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Opération Perdus de Vue : le vainqueur, Alain Godet (GE 1992), livre ses recettes

Actu du Réseau

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14/08/2012

Edhec Alumni : bonjour Alain, et félicitations pour avoir gagné la première édition du concours Perdus de Vue, avec 16 personnes officiellement retrouvées. Doit-on voir un lien de cause à effet entre le fait que tu aies lancé l'idée aun sein de l'association, et le fait que tu aies gagné le concours ?
Alain Godet : (rires) c'est tout à fait fortuit, même si je suis bien évidemment enchanté d'avoir gagné cette première édition. En fait, je m'attendais (et je souhaitais) à ce que la lutte soit dure et que d'autres gagnent. J'avais fourni des éléments sur 40 personnes, et seules 16 ont été retenues pour le concours : on ne peut donc pas dire que j'ai été spécialement avantagé. En outre, à ma connaissance, le second n'est pas loin derrière moi : la victoire s'est jouée au finish…

EA: quelles sont selon toi les raisons de ta victoire ?
AG : il y a eu à mon sens plusieurs raisons principales. J'ai tout d'abord gardé des contacts étroits avec ma promo et celles autour, voire même un peu plus loin (jusqu'à 2000), par mon appartenance à Headache, il y a 20 ans : en s'occupant de ce journal (nous étions alors beaucoup moins cachés qu'aujourd'hui), on entre facilement en contact avec beaucoup de monde. Le fait que je m'occupe, cette année, des vingt ans de ma promo a également beaucoup joué : j'avais en effet et dans ce cadre commencé un peu en amont la recherche de certaines personnes. Cependant, je ne pense pas que mes camarades de promo constituent la majorité des 40 personnes que j'ai retrouvées. Enfin, j'ai effectué la majorité de ma carrière comme journaliste : j'ai donc depuis longtemps pris l'habitude d'utiliser les outils qu'Internet met à notre disposition pour retrouver la piste de gens involontairement disparus, ou volontairement cachés. Ce que je croyais être naturel n'est en fait pas si évident que ça pour la majorité des personnes, y compris les générations les plus jeunes, pourtant élevées à Internet depuis quasiment leur plus jeune âge…

EA : as-tu des secrets à partager à ce sujet ? Contacts directs ? Internet ?
AG : le but de ce concours est de retrouver un maximum d'EDHEC perdus de vue. Aussi partager ces techniques permettra à un maximum de participants, l'an prochain, de retrouver encore plus de camarades perdus de vue. Tout d'abord, et comme tout le monde, j'ai croisé la liste fournie avec les personnes que je connaissais le mieux. C'est le plus simple, mais pas forcément le plus efficace puisqu'entre ces deux listes, il n'y avait qu'une poignée de points communs. Ensuite, je me suis attelé à ma promo. Entre mes contacts et les groupes d'affinité de l'époque, j'ai pu ainsi retrouver un plus grand nombre de personnes. Là, Headache et mes souvenirs ont joué, mais aussi et beaucoup plus Facebook : il suffit d'avoir un contact dans un groupe d'affinité pour retrouver deux ou trois personnes supplémentaires. Avec les 200 Edhec que j'ai en contacts Facebook, le travail a été assez simple.
La chose se corse pour ceux qui ne sont pas sur ce site : dans ma promo, 2 personnes sur 3 n'ont pas de compte Facebook. On peut se rabattre sur Copains d'Avant (qui ne donnera pas un mail ou un numéro de téléphone, mais au moins une région où chercher sur les Pages Jaunes) ou, plus efficace, Linked'In : on retrouve les liens (professionnels) entre Edhec, et on peut ainsi demander à ses propres contacts les coordonnées d'autres personnes. Linked'In est une source énorme pour retrouver du monde dans un cadre professionnel, sans passer forcément par un compte payant. Sur les 40 personnes retrouvées, plus de la moitié l'ont été simplement via Linked'In. Mieux : en ayant identifié la société où travaille une cible, on peut facilement déterminer son mail. Il suffit de se reporter à l'annuaire Edhec, d'y prendre un autre ancien qui travaille dans la même société, d'examiner comment son mail est construit et de l'appliquer à la cible. Pas d'Edhec dans la société ? Qu'à cela ne tienne : il suffit de trouver l'URL de la société sur Google. Puis de faire une requête du type « edhecalumni.com mail » pour trouver les mails d'autres salariés de la même société sur Internet. Ensuite, même méthode pour déterminer le mail de la cible. En Europe de l'Ouest ou en Amérique, ça marche 90% du temps ! Il y a une seule limite à cette technique : les prénoms composés.
La chose est à peine plus compliquée pour les gens qui ne sont sur aucun réseau social : Google permet, à lui seul, de trouver bon nombre d'entre eux, à l'occasion d'une interview, d'une nomination, etc. On trouve leur société, et on remonte à la technique précédente pour trouver leur mail. C'est ainsi que j'ai retrouvé la trace d'un camarade disparu en Afrique du Sud… Un détail toutefois : pour une recherche plus efficace, tapez le prénom et le nom de la cible entre guillemet : Google traitera alors les deux mots en un seul, ce qui éliminera une grande partie des pages parasites dans le cadre de votre requête.
Et une fois qu'on a la société, on a la ville, et avec la ville, on a la région, et les Pages Jaunes suffisent souvent pour retrouver les coordonnées personnelles, dans la majorité des pays. N'oubliez pas d'utiliser la fonction de traduction automatique de Google Chrome (vers l'anglais uniquement, les résultats en français étant souvent risibles) pour naviguer plus facilement sur des sites dont vous ne connaissez pas la langue. C'est incroyablement efficace. Et si vous êtes vicieux ou souhaitez absolument retrouver quelqu'un, prenez votre trombi et appelez les parents (rires). S'ils ont déménagé, appelez des voisins et demandez-leur où sont passés leurs anciens voisins (sous réserve de ne pas vous retrouver dans une barre d'immeuble avec 150 personnes dans la même cage d'escalier) : le social engineering est également TRES efficace pour retrouver du monde…
Il y a certaines personnes rétives à ces méthodes : ceux qui ont volontairement effacé leurs traces sur Internet (c'est rare, mais ça arrive, notamment quand on monte en puissance dans les organigrammes des sociétés), les noms composés (pour la raison évoquée plus haut), les prénom+nom trop simples, où de multiples homonymes suffisent à brouiller les pistes, et enfin les femmes, qui prennent souvent le nom de leur époux et disparaissent donc de vue.

EA: c'est simplement avec ces méthodes que tu as retrouvé 40 personnes ?
AG : effectivement. Et là où ça devient intéressant, c'est que ces méthodes s'appliquent aussi bien (pour Linked'In ou Google) aux personnes que vous ne connaissez pas. J'avais promis à l'association de ramener 40 personnes. J'en avais 30 que je connaissais de près ou de loin. Il me restait donc à en trouver 10 de plus. J'ai donc ratissé quelques promos, à la recherche d'hommes aux prénoms et noms « atypiques ». J'en ai essayé 15 et j'en ai trouvé 10, en moins d'une demie heure. Mon dernier conseil : si en moins de deux minutes vous n'avez pas une piste sur quelqu'un, abandonnez !

EA : en d'autres termes, tu estimes qu'avec Internet et un peu de méthode, la majorité des gens peuvent être retrouvés, quasiment n'importe qui, en moins de 10 minutes ?

AG : tout à fait. C'est à la portée de n'importe qui ! J'espère que l'an prochain, davantage de monde utilisera ces méthodes, pour retrouver encore plus d'anciens disparus.
EA : Merci Alain !

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