L'entrepreneur du mois : David Chambat (EDHEC GE 1995), avec Villa-Finder.com

Quel a été ton parcours depuis ta sortie de l’EDHEC ?
Depuis ma sortie de l’EDHEC en 1995, j’ai toujours travaillé dans l’industrie du voyage, le plus souvent en Asie. 10 ans chez Air France – KLM où j’ai tour à tour été VIE en Allemagne (où j’ai pris la succession d’un Edhec Stéphane Argoud), assistant du DG Régional à Singapour, responsable du Service Client au Japon à Tokyo (où j’ai travaillé avec un autre Edhec Hervé Moulin), responsable de la Distribution en Amérique (successeur d’un troisième Edhec François Maigne) puis enfin DG d’Air France au Pays Bas au moment de la fusion avec KLM. Après 10 ans de Corporate World, j’ai eu envie de faire un break, j’ai pris un an off pour faire le MBA de l’INSEAD à Singapour pour me ressourcer et découvrir de nouveaux horizons, puis j’ai opté pour le monde entrepreneurial en développant un site internet européen de vidéos d’hôtels (TVtrip.com) en Asie de 2007 à 2012, puis en lançant mon propre projet www.villa-finder.com dont le premier acte www.villa-bali.com/fr est sorti en août 2012. Je suis résident permanent à Singapour depuis 2006 avec ma famille.

Quel est ton métier ? La vision que tu en as ?
Je suis un fervent défenseur de la règle KISS (« Keep It Simple, Stupid »). Notre métier est très simple : trouver les plus belles villas d’Asie et les offrir de manière ergonomique, sécurisée, et qualitative à des consommateurs du monde entier. Nous travaillons avec des centaines de propriétaires de Villas en Asie pour garantir à nos clients une expérience unique et une alternative fantastique aux hôtels et resorts de la région.
Ma vision de notre métier est double : offrir une belle expérience “on-line” aux consommateurs grâce à un site web bien désigné et ergonomique, tout en apportant un service client très qualitatif via téléphone ou email au moment de la réservation. Dans un monde hyper connecté et virtuel, je constate que les consommateurs valorisent de plus en plus une présence humaine derrière un site internet. Quand vous prenez le temps d’appeler un client qui a fait une demande de réservation sur votre site, plutôt que de lui envoyer un e-mail standardisé, vous multipliez par deux ou trois sa probabilité de réservation. Surtout que nous sommes sur un secteur où les paniers moyens sont très élevés, donc l’aspect “confiance” est clé.

Comment s'est développée ta société et quelles sont ses perspectives ?
Le développement de Villa-Bali.com a été très rapide depuis sa naissance il y a 6 mois. Nous sommes déjà un des leaders de cette industrie montante à Bali. D’abord parce que cette industrie est très fragmentée donc un player international, multilingue, bien organisé comme Villa-Bali.com a pu vite trouver sa place. Ensuite notre marketing online est puissant, nous appliquons au monde de la villa les techniques éprouvées de marketing online des plus gros sites d’hôtels.
Les perspectives sont prometteuses. Croissance horizontale avec de nouvelles destinations en Asie, et/ou verticale avec des services locaux à nos clients (activités, assurance, location de voitures, etc.). Nous lançons www.srilanka-villa.com dans quelques semaines.
L’industrie du voyage est en plein bouleversement avec Internet. Les grands Tour-Operators historiques sont en pleine restructuration, la verticale « distribution hôtelière» est archi-dominée par le groupe Priceline (propriétaire entre autres du site booking.com) et il y a clairement de la place pour des acteurs de niche.

Quels sont les chiffres clés ?
Nous avons déjà 300 Villas à Bali et plusieurs dizaines de Villas dans d’autres destinations en Asie que nous allons mettre en ligne cet été. Notre site est traduit en 7 langues (japonais, coréen, allemand, français, anglais, italien, indonésien). Nous ne communiquons pas nos chiffres de trafic et de ventes mais nous sommes déjà un des tout premiers sites pour le keyword “villa bali” sur Google, et, si nous faisons encore près de 50% de notre chiffre d’affaires sur “notre” marché Singapour, plus de la moitié de nos ventes viennent des marchés européens, de l’Australie et de l’Asie du Nord.

Quels sont tes liens avec l'EDHEC et les EDHEC ?
Je suis très lié à l’EDHEC. A Singapour d’abord où j’habite depuis 7 ans et où le groupe EDHEC est très présent via un Campus et un groupe de diplômés très actif. Nous nous retrouvons régulièrement, nous échangeons aussi beaucoup d’infos, nous recrutons des stagiaires Edhec via le groupe Facebook Edhec Singapour, etc. Mon premier employé à Singapour, aujourd’hui mon directeur marketing, Daniel Rouquette, est Edhec 2012.
En France ensuite où je garde non seulement de très bons amis Edhec mais aussi de très bons conseils, notamment auprès de deux Edhec qui ont des postes de direction dans des grands groupes de voyage européens et qui me conseillent régulièrement sur ma “petite entreprise”.
Et puis je me suis marié à une Edhec et deux de mes trois enfants ont des parrains/marraines de ma promo donc ça crée forcément des liens !

Le marché du voyage dans un pays émergent, un secteur qui recrute. Quels sont les postes à pourvoir pour des confirmés et/ou des jeunes diplômés autour de toi en Asie ?
Singapour est extrêmement attractif en ce moment. La communauté française a doublé en 5 ans, nous sommes passés de 5,000 à 10,000 inscrits au consulat français. Même chose à Hong-Kong d’ailleurs. Il y a des arrivées tous les mois, soit des VIE, soit des expats, et surtout de plus en plus d’entrepreneurs, dans le trading, les médias, la restauration.
Les autorités de Singapour sont de plus en plus sollicitées pour des visas de travail et deviennent très sélectives. Singapour est un marché de spécialistes, il est beaucoup plus facile de trouver un emploi et d’avoir un permis de travail si vous êtes spécialisés – notamment dans des secteurs en vogue à Singapour : média, biotechs, aéronautique et luxe. Il y a aussi un visa « Entrepass » pour les entrepreneurs qui décident de baser leur entreprise à Singapour.
Singapour est enfin une grande place financière, et il y a de nombreux postes en banque privée, notamment. La finance de marché est plutôt localisée à Hong-Kong.

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