Justine Leconte (Master 2008) lance son label de prêt-à-porter
Diplômée en 2008, Justine Leconte a attendu d'acquérir de belles expériences à l'international et une formation complémentaire en fashion design avant de faire le grand saut dans l'entrepreneuriat. Notre designer nous présente aujourd'hui son label Justine Leconte.
EDHEC Alumni : Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots ce qu'est et comment est le label Justine Leconte ?
Justine Leconte : Je fais partie de la première promo de la filière intercontinentale. Après plusieurs années en marketing innovation dans un grand groupe cosmétique et un passage en stratégie sur les comptes-clefs chez Google, je me suis posé une simple question: quelle est la vie que je veux mener les 20 prochaines années ? Cela a remis ma carrière en question. J'ai quitté mon emploi, déménagé à New York et recommencé des études - pas un MBA ou un PhD: une majeure en fashion design à la Parsons (l'université célèbre grâce à l'émission Project Runway).
Je vis aujourd'hui à Berlin et ai crée JUSTINE LECONTE, mon label de prêt-à-porter pour femmes dédié aux tissus en maille, en mai 2015. Ma double qualification en commerce et design me permet justement de ne pas suivre les "règles" du monde de la mode: je ne fais pas de défilés. Je ne fais pas de collections à intervalles réguliers et 18 mois en avance. Je fais des "projets", et les lance dans la saison pour laquelle ils sont prévus. Chaque projet est différent du précédent, je n'exclus pas d'ajouter des accessoires ou des bijoux, en fonction du concept. Je fais produire exclusivement en Europe, ce qui n'est pas "optimal" du point de vue financier mais tellement plus gratifiant. Je vends directement en ligne via www.justineleconte.com et j'utilise mon canal YouTube ainsi que les réseaux sociaux pour toucher un public toujours plus large, intéressé par l'envers du décor et le processus créatif qui mène au résultat final.
EA : Quelques mois après son lancement, quel premier bilan tirez-vous de cette aventure entrepreneuriale ?
JL : Mon premier projet est en ligne depuis à peine quelques semaines. Le jour du lancement, on se dit "Et si personne n'aime ce que je fais?..." mais les premières commandes sont arrivées le jour-même et j'ai dû avancer la production pour pouvoir commencer à livrer plus tôt! La réaction du public est très positive, les femmes apprécient la qualité, le concept et le fait que tout soit fabriqué en Europe. Le canal YouTube me permet d'être plus proche de mon public et je reçois des questions très précises, comme par exemple "D'où te viennent tes idées, quelle est ta source d'inspiration ?" ou "Travailles-tu avec des mood boards ? Dessines-tu ou préfères-tu travailler avec un mannequin et draper les tissus ?". C'est une discussion passionnante et si cela inspire d'autres gens à s'engager dans une carrière créative, c'est génial.
EA : Avez-vous pu profiter à un moment ou un autre du réseau des diplômés de l’EDHEC ?
JL : Les diplômés qui créent leur entreprise m'ont toujours impressionnée. On en rencontre dans les soirées alumni, on lit leurs exploits dans les newsletters, tout cela m'inspire et je me suis toujours dit "un jour, je ferai aussi à mon idée". J'admire les gens qui créent leur entreprise dès la sortie de l'EDHEC mais je ne l'aurais pas fait moi-même: j'avais le sentiment qu'il me fallait d'abord gagner en confiance, en expérience et commencer par rembourser mes frais de scolarité. Aujourd'hui, le moment est venu et s'est imposé comme une évidence.
EA : Quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes diplômés qui reprennent des entreprises ?
JL : Reprendre une entreprise est peut-être plus facile que de créer un concept, monter un business plan depuis zéro et convaincre les investisseurs que le concept est viable. Mais cela demande à mon avis un savoir étendu en ce qui concerne l'évaluation du potentiel, des risques, de la situation financière de l'entreprise, etc... Même quand on reprend une entreprise "profitable", on hérite également des employés, des dettes et engagements avec lesquels on n'est pas forcément d'accord. Surtout, demandez l'avis d'experts et embauchez un bon avocat pour les contrats. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut évaluer et décider seul.
EA : Quelles sont les prochaines étapes ?
JL : Le premier projet est financé. Maintenant l'objectif est de dégager un profit qui permette de financer au moins la production du prochain projet. Mon business plan prévoit Break Even au troisième projet, ce qui est ambitieux mais faisable. Pour l'instant c'est moi qui m'occupe de la vente mais j'aimerais pouvoir en déléguer une bonne partie rapidement, pour pouvoir me concentrer sur le côté stratégique et les concepts de projets futurs.
EA : Avez-vous des attentes vis à vis de la communauté des diplômés de l'EDHEC ?
JL : Encourager et soutenir les "entrepreneurs potentiels" qui souhaitent créer leur entreprise, en ont les capacités mais ne l'ont pas encore fait. Réussir à être embauché dans un grand groupe après l'EDHEC et ensuite monter les échelons est une option mais il y en a tellement d'autres!
Contact
> www.justineleconte.com
> Justine Leconte sur Facebook
> Justine Leconte sur Youtube
> Justine Leconte sur Instagram
Contact : info@justineleconte.com
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