Gaétan Bouzac (EDHEC Master 2014) présente PACHAMAMA, une marque éthique de maroquinerie urbaine

Qui es-tu ?

Je m’appelle Gaétan Bouzac, je suis diplômé de l'EDHEC 2014 (MSc in Strategy & Organisation).  

Je gère actuellement Pachamama que j’ai cofondé en 2018.

A la fin de mes études à l’EDHEC, je suis parti travailler à Bruxelles en tant que Business Developer. C’est là que j’y ai rencontré Juliette, future cofondatrice de Pachamama ! Deux ans plus tard, alors que notre expérience belge touchait à sa fin, nous avons décidé avec Juliette d’entreprendre un voyage autour du monde. Nous sommes partis 8 mois au cours desquels nous avons visité l’Amérique Latine et l’Asie.

C’est au cours de ce voyage que nous avons découvert l’artisanat bolivien pour lequel nous avons eu un véritable coup de cœur. C’est à ce moment qu’est née l’idée du projet Pachamama !

Peux-tu nous présenter Pachamama ?

Pachamama est une marque éthique de maroquinerie urbaine au style affirmé et intemporel.

Dessinés en France, nos sacs sont ensuite fabriqués de façon équitable en Bolivie. Tous les sacs y sont réalisés à la main à partir de matières premières de haute qualité choisies dans la région.

Notre souhait est de valoriser l’artisanat bolivien et de construire une relation de confiance et de respect avec nos artisans.

Avec Pachamama, nous voulons développer une collection de produits fonctionnels et élégants. Par exemple, nos sacs à dos seront parfaitement adaptés pour vous accompagner au travail et dans vos activités quotidiennes !

Outre nos sacs à dos, notre gamme est également composée de cabas, de sacs de voyage et de petite maroquinerie.

Raconte-nous la création de Pachamama

Lors de notre passage en Bolivie, nous avons pu admirer le savoir-faire des artisans maroquiniers et sommes tombés sous le charme. A notre retour en France, nous avons alors décidé de nous lancer dans l’aventure entrepreneuriale !

J’ai dessiné les premiers modèles de sacs à dos en y combinant nos inspirations et les influences de la culture bolivienne. Nous avons par exemple intégré à nos sacs à dos l’aguayo, un très beau tissu traditionnel bolivien.

Ensuite, je suis retourné en Bolivie afin d’étudier avec les artisans la faisabilité de notre projet et de réaliser les premiers prototypes. A mon retour en France un mois et demi plus tard, j’avais trois prototypes. Nous les avons montrés à nos proches, à nos familles et le verdict est tombé : les retours étaient très positifs !

C’est ainsi qu’en 2018, nous avons lancé officiellement nos premiers sacs à dos Pachamama grâce à un financement participatif sur Ulule puis directement sur notre site Internet.

Quelle est la mission de ta marque ?

Avec Pachamama, notre mission est de promouvoir un style de vie durable et de participer au développement de la mode éthique. D’une part, nous voulons produire de façon responsable avec nos artisans et d’autre part, proposer aux consommateurs des sacs de qualité qu’ils pourront garder longtemps.

Par ailleurs, nous souhaitons proposer à nos clients le meilleur produit au meilleur prix possible. C’est pour cette raison que nous avons décidé de développer notre projet en ligne, via une stratégie de DNVB (Digitally native vertical brand). Pour une marque, cette stratégie consiste à gérer et maitriser l’ensemble de sa chaine de valeur : du développement du produit à la vente finale. Ainsi, nous évitons les intermédiaires et pouvons proposer au consommateur cette alternative attractive.

Sur quel marché se situe tes principaux clients ? 

Notre marché principal est le marché français. C’est là que nous réalisons la grande majorité de nos ventes via notre site internet. Nous avons également un atelier / boutique dans Paris où nous pouvons recevoir nos clients.

Nous avons également l’Europe comme marché secondaire.

L’avantage avec un site internet, c’est que techniquement, nous pouvons vendre et expédier dans le monde entier. Cela permet de lever beaucoup de contraintes et de faciliter l’expansion de notre projet vers d’autres pays. Ainsi, nous avons pour objectif à moyen terme d’intensifier notre présence en Europe.

Qui est ta cible ?

Le marché de la maroquinerie et en particulier des sacs à dos en cuir est actuellement occupé par :

• Des marques haut de gamme, qualitatives mais chères 
• Des marques très peu chères de mauvaise qualité

Face à cette concurrence, notre positionnement est simple. Nous ciblons un créneau inexploité et proposons la bonne alternative aux hommes et femmes de 20 à 60 ans qui recherchent un sac en cuir de qualité, élégant et pratique, à un prix juste !

Par ailleurs, nous croyons en une mode durable. C’est pourquoi, l’ensemble de nos sacs sont fabriqués de façon responsable par un atelier labellisé commerce équitable. Cette composante est primordiale dans le développement de notre projet Pachamama et répond à un besoin croissant des consommateurs.

Quelles sont tes ambitions pour Pachamama ?

A 3 ans, l’objectif avec notre projet Pachamama est d'atteindre un CA de 1 millions d'euros.

Pour cela, nous allons continuer à développer notre stratégie en ligne de DNVB. Toujours en commercialisant nos produits en France mais aussi dans d’autres pays européens.

Pour atteindre cet objectif, nous sommes par ailleurs en train d’étoffer notre gamme avec notamment une nouvelle collection de sacs à main qui devraient voir le jour d’ici quelques mois !

Enfin, en parallèle de notre site, nous souhaiterions ouvrir un lieu de vie Pachamama avec nos locaux de travail et un espace d’exposition où nous pourrions accueillir nos clients et présenter nos produits. Cet espace nous permettrait de partager l’univers et les valeurs de notre marque.

Comment fais-tu pour promouvoir l'artisanat bolivien au-delà de faire fabriquer les sacs dans un atelier à la Paz ?

Notre projet valorise les compétences des artisans boliviens mais également les artisanats ancestraux présents en Bolivie ! C’est le cas par exemple de l’artisanat du cuir. Le cuir bolivien est un matériau de très bonne qualité et sa fabrication repose sur un savoir-faire existant depuis de nombreuses années en Bolivie.

Nous participons également à la valorisation du tissu Aguayo. Cet artisanat subtil et unique est un des symboles de l’artisanat bolivien ! Actuellement en perte de vitesse, nous tentons de participer à sa réhabilitation en l’intégrant à nos sacs à dos. Nous le plaçons de manière discrète et élégante à l’intérieur des rabats.

Afin de pouvoir aider les futurs entrepreneurs qui souhaitent se lancer dans un projet « développement durable », peux-tu nous raconter ta campagne de crowdfunding et l'impact sur le développement de Pachamama ?

Le crowdfunding est une solution très appropriée lorsque l’on souhaite démarrer un projet. C’est grâce à ce système que nous avons pu officiellement lancer Pachamama.

D’une part, il permet de tester son service ou son produit en « grandeur nature ». Dans notre cas, cela nous a permis de confronter nos sacs à dos au grand public et ainsi de valider la pertinence de nos produits.

D’autre part, c’est grâce au crowdfunding que nous avons pu financer notre première production. C’est une solution de financement humaine qui nous semblait particulièrement adapté dans le cadre du lancement d’un projet de mode responsable !

Quels sont les défis de Pachamama aujourd'hui ?

Notre projet Pachamama est régulièrement confronté à de nouveaux défis et c’est grâce à eux que nous pouvons continuellement nous améliorer.

La période de Covid nous a par exemple poussé à réajuster notre projet. Nous avons notamment rencontré des difficultés logistiques à l’origine de retards dans la livraison de nos clients. Heureusement, la plupart d’entre eux se sont montrés très compréhensifs au vu de la période et nous les en remercions ! Au total, cette conjoncture nous a permis de revoir notre organisation logistique et de l’améliorer.

Cette période nous a également conforté dans certaines bonnes pratiques déjà mises en place par le passé. C’est par exemple le cas pour notre système de production artisanale. L’artisanat est une façon de produire lente et coûteuse, mais nous l’avons toujours privilégié, car il permet de vraiment valoriser le savoir-faire de l’artisan et de concevoir des sacs de grande qualité.

Finalement, cela a été un atout pendant les périodes de confinement. Alors que de nombreux ateliers ont dû fermer leurs portes, nos artisans ont pu continuer à concevoir nos sacs à dos en toute sécurité de chez eux. Ainsi, nous avons pu continuer à leur fournir du travail et poursuivre notre activité.

Raconte-nous ta plus belle réussite

Nous sommes très heureux d’avoir sceller il y a quelques jours un nouveau partenariat avec Stéphane Plaza! Nous devenons ainsi partenaire officiel des quatre émissions TV diffusées quotidiennement sur M6 auxquelles ils participent. 

Cela représente de nombreuses heures d’antenne où nos sacs à dos seront visibles. C’est ainsi une super opportunité de développer la notoriété de notre marque Pachamama !

Cela fait partie à ce jour d’une des plus belles mises en avant pour Pachamama, nous sommes donc très heureux que ce partenariat se réalise !

Qu'as-tu appris ou retenu à l'EDHEC qui te sert dans ton activité ?

Un goût prononcé pour l’entreprenariat ! L’EDHEC, notamment à travers ses associations et son enseignement, poussent en tant qu’étudiant à agir et à créer des projets. Cela m’a été bien utile au moment de me lancer dans l’aventure Pachamama !

Quels sont tes rapports avec l'EDHEC aujourd'hui ? 

J'ai bénéficié du soutien de la chaire Entrepreneurship de l'EDHEC dans l’élaboration de mon business model notamment. J'espère pouvoir bénéficier encore davantage de ce soutien précieux et pourquoi pas d'être incubé à Station F où l'EDHEC possède des locaux.

Par ailleurs, je suis évidemment encore en contact avec de nombreux(ses) camarades de promo qui sont devenus de grands amis !

Enfin, j’ai également des contacts privilégiés avec les nombreux entrepreneurs sortis de l’EDHEC. Je m’entretiens souvent avec eux afin d’échanger conseils et bonnes pratiques. C’est le cas notamment avec Constantin de Pumpkin, Solène de l’atelier de Solène, Adrien de De Rigueur et beaucoup d’autres !

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