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Pauline Bar (EDHEC Master 2007) : " les femmes doivent penser à leur capital et à leur avenir financier."

Interviews

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08/03/2023

Le mois dernier, notre page LinkedIn a passé la barre des 10 000 abonnés ! Nous sommes allés à la rencontre de notre 10 000e fan, Pauline Bar, et avons découvert une diplômée au parcours inspirant et dont l'engagement en faveur du droit des femmes nous a impressionnés. En ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, nous vous invitons à découvrir son témoignage. 

Peux-tu nous décrire ton poste et tes responsabilités actuelles ? 

Je suis CEO de l'entreprise The Working Mums que j'ai fondée il y a un peu plus de quatre ans. Un projet qui est né quand j’ai pris conscience que souvent, la carrière des femmes s’effondrait au moment où elles avaient des enfants. 

The Working Mums a 2 activités :

La première, c'est pour les entreprises, pour les aider dans tout ce qui est parité, égalité Femme-Homme, retour des femmes au travail après congé de maternité, évolutions de carrière, etc. Vraiment tout ce qui est empowerment pour les femmes dans leur travail. 

La 2e activité est pour les particuliers femmes. Toujours aussi dans le même objectif de les accompagner dans leur développement de carrière, mais pas seulement. On aborde réellement toutes les facettes de la vie de femme et de mère. On s’attache aussi à tout ce qui a trait à l'organisation, à la charge mentale, à la répartition des charges au sein du foyer et comment déléguer pour continuer à mener une carrière passionnante tout en ayant une famille. Cet accompagnement se présente sous la forme d’un coaching sur-mesure : personal branding, conseils pour leur carrière, leur reconversion, leur retour au travail… et je les coache sur la mise en place de bonnes pratiques dans l’organisation travail/vie personnelle. J’organise aussi des événements pour rassembler ces femmes autour de personnalités féminines inspirantes ou d’ateliers ludiques. 

Et les hommes, quelle place ont-ils dans ton activité ? 

Dans les entreprises dans lesquelles j’interviens - je fais beaucoup d'ateliers et de conférences - la vocation est aussi mixte. Je choisis souvent des thèmes qui vont vraiment aider les femmes, mais qui peuvent aussi toucher les hommes. Mon objectif est de pousser les femmes à continuer à avoir énormément d'ambition sur tous les plans de leur vie et l’expérience des hommes dans ce domaine peut être très bénéfique aux femmes. Les hommes doivent donc être inclus dans cette réflexion, car les femmes qui continuent à maintenir une belle carrière après avoir eu des enfants sont celles qui sont soutenues par leur conjoint. La façon dont il va s'impliquer dans cette organisation est primordiale, c'est-à-dire prendre en charge et pas seulement juste attendre qu’on lui délègue. 

Quels sont tes principaux conseils aux femmes que tu accompagnes ?  

J’ai 3 conseils qui me tiennent à cœur : 

Le premier : pratiquer un sport. Je trouve que c’est très important pour les femmes afin d’avoir de l’énergie. C’est malheureusement l’une des premières choses qu’elles abandonnent une fois qu’elles deviennent mamans, souvent par manque de temps entre leur travail et leur vie de famille. Et au contraire, je trouve que c'est ce qui aide vraiment à pouvoir tout mener de front, à se libérer, à libérer des endorphines et à continuer d’avoir une vie sociale également. Il y a énormément d'atouts à continuer la pratique d’un sport.

Mon 2e conseil est de répartir l’organisation avec les enfants et notamment le soir. Parce qu'on remarque que dans une carrière, les décisions stratégiques sont rarement prises le matin à 7 h et demi. Quand j’étais Finance Analyst, je me déplaçais parfois à l’international dans une agence des Nations Unies à l'UNICEF. Pendant ces voyages d’affaires, je n’avais pas de contrainte le soir et j’avais noté la différence entre arriver à 7h le matin et repartir à 17h et arriver plus tard et rester en fin de journée, voire dîner avec les équipes. C’est souvent le soir qu’on se construit son réseau. 

Enfin et surtout, je dirais aux jeunes femmes de penser à leur capital et à leur avenir financier. J'ai travaillé en banque privée, en gestion de patrimoine et je sais d’expérience que ceux qui ont le plus de ressources financières sont ceux qui ont investi. Leur fortune ne provient pas de leurs revenus, mais provient de leur capital et principalement des dividendes. J'incite les femmes, par exemple dans leur couple, à s'occuper, être aux faits et être intégrées aux investissements et ne pas tout déléguer au conjoint. Aujourd’hui, si une femme gagne moins que son conjoint, elle fera très peu d’économies qu’elle placera sur un livret A ou un investissement sans risque. Elle perdra de l’argent avec l'inflation et ne pourra jamais se constituer un patrimoine. 

Quel sens donnes-tu à la journée des droits de la femme ? 

Cette journée permet en premier lieu de rappeler que ces droits ne sont pas acquis. On remarque que les nouvelles générations sont beaucoup plus sensibilisées sur ces sujets-là. Elles ne fonctionnent pas du tout comme nous. La parité dans tous les niveaux de l’entreprise leur paraît évidente. Mais il y a toujours des besoins en la matière, pour avoir les mêmes droits et devoirs. Les droits d'avoir la même carrière, les mêmes rémunérations, le même accès aux prêts et aux investissements, etc.

Par exemple, je suis toujours un peu partagée sur la question de l'arrêt du travail des femmes pour éduquer les enfants. Cette pause met la femme dans une situation de dépendance et de cette dépendance économique vont découler potentiellement d'autres problèmes auxquels elle pourra moins faire face que si elle avait continué sa carrière professionnelle, intéressante économiquement, socialement, etc. 

Je pense que les grands enjeux de société seraient complètement différents si les femmes avaient les mêmes droits et notamment la capacité d’investir dans les mêmes proportions que les hommes. On a tout à gagner d'avoir cette mixité au niveau du capital.

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