Entretien avec Olivier Oger, Directeur Général du Groupe EDHEC
2012 a été une année riche pour l’EDHEC – un nouveau campus, des partenariats majeurs, et le lancement du Family Business Centre. Qu’est-ce qui lie ces événements entre eux ?
Ils sont tous issus de notre philosophie « EDHEC for Business ». Toutes nos activités visent à avoir un impact positif sur les entreprises et leurs pratiques managériales. C’est vrai de nos formations comme des nouveaux domaines de recherche que nous investissons. Nous souhaitons que notre contribution soit jugée à l’aune de notre utilité pour les entreprises et la société.
Ainsi, notre nouveau campus parisien est conçu comme une interface entre le monde de l’entreprise, les étudiants, et l’école. Il regroupe notre parcours "Apprentissage européen", la formation continue, et des domaines de recherche. C’est un lieu d’échange, de partage de nos résultats de recherche et savoir-faire sous la forme de conférences, de formations et d’interactions sur les questions d’intérêt général.
Allez-vous développer le Family Business Centre sur le même modèle ?
L’EDHEC Family Business Centre est une initiative prometteuse, qui a reçu le soutien de plusieurs entreprises familiales européennes de renom. Nous y travaillons sur les pratiques managériales pour comprendre et soutenir la croissance de ce type d’entreprises. Nous sommes convaincus que dans le contexte économique actuel, elles ont beaucoup à nous apprendre. Elles jouent un rôle très important dans leur environnement local, à travers leur loyauté envers leurs employés, leur attachement à la tradition et leur vision à long-terme.
L'EDHEC est à nouveau là où on ne l'attend pas. Toujours cette volonté de vous différencier ?
Notre capacité à explorer de nouvelles voies – quand elles ont du sens - peut paraître surprenante pour une institution centenaire comme la nôtre. Derrière cela, il y a une philosophie différente. Prenez notre gouvernance : l’EDHEC est une association indépendante. Là où certaines institutions cherchent des solutions dans des fusions ou des sources alternatives de financement, nous avons un modèle qui a fait ses preuves. Les entreprises financent la recherche qui va ensuite inspirer notre pédagogie et nos formations vers les étudiants et les entreprises.
Dans ce modèle, nous sommes amenés à innover en permanence, de façon à rester pertinents dans nos propositions aux étudiants et aux entreprises. Cette année par exemple, nous avons lancé un cours basé sur une dizaine de cas concrets, actuels, d’entreprises comme Uniqlo, Starbucks ou Pixmania. Les étudiants travaillent sur ces cas avec les dirigeants de ces entreprises dans la salle. Un vrai succès.
L'économie change, le monde change, l'EDHEC accompagne ces changements à travers un challenge permanent des idées reçues au service du monde économique. Nous poussons nos étudiants à avoir cet état d'esprit.
Comment vos nouveaux partenaires s’intègrent-ils dans cette stratégie ?
Nos plus récents partenariats sont une reconnaissance de notre portée internationale et de notre réussite à combiner rigueur scientifique et applications concrètes.
D'abord avec des universités de rang mondial : Yale School of Management et Princeton University* pour la formation continue et la recherche avec Edhec-Risk Institute; avec des institutions comme Cambridge University pour les programmes académiques.
Ensuite, avec de grandes entreprises qui ont continué à nous apporter un soutien financier majeur, dans le cadre de la campagne de développement Rising Talents. Aujourd’hui, deux tiers de nos chaires sont financées par des entreprises internationales, parce que nos travaux ont du sens pour elles, notamment dans le domaine de la finance.
L'EDHEC se porte bien et a des projets d’avenir. Vous ne subissez pas les effets de la crise ?
Malheureusement, le marché du travail a durement touché les jeunes, et nous avons déployé des solutions innovantes d’accompagnement pour que nos étudiants trouvent l’emploi qu’ils souhaitent. Et puis le contexte rend les entreprises très prudentes, mais nous avons continué à obtenir leur soutien.
Je suis fier du fait que le budget de l'EDHEC - 80 millions d'euros environ – soit à l’équilibre. Près de 40% de ces ressources viennent des entreprises, soit le plus gros pourcentage de toutes les business schools en France. Je crois en un modèle d'école autonome dans sa stratégie et son modèle économique, où les anciens ont un rôle à jouer dans la gouvernance.
Quels sont les grands projets pour 2013 ?
Sur le plan académique, nous allons ouvrir une nouvelle filière Business Law and management, qui répond aux besoins croissants des entreprises dans ce domaine.
Il y a aussi l’extension de 6 500m² de notre campus de Nice, qui démontre le succès de notre stratégie multi-campus lancée il y a vingt ans. Nous inaugurerons une approche qui traduit l’évolution de l’apprentissage et des besoins de nos étudiants. Nous y testerons des innovations pédagogiques, en premier lieu un learning centre qui transforme la bibliothèque classique en un lieu de vie diversifié, connecté, faisant la place au travail, mais aussi au temps de pause et d’échanges avec les autres.
2013 sera surtout une année de réflexion pour préparer l’avenir et renforcer notre stratégie « EDHEC for Business » à l’international. La technologie, la pédagogie, les filières et besoins des entreprises, l’environnement économique, tout cela va continuer à changer, et l’EDHEC sera au rendez-vous. C’est mon ambition. Je considère que nous sommes déjà en route pout 2020 !
(*Department of Operations Research and Financial Engineering)
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