Les jeunes diplômés sont-ils suffisamment autonomes ?

Les recruteurs comme les jeunes diplômés accordent une grande importance à la notion d'autonomie... sans lui donner la même signification.

Les jeunes diplômés sont indépendants... 84% d'entre eux disent jouir de suffisamment d'autonomie dans leur travail. Mais qu'entendent-ils par là ? Principalement qu'ils peuvent organiser leur journée comme bon leur semble, et décider seuls des méthodes à utiliser pour atteindre leurs objectifs. Il leur semble normal, en revanche, de définir la conception des projets et le choix des moyens humains et matériels à mettre en œuvre en concertation avec le supérieur hiérarchique.

... leurs managers aimeraient qu'ils soient responsables. Les recruteurs ont une définition de l'autonomie bien différente : elle reviendrait plutôt à assumer ses responsabilités, à se donner les moyens de mener à bien ses missions - quitte, d'ailleurs, à demander de l'aide lorsque c'est nécessaire. Et c'est une qualité qu'ils jugent « importante », qu'ils aimeraient voir « acquise le plus rapidement possible ». Les jeunes diplômés leur font un peu la réponse du berger à la bergère : impossible d'assumer pleinement ses responsabilités avant d'avoir été formé et, en attendant, être livré à soi-même est plutôt insécurisant. « On apprend à se débrouiller tout seul mais on a aussi besoin que les autres soient là quand on a un problème », plaide un jeune diplômé. Et de s'interroger sur l'entreprise, qui investit beaucoup pour les embaucher et « n'a pas le temps de (les) prendre en charge » par la suite... Un point, en revanche, met tout le monde d'accord : l'autonomie découle de la confiance. Les recruteurs veulent pouvoir faire confiance à leurs nouveaux entrants, qui veulent qu'on leur fasse confiance. Une bonne base de départ pour poursuivre le dialogue...

Source : Apec, "Diplômés en 2004", septembre 2005