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Thibaut Gallineau présente TechVitam, une entreprise à mission pour la transmission entre générations

Interviews

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08/09/2021


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Je suis Thibaut Gallineau (EDHEC Master 2012).  Après l'EDHEC, j’ai  travaillé en gestion de projets (en cabinets en interne ou en indépendant) et j'ai récemment décidé de passer de chef de projet à sponsor pour une aventure entrepreneurial réunissant mes amis et mon épouse.

La transmission durable est devenue une nécessité pour moi suite à un accident suffisamment grave pour me permettre de fêter désormais deux anniversaires par an : ma naissance bien sûr et depuis l’accident, mes années de « survivance » ! 


Peux-tu nous présenter TechVitam 

Tout commence par le nom choisi : la Technologie au service de la Vie ! TechVitam, c’est une entreprise à mission spécialisée dans le stockage et transmission sécurisés de données personnelles. 

Nous avons développé une application multi-services : cloud familial, directives médicales anticipées, questionnaire introspectif, prévoyance digitale.

TechVitam est une entreprise Suisse, toutes les données de nos clients sont hébergées dans des data centers parmi les plus sécurisés au monde exclusivement sur le territoire de la Confédération Suisse. 


Comment est née cette idée ?

Plusieurs chemins mènent à Rome : envie de moins de notifications, de moins de superficiel comme la majorité du contenu des réseaux sociaux, mais aussi de plus de confidentialité sans algorithme ni publicité, de plus de durabilité avec un service de stockage et transmission robuste et pérenne. 

Nous avons regardé le marché, mais finalement l’offre se résumait à des coffres-forts numériques fermés sans transmission ni valeur légale (comme nos directives médicales digitales valides juridiquement dans toute l’Europe). Du coup, n’étant jamais mieux servi que par nous-mêmes, nous avons réuni une communauté d’une trentaine d’early adopters et l’aventure a démarré.


Quelle est la mission de TechVitam ?

Notre mission est de sécuriser le stockage et la transmission des données numériques pour assurer une sérénité totale et faciliter la transmission entre générations.

Au-delà de cet énoncé exprimant la raison d’être de l’entreprise, nous avons choisi d’être une entreprise « à mission », à la fois indépendante et solidaire, selon un positionnement éthique novateur. Effectivement, reverser 20% de son bénéfice à des associations #TechForGood (la technologie au service du Bien Commun) et limiter la somme de nos bénéfices et rémunérations à un pourcentage de notre chiffre d’affaires pour reverser l’excédent à nos utilisateurs, n’est pas une caractéristique courante chez une start-up !


En quoi cette mission est-elle différente des offres qui existent aujourd’hui sur ce marché ?

Nos utilisateurs comprennent assez rapidement qu’au-delà des frais de fonctionnement du service, nous leur proposons une expérience riche en humanité : définir leur essentiel, le partager en toute confidentialité avec leurs proches, atteindre la sérénité face aux imprévus de la vie et face à notre finitude, etc. L’être humain est relations. Fort de ce constat notre service vise à faciliter et bonifier ces relations, nous sommes donc bien loin de la simple prestation de service !

Et pour enfoncer le clou, je mets au défi nos lecteurs de trouver une prévoyance digitale qui inclut un mandat de résiliations posthumes. En effet, la spécificité du droit Suisse nous permet d’offrir à nos clients un service de résiliations de leurs comptes numériques après leur décès, soit un gain d’énergie et de temps énorme pour leurs proches, surtout étant donné le nombre exponentiel de comptes numériques avec l’explosion de la digitalisation !


Qui est ta cible ?

Dans nos early adopters, nous avons des familles centrés autours des individus suivants : jeunes parents, professionnels exerçant des activités à risques (du freerider au militaire), professionnels dont le métier est de créer des souvenirs (photographe, cinéaste, etc.), mais aussi des grands-parents ou des pratiquants de l’introspection. 


À quel besoin du marché et de la cible répond TechVitam ?

Cloud/blog familial privé, journal intime digital, héritage numérique, directives médicales en ligne, gestionnaire de mot de passe : nos cas d’utilisations sont autant de besoins du marché auxquels nous répondons.

Derniers en date, le cahier de vacances en ligne et la capsule temporelle nous ont même fait nous étonner sur la diversité de nos cas d’utilisation possibles !


Pourquoi avoir choisi la Suisse pour héberger les serveurs ?

Il n’y a pas mieux. Les compétences juridiques (vis-à-vis par exemple de l’US cloud act) et techniques (cybersécurité, cryptographie, architecture IT, etc.) sont présentes, les infrastructures sont puissantes et sécurisées, la Confédération Helvétique est réputée pour sa très haute qualité de service dans le stockage des données numériques.


Comment fait-on pour travailler de manière éthique et durable dans ton secteur d’activité, quels sont les leviers ?

Dans la Tech et en particulier dans l’InsurTech, travailler de manière éthique implique forcément de lourds investissements notamment pour préserver la confidentialité des données, mais aussi pour garantir une expérience utilisateur qualitative au risque de refuser des revenus récurrents de la publicité. Travailler de manière éthique, c’est donc avant tout refuser le profit facile et être prêt à investir financièrement de façon conséquente pour ses clients. 

Concernant la durabilité, ce n’est pas un hasard si j’ai employé le mot transmission durable dès la première question : nous avons toujours privilégié la construction patiente et robuste du château fort à celle de l’usine en tôle.

Enfin, le Web mélange les data des vivants et des morts : l'impact éthique et environnemental est sous-estimé, la transmission durable, c’est aussi choisir de sauvegarder l’essentiel et de supprimer le superflu.


Quels seront les prochains défis de TechVitam ?

Le principal défi pour toute nouvelle startup est d’abord de trouver une viabilité économique : l’application dédiée mobile est en finalisation tout comme les traductions, mais notre objectif clé est d’arriver à plus de 5 000 utilisateurs satisfaits,  d’ici un an. Le mot « satisfaits » n’est pas un rajout marketing, c’est un gage de crédibilité, de conformité à nos valeurs fondatrices, mais aussi d’économies pour notre service support. Présences sur des forums, articles, passage à la radio, rencontres dans les rues des villes Suisses et Française, partenariats : tous les coups médiatiques sont permis pour décoller !  

Par ailleurs, nous avons récemment été contacté par un chercheur pour un partenariat d’envergure Européenne concernant un travail de recherche sur la « cyber-sérénité comme remède au techno-stress » : l’occasion est trop belle pour ne pas relever le défi de collaborer pour le Bien Commun. 


Quels sont, pour toi, les prochains enjeux du cloud ?

Transportable partout, le fait de tenir dans une poche n’est pas une fin en soi. Le cloud, à l’image du couteau suisse qui allie fonctionnalité et fiabilité, doit nous permettre de toujours plus profiter de la vie notamment sur la transmission de l’essentiel : aller au-delà du simple partage de fichiers et créer une sérénité durable par la transmission sécurisée et pérenne de ce qui compte vraiment. Par ailleurs, le cloud doit aussi être un outil universel pour nous reconnecter à notre essentiel, l’enjeu actuel étant de garantir une vraie confidentialité.


Quels sont tes rapports avec l’EDHEC aujourd’hui ?

Je ne les compte plus ! Camarades de promos, anciens professeurs et professeurs en activité, membres de l’encadrement académique et chercheurs, pitch entrepreneur avec EDHEC Alumni, et surtout toujours des échanges avec mes anciens élèves (je fête en 2021 ma 6ᵉ année d’enseignement dans la filière apprentissage) : je crois que je suis définitivement EDHEC forever autant dans ma vie pro que perso 



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