Fanny Belhomme (EDHEC 2018) nous présente Black Sheep !

1. Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots comment est né votre projet ? (Equipe, origine et originalité du projet) ?

Étudiante à l’EDHEC, j’ai décidé, avec une amie de classe préparatoire, de créer l’association Black Sheep autour des déplacements forcés de populations dans le monde et de l’intégration des migrants. Aujourd’hui dans le monde, 63 millions de personnes ont été contraintes de fuir leur habitat d’origine pour des causes multiples : guerres, pauvreté, religion, catastrophes naturelles et climatiques...

L'enjeu des déplacements forcés de population n'est pas nouveau, mais ne cesse de croître, dans un monde où les frontières tendent à disparaître grâce à un accès accru à l'information. La crise des migrants dont on entend beaucoup parler en Europe et en France, nous a poussées à nous intéresser à ces personnes trop souvent délaissées, et qui n’ont pas eu d'autre choix que de quitter leur pays ou leur région d’origine, qu’elles soient réfugiées, demandeurs d’asile, sans-papiers, ou encore déplacées à l’intérieur de leur propre pays, et partons à la rencontre des hommes et des femmes qui se mobilisent pour l’intégration des migrants dans le monde et essaient d’améliorer leur quotidien… au quotidien !

Nous voulons agir à notre échelle, essaimer l’innovation et rassembler les bonnes volontés qui naissent et se mobilisent aux quatre coins du monde pour apporter des solutions à ce problème majeur : l'intégration des migrants en France. Depuis quelques mois, et ce jusqu’à notre départ début Octobre, nous rencontrons en France les personnes qui se mobilisent pour l’intégration des migrants, au travers d’associations, de collectifs, d’ONG ou encore d’institutions publiques. Le but de cette phase est d’étudier le parcours d’un migrant quand il arrive en France, les démarches qu’il doit faire à son arrivée, et répertorier les différentes associations qui peuvent l’aider sur son chemin. Avec ce parcours type, nous voulons tirer les conséquences des mesures qui existent en France, ce qui marche et ce qui ne marche pas, afin d’identifier notre champ d’action pour notre retour.

2. Quel premier bilan tirez-vous de cette aventure d’entrepreneuse sociale ?

C’est une expérience vraiment enrichissante. Je ne me considère pas vraiment comme une entrepreneuse sociale, mais plutôt comme une étudiante motivée qui croit en ses convictions. Au tout début du projet, je suis seulement partie du constat qu’il y avait un problème en France autour de l’intégration des migrants à notre société, mais je n’aurais jamais imaginé jusqu’où tout cela allait me mener. Ces semaines de préparations en amont de notre départ en Asie m’ont permises d’apprendre énormément, d’abord sur moi et mon organisation, et ensuite sur une réalité qui m’était il y a quelques mois totalement inconnue. J’ai hâte de poursuivre cet apprentissage en Asie.  

3. Avez-vous pu profiter à un moment ou un autre du réseau des diplômés de l’EDHEC ?

J’ai contacté – et vais continuer à le faire – certains alumni qui habitent ou travaillent dans les pays d’Asie que nous traverserons grâce au réseau des diplômés de l’EDHEC. J’ai ainsi pu profiter de nombreux conseils et bénéficier de contacts sur place.

4. Pour votre projet, quelles sont les prochaines étapes ?

Après plusieurs mois de recherches et de rencontres en France destinés à comprendre la politique d’accueil et l’aide citoyenne apportées en réponse à la crise migratoire européenne, nous partons pendant un an en Asie découvrir d’autres initiatives pour l’intégration d’exilés forcés dans leur pays ou région d’accueil. Un seul but : changer le regard porté sur l’asile aujourd’hui, en allant chercher des portraits, histoires et idées différentes, et s’en inspirer pour contribuer à l’amélioration du modèle français actuel. Nous sommes à l’aube d’un voyage initiatique d'un an, le début d'un benchmark international où nous allons rencontrer des entrepreneurs sociaux, migrants, bénévoles, collectifs citoyens (et autres) dans 12 pays d'Asie avec une problématique par pays. En voici quelques exemples :

Exil climatique (Philippines, Vietnam) avec un zoom sur l'hébergement, la sécurité alimentaire et l'accès à l'énergie;

Exil politique (Malaisie, Thaïlande, Myanmar) et intégration dans les grandes zones urbaines;

Exil religieux (Inde, Népal) avec un zoom sur l'intégration des réfugiés tibétains;

Exode rural (Mongolie) et transition professionnelle à Oulan-Bator.

A notre retour, nous souhaitons lancer le recrutement de la deuxième promotion Black Sheep, qui partira découvrir de nouvelles initiatives d'intégration sur d'autres continents et débuter en parallèle, la création d'une structure de duplication et d'adaptation des modèles d'intégration des migrants, en France, régionalement.

5. Avez-vous des attentes vis à vis de la communauté des diplômés de l'EDHEC ? (Levée de fonds, recherche de collaborateurs, de partenaires, de conseils, etc)

Nous avons énormément d’attentes ! Nous sommes friandes de conseils sur les pays que nous allons traverser (Philippines, Vietnam, Laos, Cambodge, Malaisie, Thaïlande, Inde, Chine, Tibet, Népal, Mongolie, Russie) et plus généralement sur l’immigration et ses enjeux dans le monde aujourd’hui et les années futures. Toutes les personnes touchant de près ou de loin à ces problématiques nous serons d’une grande aide sur place et à notre retour en France. Nous avons également entamé une levée de fonds via une campagne de crowdfunding (financement participatif) sur internet et je pense que cela pourrait intéresser beaucoup d’anciens élèves de l’EDHEC. Enfin, à notre retour en France, nous comptons beaucoup sur le réseau pour trouver des personnes de tous les horizons pour travailler avec nous sur le lancement de notre structure de duplication et d’adaptation des modèles et bonnes pratiques en France pour l’intégration des migrants. Nous aurons, c’est certain, besoin de conseils de personnes avec plus d’expérience que nous ! Alors, si vous êtes intéressés, n’hésitez pas à me contacter et à rejoindre l’aventure Black Sheep.

6. Davantage d’informations : votre site web, votre contact, les liens vers vos réseaux sociaux...

Vous pouvez suivre nos aventures et nous soutenir IC I:

>> Notre site internet : http://blacksheephello.wixsite.com/blacksheep

>> Notre campagne de crowdfunding : https://fr.ulule.com/black_sheep/

>> Notre page Facebook : https://www.facebook.com/BaahBlackSheep/

>> Notre vidéo de présentation : https://www.youtube.com/watch?v=7cbeBqhNZAA