Avec RVK, sa marque de maroquinerie, Renaud Van Kote (EDHEC Master 2012) veut recréer du lien entre ville et campagne

Qui es-tu ?

Je suis Renaud Van Kote, formé à l’EDHEC à Lille puis Paris en apprentissage,  j’ai d’abord travaillé en finance d’entreprise avant de bifurquer vers le design et le luxe en suivant un master spécialisé à l’Institut Français de la Mode. 

Le contraste est essentiel pour moi, aussi bien dans ma vie – entre ville et nature – que dans ce que je crée – les matières et les couleurs se répondent.

Raconte-nous ta société :

Comme souvent dans l’entrepreneuriat, c’est une frustration qui est à l’origine de la création. Je n’arrivais pas à trouver un cartable pour homme qui soit à la fois original et très fonctionnel. Ça a été le déclic. Tout en travaillant au sein de grandes maisons, j’ai créé différents modèles à la demande d’amis, de cousins, de collègues jusqu’à ce que je lance RVK France. Cette évolution progressive m’a permis de faire évoluer ma collection, riche de plusieurs années d’expérience et de retours clients.

Quelle est la « mission » de ta société ?

Je suis passionné par les matières et la fabrication. J’ai été frappé de voir à quel point toute cette partie amont se déroule dans des zones rurales, alors qu’in fine, la plupart des clients sont citadins. La mission de RVK France est donc à travers des objets fonctionnels et singuliers, de recréer du lien entre villes et campagnes.

Nous sommes en train de nouer un partenariat avec BlueBees – plateforme de financement participatif pour la transition écologique en zone rurale – pour reverser une partie du chiffre d’affaires et financer ainsi des projets choisis par nos clients. Une façon de boucler la boucle.

Le secteur de la maroquinerie est très concurrentiel en France, comment fais-tu (ou vas-tu faire) pour te créer une place ?

RVK France se distingue essentiellement par trois aspects : 

• au-delà d’une fabrication française, c’est 90% de la valeur ajoutée qui est créée en France
• une conception unique et contrastée pour des objets fonctionnels et singuliers. Fort de plusieurs années d’expérience, le design est au service de la fonction et non l’inverse.
• Une distribution la plus directe possible pour fluidifier la transmission de valeur et pour être en permanence au service et à l’écoute de mes clients.

Comment as-tu choisi tes fournisseurs ? Sur quels critères ?

Cela a sans doute été l’une des étapes les plus longues : plus d’une année de recherches et de rencontres pour sélectionner les plus beaux cuirs et tissus, les plus belles laines et pièces métalliques et bien sûr un atelier pour assembler et donner vie à mes dessins.

Trois critères ont guidé ces recherches : la qualité (esthétique et technique), le respect des hommes et de l’environnement et la localisation.

La majorité de mes fournisseurs est labellisée "Entreprise du Patrimoine Vivant", un label d’état qui récompense l’excellence de leur savoir-faire.

Pourquoi est-ce important que la matière et la fabrication soient françaises ?

Difficile à résumer en quelques mots ! C’est d’abord une conviction qui fait également écho à la mission de RVK France. C’est aussi par souci de qualité : la France demeure LE pays de la maroquinerie où la chaine de valeur est la mieux maîtrisée. C’est encore par souci d’efficacité (proximité linguistique et géographique) et par souci d’une logistique écologique : réduction des trajets et de l’emballage au plus strict nécessaire.

Sourcing, fabrication et logistique forment un écosystème vraiment important pour moi et, je pense, pour mes clients. Sur le site de RVK France, j’ai rédigé un manifeste en ce sens. Cela fait partie du nom de la marque : RVK France.

Comment sont imaginés et créés tes produits ?

Chaque objet a été inspiré par une personne et porte donc le nom de celle ou celui qui l’a inspiré. En créant pour une personne connue, je m’assure que l’objet réponde à un usage à la fois précis et universel. Chaque objet fait l’objet d’un ou plusieurs prototypes réalisés par l’atelier puis de plusieurs mois, parfois années de tests pour améliorer puis valider la conception.

Au-delà de l’usage, le style se distingue par des lignes graphiques et le contraste des matières et des couleurs. À chaque création, je me pose cette question : en quoi cet objet se différencie ? Est-ce qu’il apporte quelque chose de nouveau au client ?

Quelles sont tes ambitions pour les prochaines années ?

Développer les ventes de RVK France, à l’échelle nationale dans un premier temps. Je souhaite réussir à partager cette passion pour la qualité auprès du plus grand nombre et à fédérer clients, fournisseurs et partenaires autour des valeurs que porte ma petite entreprise.

Quelle est ta plus belle réussite, ta plus grande fierté d’entrepreneur ?

C’est encore tôt pour le dire !  Mais déjà, d’avoir osé franchir le pas, d’avoir réussi à quitter le confort d’un CDI dans une belle maison pour construire mon projet jour après jour.

Quels conseils aimerais-tu donner aux autres alumni qui souhaitent se lancer en tant qu’entrepreneurs dans l’industrie du luxe français ?

Prendre le temps de la réflexion pour identifier leur projet et ses points différenciant, mais aussi leur « mission ». S’engager à fond et savoir s’entourer pour profiter au mieux de ce formidable écosystème de savoir-faire qui fait la spécificité de la France.

Qu’attends-tu de la communauté des alumni EDHEC ?

Du bouche-à-oreille,  de la mise en relation, des suggestions, des échanges, tout cela est le bienvenu !

Et je serais bien sûr ravi que mes camarades alumni adoptent les produits de RVK France pour eux ou leurs proches ! Ils seront choyés.

Que t’inspirent les mots CARE, SHARE, DARE, les 3 piliers d’EDHEC Alumni ?

Care : c’est une valeur humaine fondamentale, celle qui me pousse à aller vers l’autre, à prendre plaisir à rencontrer mes clients et à les fidéliser.

Share : des rencontres de qualités pour prendre le temps de partager, c’est aussi ma volonté dans l’utilisation des réseaux sociaux, de la newsletter : peu, mais bien.

Dare : difficile, mais essentiel, car c’est seulement en osant que l’on passe de l’idée à l’action. Et le fait d’être entouré aide à franchir ce cap.

 Un mot également sur la crise que nous traversons qui rend l’aventure entrepreneuriale encore un peu plus osée, mais aussi plus essentielle. Cette crise nous ramène à nos fondamentaux et nous fait expérimenter à quel point il est important de se serrer les coudes. Dans ce contexte, un grand merci de me donner l’occasion de m’adresser à tous les Edhec !

• Autres infos : 

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Dès le mois de mai, nous organiserons de nouveau des ventes sur rendez-vous, à suivre donc !