Deux alumni de l'EDHEC restaurent un Monument Historique : le Pavillon Royal de la Muette, à St-Germain-en-Laye

L'aventure commence avec une passion partagée pour l'immobilier, l'architecture et l'histoire. Benoit d'Halluin et Emmanuel Basse, deux diplômés de l'EDHEC (respectivement promotions 1991 et 1989), se rencontrent à l’EDHEC et deviennent rapidement amis avant de fonder ensemble ESPRIMM, une entreprise de promotion immobilière spécialisée dans la construction de logements et de bureaux de haute qualité architecturale. 

Depuis 22 ans, ils dirigent cette entreprise en duo. Entrepreneurs dans l’âme, Benoit et Emmanuel se sont aussi investis dans des projets diversifiés, allant de la production de films à l'achat d'un vignoble dans le Beaujolais, en passant par la création d'une start-up, WAAT, qui équipe des immeubles en bornes de recharge pour véhicules électriques.

Au chevet d’un pavillon historique menacé

Parmi leurs différents projets, Benoit et Emmanuel se lancent dans un projet de mécénat pour restaurer un Monument Historique. « Nous avons décidé de mettre nos compétences acquises dans notre métier au service d'un bâtiment en péril » explique Benoit. Une volonté qui les mène au Pavillon Royal de la Muette, un relais de chasse construit pour Louis XV par l'architecte Ange-Jacques Gabriel, situé dans la forêt domaniale de Saint-Germain-en-Laye (Yvelines). 

Ce bâtiment, autrefois splendide, appartenait à l'État et était sous la gestion de l'Office National des Forêts. Mais, en proie à une dégradation avancée et aux limites budgétaires de l'ONF, le pavillon était à l’abandon depuis 50 ans. « Les planchers intermédiaires du pavillon s’étaient effondrés. La mérule proliférait à l'intérieur du Pavillon. Il était ouvert aux quatre vents, squatté régulièrement et des éléments de décoration avaient déjà été volés. Il y avait urgence ! » explique Emmanuel.  L’État souhaitant s’en dessaisir, nos deux alumni ont vu dans ce bâtiment l’opportunité de réaliser leur souhait : « Il nous a touchés, on a été émus par ce bâtiment très noble, avec une histoire prestigieuse et qui menaçait de devenir une ruine ». 

Une restauration dans le respect des traditions

« Nous sommes propriétaires depuis 2019, c'est un pavillon de chasse qui était connu des habitants de la région et tous se désolaient de voir son état de dégradation avancé » partage Emmanuel. Dès l'achat, ils s'engagent alors dans une restauration minutieuse, une tâche complexe nécessitant des compétences spécifiques et un investissement financier important. Ils s’entourent alors des meilleurs experts et artisans, notamment l’architecte du patrimoine Florent Richard, et les Compagnons du Devoir, réputés pour leur savoir-faire exceptionnel et historique. 

« Nous avons choisi des entreprises spécifiques du patrimoine, surtout pour les sujets très importants comme la façade en pierre et la charpente. Les compagnons, c'est l'aristocratie du bâtiment, avec des personnes qui ont une maîtrise, une connaissance importante et qui sont extrêmement érudits. Par exemple, pour la charpente, les compagnons ont commencé par effectuer des recherches aux Archives nationales pour retrouver comment la charpente était construite. Ils ont cette intelligence du geste, mais également de la conception et de l'authenticité des choses, avec un sens de l’engagement admirable » explique Benoit.

L’intégration d’innovations pour un respect de l’environnement

L’une des particularités de ce projet réside dans l'intégration de solutions innovantes respectueuses de l'environnement. « Nous voulions inscrire le bâtiment dans une démarche de développement durable, notamment en optant pour un système de chauffage innovant par pompe à chaleur situé à l'intérieur du bâtiment, évitant ainsi des installations extérieures bruyantes et inesthétiques, incompatibles avec un Monument Historique » souligne Benoit.

De plus, Benoit et Emmanuel ont mis en place un système de récupération d'eau performant pour alimenter le jardin. « Nous avons planté 150 arbres et installé une grande citerne souterraine de récupération des eaux de pluie afin d’arroser et entretenir le jardin sans consommer d'eau potable. »

Un projet qui a suscité un élan collectif

De cette expérience, Benoit et Emmanuel retiennent l'enthousiasme généré par le projet de restauration du pavillon de La Muette tant chez les compagnons qui y ont œuvré que chez tous ceux qui s’intéressent à l’histoire et au patrimoine.

« Parmi les bons souvenirs, je citerais d'abord l'intérêt pour le chantier de la part des amis, des promeneurs, des historiens, mais également des collectivités locales " partage Emmanuel. Pendant cinq ans, tous les vendredis, les réunions de chantier étaient suivies d’un déjeuner partagé rassemblant une grande diversité de participants et renforçant ce sentiment d'unité et de soutien autour du projet. "Le patrimoine est un bien commun qui nous relie au passé et qui nous relie aussi les uns aux autres" ajoute Benoit, témoignant de l'énergie positive qui a entouré ce projet ambitieux.

C’est sans doute ce qui a touché l’historien Franck Ferrand, séduit par l’état d’esprit de cette aventure singulière, qui a accepté de devenir parrain bénévole du Pavillon Royal de la Muette.

Et maintenant ?

Après plus de cinq ans de travaux, la restauration du pavillon de la Muette, surnommé « le Petit Trianon de Saint-Germain-en-Laye » (en raison de ses nombreux points communs avec le Petit Trianon de Versailles), est achevée.

Le duo souhaite désormais faire revivre ce lieu historique en y organisant divers événements culturels et professionnels. « Nous ouvrons une nouvelle page à présent. Nous voulons que ce bâtiment bruisse d'événements heureux comme des mariages, des anniversaires ou des événements professionnels » déclare Benoit. Avec une programmation culturelle en cours d'élaboration, le pavillon s'apprête à retrouver son rayonnement d'antan.

Des événements professionnels pourront s’y tenir et nous encourageons tous nos alumni intéressés tant pour leurs évènements personnels que professionnels à contacter Florence Jonchère (fj@pavillondelamuette.com  06.82.73.46.44), la maîtresse des lieux, afin d’en savoir plus !