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Sandrine Barberis (EDHEC BBA 2005), alias Tamara Balliana : l'histoire d'une romance d'aujourd'hui

Interviews

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17/02/2021

Sandrine Barberis, EDHEC International BBA 2005, est une entrepreneure dans l’âme. De wedding planner à autrice de romances à succès, Sandrine nous raconte le chemin qui l’a conduit à devenir Tamara Balliana. Une histoire de mariages, de livres, de famille et d’amour…

  • Raconte-nous ton parcours après l’EDHEC 

En sortant de l’EDHEC International BBA, je me destinais aux métiers de l'hôtellerie et j’ai rapidement rejoint mon mari Thomas (Barberis), qui avait monté une agence événementielle. On organisait surtout des mariages, j’étais devenue une sorte de wedding planner. En 2011, on a racheté un de nos prestataires traiteur et je me suis occupée de cette partie, qui s’est tellement développée qu’on a fermé l’agence. Puis on a racheté deux autres concurrents traiteurs.

  • A quel moment l’écriture est-elle entrée dans ta vie ?

J’ai toujours été une grande lectrice. En 2015, j’ai perdu ma grand-mère. Elle nous a laissé un petit carnet dans lequel elle écrivait chaque année de sa vie. J’ai décidé de faire la même chose pour mes filles… Je me suis ensuite demandé si j’étais capable d’écrire de la fiction alors que je n’avais jamais rien écrit avant. J’ai commencé en pensant que ça resterait au fond de mon ordinateur, je racontais l’histoire d’une wedding planner inspirée de mon milieu professionnel. Je voyais régulièrement passer sur ma liseuse des publicités pour la plateforme d’autoédition d’Amazon, et j’ai eu la curiosité de publier ce que j’avais écrit. Je ne m'attendais à rien de spécial, je n’en avais parlé à personne. Quelques jours après, grosse surprise : j’étais dans les 100 meilleures ventes d’Amazon !

  • Ecris-tu de la romance justement parce que c’est le genre que tu lis ?

Oui, c’est un style que j’aime lire, un genre dans lequel je me sens à l’aise, et le fait de baigner dans les mariages a aussi influencé mes choix. Avec la romance, on peut parler de sujets d'actualité, même difficiles, tout en restant léger. En tant que lectrice, je m’amusais à repérer les étapes qui revenaient systématiquement dans les intrigues de romances, et ça m’amuse de les reproduire aujourd’hui. Je me suis depuis diversifiée avec une préférence pour la comédie romantique et la romance à suspense. Contrairement à ce que l’on peut croire, la romance est un des genres les plus lus en France, mais peu de gens l’avouent. On a cette vision de la romance avec des couvertures présentant de jeunes hommes imberbes et bien musclés, pour la ménagère qui s'ennuie, la jeune fille qui rêve... C’est sans doute pour ça qu’au début, je ne disais pas que j’écrivais.

  • Ton nom d’autrice est Tamara Balliana. Pourquoi avoir créé ce personnage ?

Au début, j’ai souhaité écrire sous un autre nom pour préserver mon identité, notamment par rapport à mon activité professionnelle. Tamara est le prénom d’une de mes grands-mères, Balliana est le nom de mon autre grand-mère. C'est un vrai personnage et les gens qui me connaissent me disent qu'il y a une différence entre Sandrine Barberis et Tamara Balliana, surtout sur ce que je raconte et la manière dont je parle sur les réseaux sociaux. J’ai un peu l'impression d'être schizophrène parfois, il m’arrive d’être obligée de réfléchir à la façon dont je dois me présenter ! Aujourd’hui, j’aime le mystère que ça crée puisque les gens ne savent pas exactement qui je suis.

  • À quel moment as-tu décidé de te lancer vraiment et devenir autrice ?

Après le premier roman, des gens commençaient à me dire (sur le profil Facebook de Tamara Balliana et par mail) qu’ils aimaient mon livre et me demandaient une suite. Amazon m’a ensuite appelée pour me demander d’écrire la version papier. J’ai bricolé moi-même une couverture, c’était un peu artisanal au départ ! Au bout du quatrième livre, Amazon m’a annoncé que je faisais partie des auteurs qui marchaient le mieux sur la plateforme. Quand Amazon m’a prévenu du lancement de sa propre maison d’édition en France (Amazon Publishing), ils ont voulu signer avec moi et racheter les droits des livres, et j’ai commencé à collaborer avec leur éditrice. C’est seulement à ce moment-là que j’ai décidé d’en parler autour de moi, 2 ans après mon premier roman !

  • Ton expérience de l’entrepreneuriat t’aide-t-elle à gérer ta nouvelle activité ?

Oui ! Mes réflexes d’entrepreneure sont vite apparus. J’ai commencé à m’interroger sur ma cible (les lecteurs), ses besoins, le marché, le marketing des livres… Il a fallu animer les comptes que j’avais créés sur les réseaux sociaux. Ma formation, c’est le marketing, donc je m’y suis mise facilement. On me dit d’ailleurs souvent que pour une auteure je comprends très bien le marché ! J’adore ce côté touche-à-tout puisque j’ai déjà géré une entreprise, je fais aussi bien la compta que la partie commerciale, marketing et l'écriture.

  • Que t’a appris l’EDHEC et qui te sert aujourd’hui ?

J’ai appris le marketing à une époque où il n’y avait pas de réseaux sociaux, on n'avait même pas de smartphone ! L’EDHEC m’a surtout donné vraie une boîte à outils. J’y ai aussi appris une certaine rigueur dans le travail avec tous les dossiers qu'on a montés à l'école, et c'est quelque chose qui me sert énormément dans ma vie professionnelle. On dit de moi que mes présentations commerciales, mes argumentaires, mes dossiers sont très clairs, précis, bien construits. Je m’en sers quand je travaille avec des éditeurs pour faciliter le travail des équipes (marketing, correction, commercialisation). Et encore plus en autoédition, où l'écriture représente 30 à 40% de mon travail. Il y a tout le reste à gérer c'est une vraie entreprise !

L’EDHEC m’a aussi transmis l’envie d'apprendre. Je me fixe du temps et du budget pour des formations en ligne sur l'écriture, sur les stratégies de communication, les stratégies réseaux sociaux, le marketing de l’édition…

  • Comment s’organise ton entreprise « Tamara Balliana » ?

Il faut une certaine organisation et une certaine stratégie. Je fixe des objectifs à 2 ans, je me demande quel lectorat je peux développer, à quelles dates je dois sortir les livres, comment les marketer. Aujourd’hui, je collabore avec Hugo Publishing, une maison d’édition française, chez qui j’ai sorti deux titres. J’ai aussi développé l’écriture avec d’autres auteurs. J’ai sorti des livres « à 4 mains », c'est-à-dire ou chaque autrice écrit un chapitre sur deux : on s'automotive l’une et l’autre et on peut publier plus de livres.

  • Comment se porte le marché de la romance dans le secteur de l’édition ?

La romance, notamment en numérique, se vend très bien. Si on regarde les meilleures ventes en numérique sur Amazon ou Kobo, 80% sont de la romance, aussi bien fantastique qu’historique. En France, on a aussi de la romance déguisée, comme les romans de Guillaume Musso ou Marc Levy qui sont juste marketés différemment. Il n’y a pas que 50 Nuances de Grey ! Ces romans ont une vision de la femme que je n’aime pas du tout, mais ont servi à montrer que la romance n’était pas que des Harlequin poussiéreux.

  • T’y connais-tu en mariages entre EDHEC ?

Je suis mariée avec Thomas Barberis, de la promo 2002. Je l’ai rencontré en deuxième année, alors qu’il venait de sortir. Notre première conversation s’est déroulée dans un ascenseur… Pas mal pour de la romance, non ? Il venait annoncer tout fier à un de mes amis qu'il venait de passer sa soutenance.

En plus d’être un couple EDHEC, on a aussi organisé beaucoup de mariages pour des EDHEC ! Pendant plusieurs années on a été les personnes que les alumni de nos promos respectives appelaient pour organiser des mariages ou pour avoir des conseils. On a pu, comme ça, retrouver plein d’alumni et garder des liens !

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