Le MEDEF, BNP Paribas, Accor et Areva parlent aux jeunes diplômés
« Il y a du boulot, même s'il n'est pas facile à repérer. Ce qu'il faut éviter, c'est de dire 'Je suis diplômé dans cette matière, je ne peux trouver un job que s'il correspond exactement à la formation que j'ai acquise'. Pour peu que les DRH partent aussi sur cette logique, je crains que jeunes diplômés et DRH ne se rencontrent pas. » C'est ce que déclare Laurence Parisot, présidente du Medef, lors de la première rencontre du cycle « Puissances jeunes attitude » que l'organisation patronale a lancé lundi 29 juin 2009 à Paris pour faire se rencontrer des jeunes diplômés et des DRH (AEF n°116369). « Ce blocage est encore plus sévère dans la situation de plus rareté [de l'emploi] que nous connaissons aujourd'hui », estime-t-elle. Par ailleurs, le Medef lance une campagne de promotion des formations en alternance du 24 juin au 8 juillet, puis du 5 au 20 septembre. A partir de fin août, le site internet www.misersurlavenir.com permettra la mise en relation directe de jeunes et d'entreprises. LAURENCE PARISOT : « UN ABUS DE RECOURS AUX STAGES » La première expérience, sous une forme ou une autre, est l'une des clefs de l'accès à l'emploi, disent les DRH aux jeunes diplômés, qui les interpellent sur les difficultés à trouver un emploi ou même à se faire repérer par les recruteurs. « Prenez des jobs, allez-y ! », lance Laurence Parisot. Pour autant, les stages doivent absolument rester réservés aux cursus scolaires, martèle la président du Medef, qui déplore « un abus du recours aux stages » de la part de certaines grandes entreprises. A celles-ci, Laurence Parisot dit : « Calmos sur les stages ! ». Elle ajoute : « Les facs sont trop complices de cela ! ». « Avec trois ans de carnet de commande » devant elle, Areva continue de recruter en nombre, assure Jérôme Emery, responsable du département recrutement. « Nous embauchons de 10 000 à 12 000 personnes par an depuis trois ans, dont 4 000 en France. Notre cible de recrutement est ultratechnique. Contrairement aux idées reçues, Areva n'embauche pas seulement des jeunes diplômés de Polytechnique et de Centrale Paris, mais cible aussi beaucoup de profils universitaires. » Les compétences managériales ont aussi toute leur place : le « bon candidat est celui qui sait avant tout travailler dans le collectif, qui sait apprendre de l'autre, c'est vital pour intégrer les contraintes techniques liés à la sûreté ». « L'OEIL QUI BRILLE, LES TRIPES QUI PARLENT »... Il faut « cibler des métiers précis », « avoir les yeux qui brillent et faire parler ses trippes », déclare à l'attention des jeunes diplômés Cathy Kopp, directrice générale en charge des RH chez Accor. « Nous devons mieux faire connaître les métiers des services, qui représentent plus de la moitié des métiers du secteur privé, mais restent encore trop méconnus », estime-t-elle aussi. Notamment parce qu'ils sont trop peu évoqués par les enseignants. « J'ai invité une quarantaine d'enseignants à visiter [un site d'Accor], mais ils ne sont pas venus », regrette Cathy Kopp. Pour sa part, Carolie Leroy, adjointe au responsable RH chez BNP Paribas, conseille aux jeunes diplômés d' « attirer l'attention » des recruteurs en soignant la qualité du CV et la lettre de motivation. Le groupe recrutera 3 000 personnes en 2009 dont la moitié de jeunes diplômés de bac+2 à bac+5, surtout sur des postes commerciaux. « Nous accueillons des profils très diversifiés », assure-t-elle.
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