Rencontre avec Gregory Evrard, directeur des opérations du projet Paris 2024 chez GL events
Gregory Evrard (EDHEC Master 2006) est directeur des opérations du projet Paris 2024 chez GL events. Il est impliqué dans le projet des Jeux Olympiques de Paris 2024 depuis fin décembre 2022, il apporte une précieuse expérience acquise lors des Jeux de Rio en 2016, également avec GL events. Son retour en France a été spécifiquement motivé par l'opportunité passionnante de se joindre à nouveau à cette grande aventure olympique.
En quoi consiste précisément ta mission pour cet événement ?
En tant que directeur des opérations, je supervise la fourniture d’énergie temporaire pour les Jeux, dans le cadre d'une joint-venture entre GL events et Loxam. Nous avons signé un contrat de partenariat avec le comité d'organisation des Jeux de Paris 2024 en décembre dernier. Ma mission est de coordonner la fourniture et la distribution d’électricité ainsi que la mise en place de systèmes de ventilation et climatisation sur un grand nombre sites olympiques, soit un total de 56 lieux, couvrant à la fois les sites de compétition et d’autres espaces moins connus du grand public comme les centres d’entrainements, ou encore des espaces de travail des médias ou de la presse.
Quels sont les principaux défis que tu rencontres dans ton poste ?
Le principal défi est de réaliser ces installations dans un délai très court, tout en adoptant un nouveau modèle opérationnel. Habituellement, nous utilisons des générateurs pour la production d'énergie, mais pour Paris 2024, nous nous appuyons sur le réseau décarboné existant, en nous connectant au réseau en haute tension pour ensuite distribuer l'énergie nécessaire. De plus, il faut assembler une équipe opérationnelle temporaire, qui comprend une centaine de personnes pour la coordination et pas loin de 400 personnes pour l'exécution.
Toi qui as déjà vécu une expérience des JO à Rio, quelles différences observes-tu entre ces deux événements ?
Ces Jeux seront mes deuxièmes, ce qui m'aide beaucoup à mieux appréhender l'événement. Il est important de rappeler que, pour la plupart des membres du comité d'organisation, c'est une première expérience. C'est aussi pour cette raison que la société GL events, impliquée depuis les Jeux de Sydney en 2000, continue de renforcer son expertise à chaque édition. Revenir sur un tel projet huit ans après, avec l'expérience accumulée sur divers autres projets, me permet de prendre du recul par rapport à ce que j'ai fait à Rio. J'ai également envie de profiter pleinement de l'événement, car tout passe très vite. Il y a énormément de travail pour deux semaines de compétitions olympiques et dix jours de compétitions paralympiques. Il est crucial de savourer le sentiment du devoir accompli tout en gardant la tête froide pour la phase d'exploitation, qui comporte des enjeux majeurs, ainsi que pour le démontage, une étape à ne pas négliger.
En 2016, à Rio, nous ne ressentions pas la même pression sécuritaire qu'aujourd'hui, que ce soit face au terrorisme ou aux cyberattaques. Le monde a beaucoup changé ces dernières années, et ces événements sont de plus en plus ciblés. En termes d'innovations, s'appuyer sur le réseau électrique local représente un grand pas vers une plus grande écologie. Il est fort probable que ce modèle se développe davantage dans le secteur de l'événementiel.
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