle génération !
Le bilan de ce début d’aventure est très positif. Quand je pense à l’avenir de Barbebelle, je suis tous les jours très heureuse et confiante. Mes ambitions sont grandes et je travaille dur pour réussir tout en me réservant des moments calmes pour profiter de ce cadre de vie provençal et de mes amis. C’est l'avantage d’être entrepreneur : pouvoir organiser son temps comme on le souhaite !
EA : Avez-vous pu profiter à un moment ou un autre du réseau des diplômés de l’EDHEC ?
MH : Grâce à l’EDHEC j’ai rencontré beaucoup d’amis qui eux aussi ont créé leur entreprise. On se serre beaucoup les coudes ! Même si nos projets sont très différents, nous rencontrons forcément des problématiques communes et nous sommes contents d'en parler. De même pour les périodes de stress, l’aide qu’ils m’apportent est précieuse !
J’aimerais continuer à étendre mes contacts avec le réseau des diplômés de l’EDHEC, évidemment avec ceux qui travaillent dans le secteur viticole mais je suis certaine que d’autres rencontres pourraient également m’enrichir : les secteurs de la grande distribution, de l’événementiel, de l’hôtellerie-restauration, de la presse…
EA : Quels conseils pouvez-vous donner aux étudiants ou aux diplômés qui souhaiteraient reprendre une entreprise ?
MH : Mon expérience est encore trop récente pour prétendre conseiller des jeunes diplômés comme moi en matière d’entrepreneuriat mais je leur dirais de se lancer maintenant, avant d’avoir sur le dos trop d’obligations et de charges. Au sortir de l'école, tous les feux sont au vert et aucune entreprise ne reprochera à quiconque d’avoir mis la main à la pâte et tenté quelque chose.
Très important selon moi, "l’idée" que tout le monde recherche avant la création d’une entreprise n’est pas aussi fondamentale que cela. L’important, c'est d’être motivé par la volonté d’entreprendre. L’idée de départ sera forcément amenée à évoluer en fonction de pleins de facteurs extérieurs : la demande, la concurrence, la logistique… Lors du MSC Entrepreneurship de l’EDHEC, on nous a souvent recommandé de ne pas rester bloqué sur son idée principale et d'être prêt à des concessions pour réussir. Par exemple, si les clients veulent du moderne je ne vais pas m’entêter à produire un vin avec une étiquette vieillotte que moi j’adore !
Enfin je leur conseille de rester confiant et serein : souvent un excès de stress ne fait pas avancer. Nous avons la chance avec l’EDHEC d’avoir eu une bonne formation, nous sommes entourés, beaucoup des personnes que nous avons à convaincre croient en nous et nous pouvons nous retourner assez facilement si quelque chose venait à ne pas fonctionner comme on le souhaite.
Quelles sont les prochaines étapes pour le château Barbebelle ?
MH : Elles sont nombreuses ! A court terme je dois m’occuper de recruter un employé agricole. Il remplacera un salarié qui part à la retraite. C’est un très gros défi car nous sommes une toute petite équipe et le droit à l’erreur pour l’embauche est très limité. L’année prochaine j’aurai également à recruter une personne en charge de l’administratif. Normalement, fin 2016 l’ensemble du domaine sera entièrement renouvelé !
En ce moment je conçois une nouvelle cuvée haut de gamme avec tout ce que cela comporte : choix de la bouteille, design de l’étiquette, bouchon, cartons, nom, pricing… et évidemment, comme dans toute start-up je n’ai pas de budget pour faire travailler une agence. Je m’en charge donc avec une amie.
Sinon, la liste est encore longue: je cherche en permanence de nouveaux marchés en France comme à l’export, je réfléchis à des activités annexes à la viticulture (hôtellerie, restauration..), j’essaie de trouver des moyens de relancer le caveau de vente et j’essaie d’augmenter la visibilité de Barbebelle dans la presse….
EA : Avez-vous des attentes vis-à-vis de la communauté des diplômés de l'EDHEC ?
Bénéficier de la communauté des diplômés de l’EDHEC pourrait être un vrai plus, il y a des anciens partout dans le monde et dans tous les secteurs.
Tous (ou presque) ont une sensibilité pour le vin. Si chacun achetait du Château Barbebelle de temps en temps je serais très heureuse !
Sans blaguer, les possibilités d’évolution à Barbebelle sont grandes, j’espère pouvoir fournir du vin pour des événements organisés par des Edhec ou même proposer de louer Barbebelle pour des séminaires d’entreprise par exemple ou un dîner de Noël..
Contact
> Site internet : www.barbebelle.com
> Barbebelle sur Facebook
> madeleine.herbeau@barbebelle.com
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