Maximiser ton énergie comme un athlète pour booster ta performance grâce aux neurosciences
Dans la vie professionnelle comme dans le sport, mobiliser son énergie mentalement et physiquement est essentiel pour être performant. Les neurosciences – disciplines biologiques et médicales étudiant le système nerveux – nous apprennent que le corps et les émotions impactent directement la réflexion et l’action. Comment en tirer le meilleur ? Dans le cadre d’un webinaire, l’EDHEC Carrer Centre for Life a reçu Thérèse Lemarchand et Stefan de Lavergne, respectivement CEO et COO de Mainpaces. Cette société de coaching accompagne les dirigeants en s’inspirant de l’approche utilisée pour les sportifs de haut niveau. Un échange passionnant pour comprendre comment mobiliser tes ressources et déployer tes capacités.
L’énergie, volonté et puissance d’agir et de réagir physiquement comme mentalement, est indissociable de la performance. Ce sujet est très concret, car dans l’entreprise comme au sein d’une équipe sportive, c’est l’énergie de chacun et la coopération qui font avancer et réussir.
Que disent les neurosciences sur le fonctionnement de l’énergie dans le corps ?
Toute information reçue passe par les cinq sens ; elle est diffusée simultanément au cerveau, aux organes et au système hormonal, qui décharge des substances chimiques influençant le métabolisme. Ces trois systèmes génèrent de l’énergie électrique, chimique et mécanique agissant sur le corps, et s’ajoutent à l’action du système limbique, celui des émotions. Ce processus a deux types de répercussions :
- Plus le niveau de l’information reçue est élevé, plus les conséquences induites se stockent. Ainsi un stress important entraîne une crispation musculaire qui s’imprime dans la mémoire du corps, rendant l’action plus difficile.
- Une cohérence avec l’information reçue apporte un état de bien-être et d’alignement, donnant une puissance d’action importante.
5 pratiques concrètes pour mettre ton énergie au service de la performance
1/ Te connecter à tes sensations
Comprendre les informations dont on dispose et la façon dont le corps réagit est essentiel pour rassembler toutes ses capacités et atteindre un objectif. C’est la proprioception qui passe par les cinq sens. Concrètement, pour la développer, tu dois t’attacher à « ressentir » ; à prendre conscience des goûts, des sons, des odeurs, à observer : ton corps envoie-t-il un signal de plaisir, de peur… ? Chercher à développer ces sensations au quotidien permet d’utiliser les informations au mieux pour mettre toute son énergie au service d’un projet. Ainsi le navigateur Jonathan Lobert – médaillé olympique, double vice-champion du monde et champion d’Europe, aujourd’hui conférencier et entrepreneur – explique comment naviguer les yeux fermés pour se connecter à ses sensations est utile pour toutes ses tâches, et lui permet d’améliorer puissance et bien-être.
2/ Agir en 2 temps : préparation et action
Selon Thérèse, « lorsqu’on se fixe un objectif, on se conditionne ; on prépare notre cerveau et notre corps à aller dans le même sens : c’est l’intention, l’alignement ». Une intention mémorisable, compréhensible et volontaire qui correspond à l’objectif à réaliser. Dans un deuxième temps, on s’investit dans l’action. À l’image de l’escalade où avant de grimper, on observe le parcours pour l’analyser et projeter le mouvement. Ainsi pour te préparer à une réunion ou un brainstorming par exemple, tu peux te fixer un objectif en amont pour te conditionner à l’atteindre avant de rentrer dans l’action.
3/ Mettre en place des « routines de performance »
Phases de préparation et phases d’action alternent au fil des sujets à traiter. Pour passer de l’une à l’autre, Thérèse conseille d’adopter des « routines de performance » : une respiration, un mouvement, un instant de pause pour déconnecter, puis un autre geste pour repasser dans l’action. Ces routines sont très observées chez les joueurs de tennis ; elles permettent de changer d’état mental et physique, mais aussi de se focaliser sur la tâche qu’on est en train d’accomplir lorsque l’attention s’égare.
4/ Programmer ton cerveau avec l’imagerie visuelle
Les émotions sont des activateurs ou des inhibiteurs régulant la quantité d’informations que le cerveau reçoit et la rapidité cognitive. Plus les émotions sont négatives, moins d’informations accèdent au cerveau, freinant la vitesse de réflexion. Les émotions positives provoquent l’effet inverse. Ainsi en cas de stress, un décalage se crée entre le vécu négatif et les ressources dont tu penses disposer. La solution adoptée par les sportifs pour se préparer à faire face à ces situations est l’imagerie visuelle. Cette technique est très efficace, car le cerveau ne fait pas la différence entre images réelles et images fabriquées mentalement. L’idée est de se mettre visuellement dans la situation visée en y associant des ressentis corporels positifs (enthousiasme, sentiment de puissance, d’acuité intellectuelle intense…). En attachant à une image projetée la sensation que tu souhaites ressentir, ton cerveau l’enregistre comme une expérience de référence, tu le programmes. Intégrer ce principe à ton quotidien professionnel permet d’apprendre à remplacer une sensation par une autre et à développer ta capacité à performer même en situation de stress. L’imagerie visuelle est ainsi un outil très puissant auquel les athlètes ont recours pour projeter la victoire, mais aussi pour continuer à s’entraîner lorsqu’ils sont blessés : ils poursuivent leur pratique mentalement, ce qui mobilise l’ensemble de la chaine cognitive pour ne pas oublier le mouvement.
5/ T’accorder un temps de récupération
En sport comme dans le travail, le repos est essentiel pour faire remonter le niveau d’énergie. La récupération est pourtant un sujet oublié en entreprise ! Elle peut être passive (le sommeil) ou active (les activités qu’on a plaisir à faire), cette dernière étant très énergisante : activité physique, créative, musicale, communion avec la nature, bénévolat, moment avec ses proches… restaurent la capacité d’action. Elles ressourcent et sont très utiles à la performance individuelle, donc à celle de l’entreprise. Les inclure dans son organisation est clé pour régénérer son énergie et être au maximum de ses potentialités pour passer d’une action à l’autre. Au quotidien, tu peux intercaler un instant de récupération entre deux activités énergivores. La connaissance de soi est importante car temps et mode de récupération varient d’un individu à l’autre en fonction du rythme biologique de chacun. Quand certaines personnes ont besoin d’intégrer ces moments plusieurs fois dans la journée, d’autres peuvent enchaîner d’intenses périodes de travail avant de récupérer. L’énergie est une question de flux et de stock !
Bilan : les éléments impactant ta performance selon les neurosciences
- Le corps : identifie les actions bénéfiques pour ton énergie, qui est ton moteur.
- Le mental : prépare-toi en amont et focalise-toi sur tes objectifs.
- Les émotions : conditionne-toi par la visualisation pour vivre les expériences positivement.
- La récupération : gère ton énergie pour rester performant.
Des questionnements sur ce sujet très riche ? N’hésite pas à contacter la communauté EDHEC Alumni pour échanger. Et comme d’habitude, retrouve tous les webinaires et événements sur le calendrier.
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