Interview des nominés à l'Edhec de l'année : Dominique Bach (1979), « Pensez toujours concret ! »
Edhec 1979, Dominique Bach est PDG de Strauss Coffee. Une carrière bâtie sur un plan d'action imparable, multi-métiers et International. Flash-back sur les grandes étapes de son parcours.
30 ans de carrière, 30 ans dans l'Agroalimentaire. Comment êtes-vous arrivé là ?
D'origine alsacienne, j'avais fait mon stage de deuxième année chez BSN et rencontré des gens fabuleux. Après ma coopération, on est venu me chercher pour entrer chez Danone sans que j'aie à postuler. C'est donc le fruit de bonnes rencontres, et du hasard !
Dans toutes ces sociétés traversées, Mars vous a particulièrement marqué. Pourquoi ?
J'y ai passé 12 ans ! C'est là que j'ai appris l'approche internationale du marketing. Mars incite ses collaborateurs à travailler en groupes de projets internationaux pour faire naître les solutions les plus créatives : réunissez un Allemand, un Italien et un Français autour d'une table, confrontez vos idées, votre diversité : on est forcés d'intégrer des opinions différentes, et d'enrichir nos visions !
C'est aussi la plus grosse prise de risque de votre carrière ...
Après 8 ans en marketing, j'ai tout quitté pour devenir patron des ventes de Mars sans rien connaitre de ce métier. Ca n'a pas été facile, mais pour moi c'était une étape incontournable, et c'est ce qui m'a permis d'être le patron que je suis maintenant.
Que vous a appris le terrain ?
La vente, c'est une école du leadership phénoménale ! Sur le tas, on apprend la science du relationnel sous toutes ses formes. Ca me sert encore tous les jours ! Par exemple : comment gérer un conflit, comment faire adhérer un client réfractaire, comment apprendre à faire faire. Je crois que l'EDHEC peut aller plus loin là-dessus pour mieux armer ses jeunes diplômés.
Quel a été votre plus beau succès ?
Chez LVMH, incontestablement! Ma mission était fabuleuse : créer une marque mondiale de vin. Point de départ, une dizaine de petites caves reparties sur la planète, gérées de façon indépendante. Ca a été notre guerre des étoiles, gagnée en reliant les business les uns aux autres.
Vous êtes aujourd'hui PDG de Strauss Coffee. Qu'est ce qui vous donne envie de vous lever le matin ?
Strauss a ce coté petit, complexe, qui me rappelle la PME familiale de mon père. Je préfère ce type d'entreprise aux grands groupes bien huilés et pleins de process. Ce qui me plaît en tant que patron, c'est d'avoir en main toutes les manettes de l'entreprise : je suis en même temps un homme d'action et de réflexion !
Quels conseils donneriez-vous à un jeune Edhec qui veut travailler en marketing ?
Pensez toujours concret, ne vous laissez pas enfermer dans la technique : revenez aux sources, écoutez vos consommateurs, vos clients.
Croyez en vous, tranchez, prenez des risques. Et surtout allez au fond des choses, à chaque étape demandez vous « pourquoi ? ». C'est comme ça que vous irez dans la bonne direction !
30 ans après, quels liens gardez-vous avec l'EDHEC ?
D'abord des amitiés profondes ! Je reste aussi actif pour le réseau, en aidant ceux qui me demandent de l'aide, en apportant mon expérience lors de dîners débats comme en Pologne ou à Genève ... quel plaisir de voir comme le contact reste facile !
Aujourd'hui, quels sont vos projets ?
Notre objectif est de faire de Strauss Coffee la troisième société de café après Nestlé et Kraft. Nous sommes présents principalement au Brésil, en Europe Centrale et de l'Est et en Israël. Nos défis majeurs sont liés au développement de nouveaux marchés, nouveaux produits et nouveaux lieux de consommation. Au bout de 6 mois chez Strauss, le challenge reste passionnant !
Personnellement, je compte reprendre mes activités de formateur : j'aime le contact des jeunes, particulièrement ceux en formation professionnelle qui m'inspirent beaucoup de respect : oser remettre la balle en jeu à un stade avancé dans sa vie professionnelle c'est une belle leçon d'assiduité et de volontarisme !
Dominique Bach (1979) en bref
promotion 1979
Depuis février 2009 : PDG de Strauss Coffee (6ème intervenant mondial / 5000 collaborateurs dans le monde)
Ses passe-temps : voile, ski
Sa devise : « Le grand art, c'est de changer pendant la bataille. Malheur au général qui arrive au combat avec un système ». Napoléon
Interview réalisée par Sophie Baqué (2004)
rnd.sbaque@gmail.com
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