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Interview "MON PARCOURS" - Mme Sophie Cleyet-Marrel - Directrice de publication chez BONBEK

Actu du Réseau

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08/10/2012

1. Quel est votre parcours ?

 Je suis sortie de l’EDHEC en 1997. Alors j’ai un parcours un peu atypique par rapport à l’EDHEC. Après l’EDHEC, j’ai tout de suite choisi de faire un stage dans une société de production de télévision. J’ai été ensuite embauché. Je me suis occupée de plusieurs émissions, en tant que chargée de production.

Ensuite, je suis passé du côté de la réalisation, comme journaliste. Pendant environ 10 ans, j’ai fait des documentaires, des émissions de divertissement, du reportage, toujours en télévision, en tant que journaliste ou réalisatrice. Ensuite, j’ai eu envie de changer. L’écrit m’intéressait beaucoup et donc après avoir réfléchit pendant un certain temps, après avoir fait un bilan de compétences, et comme j’étais intermittente du spectacle, j’ai travaillé pendant deux ans, avec un autre EDHEC, sur un projet de magasin enfant. Et au bout de deux ans, on s’est demandé ce qu’on faisait, si on le lançait ou si on l’oubliait. On s’est dit : Allez essayons ! Nous avons ensuite mis 9 mois à sortir le 1er numéro de BONBEK, avec Jérôme Lefaure. Il a aussi un profil assez atypique puisqu’il est journaliste gastronomique. Nous nous sommes associés avec un troisième personne, qui était la directrice artistique du magazine Wad, qui est un magazine de tendant urbaine, qu’elle voulait arrêter.

On a sorti le numéro de BONBEK en octobre 2010 et ça a plutôt bien fonctionné. En ce moment, la presse ne fonctionne pas très bien, alors nous avons vraiment cherché un concept entre le magazine et le livre, ce qu’on appelle maintenant les Magbook. Ces Magbook sont un peu la nouveauté en librairie et en presse et cela marche plutôt bien. Nous avons ensuite sorti trois numéros sur nos fonds propres et grâce à ce qu’on avait gagné en premier.

 

2. En quoi consiste exactement votre métier actuel ?

Dans le projet BONBEK, aujourd’hui, je dois savoir faire quasiment tout. C’est vraiment de la gestion de projet. Il faut donc savoir à la fois gérer un budget tout autant que l’aspect commercial et la recherche de partenaires. BONBEK n’a pas de publicité dans ces pages mais on a quand même des partenariats avec des musées, des marques…. On organise aussi des ateliers, on fait des événements et on propose de la vente de contenu…

La marque BONBEK a été assez vite reconnue comme quelque chose de très cohérent, de très marqué, et cela a plu à beaucoup de marques, qui maintenant nous demande de faire par exemple une double page dans un magazine, des liflets, des documents avec le style BONBEK. Comme nous avons un style très particuliers, extrêmement marqué, reconnaissable, et très nouveau dans le monde de la jeunesse, nous sommes très sollicités. Il y a bien entendu une partie plus artistique, qui est suivie avec la directrice artistique et avec Jérôme, qui a un rôle plus de rédacteur en chef. Il s’occupe du suivi de la cohérence globale de ton et de style du magazine. 

 

Pour ce qui est du contenu écrit, on a défini par avance beaucoup de rubriques. On le teste. On est aussi très ouvert à toutes les tendances et à tout ce qui se fait. Il se passe beaucoup de chose dans l’illustration jeunesse en ce moment. C’est un des secteurs les plus créatifs. Donc nous essayons d’être très à l’écoute et de proposer quelque chose qui rentre dans notre concept. Cependant nous gardons toujours à l’idée que nous parlons à des enfants. Même si nous essayons de trouver un style graphique nouveau, qui doit être adapté aux enfants. On adapte le contenu si ça nous amuse, .alors c’est bien. Ensuite, on le teste sur des enfants, ainsi qu’avec le comité de lecture, surtout pour les histoires. Le comité est composé par des parents, des instituteurs, des personnes qui travaillent le monde de la petite enfance, des éditeurs. Ce sont des gens qui ont des visions différentes des enfants. Ils apportent des avis très différent mais c’est un plus pour le contenu éditorial.

Pour ce qui est du contenu visuel, il y a des choses que l’on aime et d’autres que l’on n’aime pas. Nous avons un style que l’on veut respecter. Notre but est aussi grâce à cela d’ouvrir les enfants aux plus de styles graphiques possible, du moment que c’est nouveau et que nous trouvons cela beau et intéressant.

 

Pour la fabrication de BONBEK, nous sommes trois à former la cellule de base, mais par numéro il y a à peu près 30 contributeurs. Ce sont des gens qui viennent de partout et qui sont globalement tous des artistes. Ce sont des gens qui travaillent spécifiquement pour la jeunesse et qui trouvent justement intéressant de relever le défit et d’adapter un discours graphique aux enfants.

 

Nous ne sommes pas diffusés en kiosque mais en librairie, car BONBEK est un projet comparable à un album jeunesse. Nous sommes également diffusés en boutique d’enfants et enfin par abonnement.

 

3. Pourquoi/ Comment avez-vous choisi de vous orienter vers la publication ?

J’ai choisi de faire ce qui me plaisait. Je ne me voyais pas faire du marketing ou de la finance pure. J’aimais raconter des histoires. On peut raconter des histoires à la télé en faisant des documentaires ou aux enfants à travers des livres. Finalement c’est plus ou moins toujours la chose, l’idée est de raconter des choses.

 

4. En quoi l'EDHEC vous a permis d'arriver là où vous êtes ?

L’EDHEC m’a aidé dans la gestion de projet. Tous les cas qu’on fait nous aident beaucoup. Pour moi l’EDHEC, c’est savoir travailler à plusieurs, réfléchir à des concepts, des choses.

Pour ce qui est de travailler vite et être efficace, ce n’est pas nécessairement l’EDHEC mais plutôt la prépa avant qui sert. L’EDHEC, c’est aussi un réseau.

 

Ce qui manque par contre, et ce n’est pas lié spécifiquement à l’EDHEC mais plus à l’enseignement français : c’est l’enseignement de la créativité. Quand on crée une société, on travaille beaucoup avec des gens capables d’être efficace et de mener à bien leur projet, mais ce qui fait la différence, celui qui apporte quelque chose en plus c’est celui qui apporte de la créativité. La créativité est nécessaire dans tous les métiers. Je pense que ce qu’il manque principalement, c’est savoir sortir du chemin, apprendre à innover, apprendre à regarder ailleurs, et à réfléchir autrement. On est un peu formaté et je pense que c’est ça qui est un peu dommage.

 

5. Quelle utilisation de votre réseau social avez-vous fait au cours de votre parcours ?

Dans le milieu de la production télé, on s’en fichait que je sois une EDHEC. Ils ne savaient pas ce que c’était. Je ne m’en suis pas du tout servi. Par contre je l’ai beaucoup utilisé quand j’ai changé d’orientation.

 

Au cours de mon parcours, j’ai énormément sollicité le réseau EDHEC. Je suis arrivée dans un métier où je connaissais rien ni personne. Je n’avais jamais travaillé dans édition,  ni dans la presse papier. Donc mon premier réflexe, avant même de me lancer, a été de contacter tous les gens que je connaissais un minimum : ceux qui étaient de ma promo, au dessus ou en dessous. J’ai essayé de les rencontrer pour savoir comment se portait le marché, ce qu’ils pensaient de mon idée. Est-ce que cela pouvait fonctionner ? Est-ce que c’était difficile ? ect…Dans un second temps, j’ai pris l’annuaire et je suis allée voir tous ceux un peu haut placé dans le secteur.

Au-delà du réseau, j’ai fait appelle à des copains qui travaillent en banque pour m’aider à faire un business plan, à mes copains plus branchés marketing, et nous avons réfléchit ensemble à des plans de communication. J’ai tapé à toutes les portes. J’ai fait appel à toutes les compétences.

Interview par : Camille Godeberge 

 

 

 

 

 

 

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