Antoine Reinartz (EDHEC Master 2009), comédien, réalisateur et scénariste
Antoine Reinartz revient sur ses années EDHEC et partage sa vision du cinéma
Antoine Reinartz peut sembler bien loin de l’EDHEC après ses débuts au théâtre dans une adaptation itinérante et innovante des Trois Mousquetaires (où il jouait le rôle de Louis XIII !) et surtout son César du Meilleur acteur dans un second rôle en 2018 pour 120 Battements par minute (film centré sur des figures de l’association de lutte contre le SIDA, Act Up-Paris, dans les années 90). Il garde cependant des souvenirs pérennes de ses aventures associatives à Nice et de ses pérégrinations académiques à New York et Nagoya. Présent à 5 reprises sur le grand écran en 2019, toujours soucieux de l’authenticité de ses compositions, il est devenu une valeur sûre du cinéma français. Nous l’avons rencontré aux premières lueurs du déconfinement pour échanger sur son parcours, sur ce qu’il garde de l’EDHEC, et sur sa construction personnelle.
Résume-nous toutes tes casquettes actuelles :
Je suis acteur, essentiellement pour le cinéma. Je viens de finir deux films qui devaient aller au Festival de Cannes, en mai, et qui sont finalement reportés d’un an. Je vais aussi tourner une série Arte avec Valérie Donzelli.
J’ai commencé à écrire un film sur le voguing [mouvement sous forme de contre-culture, né sous l’impulsion de la communauté non-blanche LGBT aux États-Unis, et qui s’exprime dans des balls par une danse parodiant l’opulence de l’élite blanche. Le nom voguing vient de la revue de mode Vogue et sera popularisé par la fameuse chanson « Vogue » de Madonna en 1990, NDLR] il y a quatre ans et demi, à l’époque où le mouvement était encore alternatif, naissant et balbutiant en France. Mais je n’ai plus le temps d’écrire avec mes projets actuels. L’écriture, c’est aussi des affres d’angoisse et de vide, ça demande beaucoup de solidité alors que le métier d’acteur en demande déjà énormément.
Je suis aussi membre de la commission d’avance sur recettes au Centre National du Cinéma (CNC), composée de personnes issues de tous les pans du cinéma français. Le CNC est essentiel dans le financement du cinéma indépendant en France et des coproductions françaises (films de Michael Haneke, Paul Verhoeven…), et cette commission reçoit des scénarios pour déterminer lesquels seront financés par le CNC (au final moins de 10%). Les retours ne se basent pas sur l’aspect commercial du scénario, mais vraiment sur le contenu. Je reçois donc 16 ou 17 scénarios par mois, puis 18 sont finalement présentés en plénière. C’est parfois délicat car il y a des grands noms dès le premier tour !
As-tu des projets au théâtre ?
Non, pas particulièrement. Au théâtre, il faut s’engager au moins 2 ans en avance, alors que pour le cinéma, tout se fait au dernier moment (sauf pour certains acteurs qui arrivent à imposer leur planning en amont). Je vais par exemple bientôt avoir mes dates de tournage pour octobre. Le cinéma est tout puissant par rapport à tout le reste, donc si tu n’es pas disponible on cherchera quelqu’un d’autre ! Les tournages se calent selon un principe gigogne. Il faut accepter cette absence totale de sécurité pour éviter de manquer de beaux projets.
Quel a été ton parcours après l’EDHEC ?
Pendant ma césure, j’ai repris le théâtre à Asnières-sur-Seine. En dernière année EDHEC, je passais le temps où je n’étais pas à Lille en cours de théâtre. Après 1 an dans une école à Lausanne, je suis revenu à Paris une fois le concours du Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique obtenu. Finalement, j’ai fait six ans d’école de théâtre après l’EDHEC. Ce parcours a été assez lourd, mais j’arrive à me construire grâce à lui. Je me souviens qu’en cours de marketing, on nous disait qu’une fois un achat effectué, on avait tendance à rééquilibrer cet acte en se disant que c’était une bonne chose. Mais j’aurais sans doute aimé avoir un parcours un peu moins mouvementé !
Qu’est-ce qu’il te reste de tes années EDHEC ?
J’ai acquis un rapport au concret que beaucoup de comédiens n’ont pas car ils ont toujours été dans un monde d’idées pures. Les aspects administratifs ne me font pas peur, je sais étudier en détail les contrats assez lourds que je reçois. Quand des gens essayent de me prendre de haut, parce qu’ils ont fait des hautes études, ça ne m’impressionne pas.
Mon échange à New York, à Pace University [en première année, NDLR] m’a aussi marqué pour le côté concret des cours : la finance est devenue passionnante ! Les profs la resituaient complètement dans un contexte précis, très américain bien sûr, mais on allait au fond des choses. Au-delà du storytelling, on sentait la portée sociétale, permise par l’humain.
Mais le rapport le plus concret concerne le jeu, aussi bien pour des rôles de conseiller politique (Alice et le maire) ou de président d’association (120 Battements par minutes) que de père de famille (Chanson douce). En école de commerce, on apprend entre autres à passer des coups de téléphone, ça peut paraître très trivial, mais on sait comment organiser les choses ! Après la prépa HEC et l’EDHEC, j’ai aussi une vision plus éclairée de l’économie. On est tous marqués par notre parcours individuel, et on se rend compte que ce sont les rôles vers lesquels on va quelques années après le Conservatoire. J’ai horreur des représentations stéréotypées du directeur de cabinet, du chef d’entreprise... Dans 120 Battements par minute, des personnes trouvent que le personnage de Thibault [le président d’Act Up-Paris, NDLR] est « méchant », ou du moins s’oppose aux héros. Moi, je le défends sous sa houlette de facilitateur, result-oriented, pour qu’on puisse comprendre entièrement ses enjeux. Il mène à sa façon, il s’en prend plein la figure, parfois injustement. C’est toute la complexité de sa position.
Comment appréhendes-tu tes rôles, alors ?
Dans chaque rôle, même apparemment de moindre importance, je m’extrais des préjugés, repars de mon expérience. Si je n’en ai pas, je regarde des documentaires, je vais sur place. Pour un policier (Roubaix, une lumière), j’ai lu le code pénal, je suis allé dans des commissariats. Même sur le SIDA des années 90 (120 Battements par minute), il fallait se placer dans leur contexte et pas dans le nôtre, avec leurs mots à eux. Dans Petite nature (de Samuel Theis), j’ai joué un instituteur, un métier qu’on pense tous connaître après avoir vécu l’école. Je suis allé 2 semaines dans une classe Réseau d’Éducation Prioritaire (REP) à Forbach à la rencontre des élèves : 1 ne parlait pas français, 4 avaient des difficultés d’apprentissage, 2 étaient en accompagnement de vie scolaire, et les autres vivaient dans les quartiers les plus défavorisés d’une ville elle-même désindustrialisée. Dans cette classe, il n’y a plus de rapport apprenant-professeur, les élèves sont très autonomes : ils font les exercices à leur vitesse, ils se lèvent quand ils veulent, un peu comme dans la pédagogie Montessori.
Les enjeux doivent être au temps présent, à distiller au fur et à mesure du rôle. Comme on n’est pas censé connaître la réponse de l’autre, on doit explorer tous les possibles. C’est un peu comme quand on prépare un projet en entreprise ou une négociation, on anticipe les différentes situations.
Quelles sont les personnes qui t’ont inspiré dans ta « transition » ?
Marina Foïs m’inspire énormément aujourd’hui, je trouve son parcours parfaitement exemplaire. Elle a su complètement se réinventer depuis les Robins des Bois, et vivre avec son temps. Claire Burger et Samuel Theis sont deux réalisateurs que j’admire beaucoup. Ils étaient en coloc à 20 ans et ont opéré leur mue à deux. Au Conservatoire, je suis tombé par chance dans une promo relativement âgée, avec des parcours très différents. C’était une vraie richesse.
Plutôt que des modèles, j’ai lutté contre des représentations collectives erronées qui partaient du principe que si on avait du talent, on pouvait toujours revenir au théâtre. « Regarde François-Xavier Demaison, qui était fiscaliste, ou Jean-Jacques Goldman, qui a fait l’EDHEC. Ça se fera tout seul ». En réalité, je n’aurais jamais pu faire ce que je fais actuellement si je n’avais pas repris le théâtre à temps. Les écoles de théâtre ont une limite d’âge, le cinéma est encore plus difficile d’accès. Soit on est issu de ces milieux et on a des facilités (ce qui n’enlève rien au talent), soit on passe par des écoles de théâtre. Le mythe du casting sauvage et du génie inné est, sauf rares exceptions, archi-faux.
As-tu un impact sur les enjeux sociétaux, au-delà de la portée de tes films ?
À l’EDHEC, j’étais président d’Aide EDHEC [association humanitaire basée à Nice, agissant sur des volets humanitaires, sociaux et écologiques, NDLR] et j’ai travaillé pour la réinsertion des personnes détenues en stage de césure. Sur les engagements sociétaux, je l’ai été beaucoup plus à une période, mais je ne suis pas vraiment un modèle d’engagement. J’aurais par exemple aimé en faire plus sur la question des migrants. Il y a aussi eu cette reconstruction personnelle qui fait que je m’engage là où je peux m’engager.
Concernant mon film sur le voguing, je travaillais aux côtés d’une génération un peu plus jeune que la mienne, complètement hors du cadre d’une institution. Je voulais vraiment les aider pour mettre en avant leurs shows subversifs, élégants, et toujours hyper techniques. Pendant 5 ans, j’ai parlé du voguing partout autour de moi : j’ai fait en sorte que la mairie du 11e arrondissement de Paris les accueille, j’ai organisé des balls, je leur ai partagé des contacts, j’ai fait le maximum pour faire entrer de l’argent dans ce milieu qui en manquait. J’en ai aidé certains personnellement également. Ce n’est clairement pas moi qui ai fait le voguing en France, mais j’ai essayé de contribuer à mon échelle.
Quel est ton rapport au réseau EDHEC Alumni ?
Beaucoup de jeunes en école de théâtre me sollicitent, mais quelques EDHEC aussi. J’essaye vraiment de leur donner autant d’infos que possible. J’ai aussi rencontré des EDHEC sur des tournages, en stage de production. Je suis aussi en relation avec d’anciens EDHEC de ma promo. Ils témoignent d’une diversité de parcours, ils n’ont pas pris le chemin le plus droit et attendu.
Le rapport au réseau est essentiel au cinéma, n’est-ce pas ?
On peut se dire que nos anciens rôles donnent envie aux cinéastes de nous reprendre, mais il est clair que les relations jouent beaucoup ! Il peut suffire d’être au bon endroit au bon moment pour qu’une personne nous dise « je cherche quelqu’un pour un rôle, je te vois bien dedans, on est en plein dans les essais. Tu es dispo demain ? ». C’est terrifiant à quel point le réseau et la présence à des soirées sont déterminants. Mais c’est un fait, et j’ai obtenu plusieurs rôles comme ça. Il faut se faire désirer sans arrêt, c’est le revers de la médaille… et ça déplace beaucoup de rapports. Des amis peuvent être dépendants de mon désir de cinéma et moi du leur. La soirée de projection comme occasion de réseauter, c’est une idée que j’ai encore du mal à appréhender. Il y a aussi cette peur de l’acteur (l’éphémère, le vide) dans un marché complètement disproportionné car mine de rien, les gens se lassent même si on est au top. Il faut savoir être en lien avec ses aspirations profondes, se dire qu’un réseau est composé de personnes avec qui on veut travailler et dont on apprécie le travail. Au même titre que les amitiés, constructives si elles sont conscientes et choisies.
Quel est ton meilleur souvenir de l’EDHEC ?
Il y en a plusieurs, mais l’association Aide EDHEC (dont j’étais président), m’a vraiment marqué. On a développé un travail très riche dans le quartier des Moulins, à Nice. Le moment où on a obtenu 8000 € de la Fondation Auchan a été assez exceptionnel, mais les souvenirs les plus forts étaient dans la transmission humaine, au cœur du soutien scolaire. Ça m’a fasciné de tisser les affinités les plus grandes avec les élèves les plus « compliqués ».
Aide EDHEC t’a-t-il été utile dans ton rôle de Thibault (président d’Act Up-Paris dans 120 Battements par minute) au cinéma ?
Clairement. C’est ce qui a plu aux directeurs de casting, qui avaient vu beaucoup de gens jouer le rôle comme un activiste au langage enflammé. Au fond, un président d’association organise des assemblées générales, annonce l’ordre du jour, et les membres de l’asso savent pourquoi ils viennent. Le débat d’idées peut exister, mais seulement à partir de ce cadre. Si ce que je fais à l’écran semble vrai, c’est parce que je l’ai fait à l’EDHEC !
L’annonce du confinement a-t-il changé le cours de tes projets ?
Le confinement n’a pas vraiment été compliqué dans le sens où les tournages anticipés à plus d’un mois et demi sont en général reportés. Les plannings changent régulièrement, même hors confinement. Au fond, ce confinement a juste été un moment de pause. On est hyper sollicités tout le temps, et c’est parfois difficile de dire « je ne veux que ça ». Ne pas savoir si je vais travailler la semaine prochaine, c’est finalement la base de mon métier (rires).
Quel regard portes-tu sur le cinéma aujourd’hui ?
La culture vit une grande transformation. Deux secteurs ont, à mon sens, vraiment bien géré cette transformation en France : le cinéma (il y a plus de salles de cinéma, les gens y vont encore plus qu’avant), et la radio, qui a réussi sa transition de façon spectaculaire (les podcasts ont enrichi notre société).
Je crois vraiment au projet en discussion [lancé par le précédent ministre de la Culture Franck Riester et mis en suspens par la crise de la COVID-19, NDLR] de la taxe de 25% sur le chiffre d’affaires, à laquelle les plateformes de vidéo en ligne (Netflix, iTunes, Amazon Prime Video…) seront soumises pour investir dans le cinéma français et européen, en alignement avec les chaînes de télé. Je trouve scandaleux que les GAFA ne payent pas les droits d’auteur, et ça touche même les youtubeurs. Certains ont leurs vidéos intégrées sur Facebook plutôt que YouTube, et ne gagnent rien alors que c’est vu par des millions de personnes. Ils ne peuvent pas sortir sans être reconnus et sont obligés de faire du placement de produit.
Je me souviens d’une étude de cas à l’EDHEC sur l’industrie de la musique, qu’on avait comparée à la sidérurgie. Entre 2007 et 2017, l’industrie de la musique était en crise et commence tout juste à se relever aujourd’hui avec Spotify, Deezer et autres. J’ai l’impression qu’on a vécu une décennie « perdue » de musique, malgré des icônes comme Beyoncé et JAY-Z. Ça me ferait vraiment mal qu’on vive une décennie perdue du cinéma si on ne réagit pas bien à cette crise du coronavirus. On est dans une transition très compliquée.
Quel est le rôle de la France là-dedans ?
Il faut avoir conscience que le cinéma est une exception incroyable en France. Quand on voit tous les films étrangers qui sont nommés aux Oscars, la moitié des finalistes sont en général des coproductions françaises.
Dans les débats actuels que sont #MeToo et Black Lives Matter, je trouve essentiel que nous ayons une culture à nous. Je me retrouve beaucoup plus dans des discours portés par des cinéastes français qu’américains. À part l’audace que les États-Unis ont aujourd’hui sur les séries, leur cinéma reste globalement très conformiste, rongé par la logique des franchises. Les Misérables [film de Ladj Ly qui a reçu le Prix du Jury au Festival de Cannes en 2019 et le César du Meilleur film en 2020, NDLR] est pour moi ce qu’étaient les films américains dans les années 90 : haletant et réfléchi, avec pourtant un petit budget.
Comment la France sort-elle du lot ?
En étant au CNC, je vois ce qui se crée, c’est passionnant ! Léonor Serraille vient d’écrire un film sur le parcours d’une Ivoirienne en France et de sa famille, sur 30 ans. Ça révèle la société dans laquelle on vit, on comprend les liens avec ce qui nous entoure, au contraire d’un discours binaire à l’américaine qui ne correspond pas à notre réalité.
Un préjugé assez courant sur le cinéma français est son côté « chiant ». J’adore Alice et le maire [film de 2019, de Nicolas Pariser, où le maire de Lyon est conseillé par une philosophe, NDLR] car il parle de politique d’une autre façon. Comme quand je regarde la série danoise Borgen, c’est à échelle humaine et pas surhumaine : on voit la Première Ministre dans sa vie quotidienne et sentimentale.
En tant que spectateur, ça me fait du bien de voir quelque chose qui m’aide à me construire. On parle souvent d’un déficit de représentation des « minorités », mais c'est parce qu'on a déjà la chance d'avoir des représentations beaucoup plus fortes ici en France qu'on peut se poser la question de ce défi. Beaucoup de pays n’ont pas ce cinéma, cette télévision, cette littérature. Je ne me retrouve pas du tout dans le positionnement de certains « artistes » à vouloir dévoiler ou montrer le monde comme des guides. On reste beaucoup dans des cases (féministe, affirmation LGBT, couleur de peau…) ; si c’était si simple que ça, on aurait tout résolu depuis longtemps ! Je suis convaincu qu’on regarde le monde ensemble, et les films doivent donner un instantané de vie. La culture américaine ne me suffit pas pour comprendre ce que je vis et m’aider à avancer. À mon âge, mes parents avaient 5 enfants, une maison, une clientèle. Les gens autour de moi se construisent beaucoup plus tard dans des schémas bien différents, que j’ai besoin de voir illustrés au cinéma pour les intégrer.
Quels sont tes espoirs pour l’ « après » ?
Avec tout ce qu’on a, on se sent en position d’inertie. Pourtant, l’Europe a une puissante assise culturelle et de pensée sociale, et c’est aussi un vivier de langues !
J’avais fait un projet sur l’information avec d’autres acteurs. Beaucoup me disaient : « on n’a pas accès aux informations, on a l’impression d’être manipulés ». On n’a jamais eu autant accès aux informations, c’est juste qu’on ne sait pas comment les trier. Comme en marketing, la question de l’information réside dans la segmentation. Un cinéaste comme Noé Debré [Selfie, la série Parlement, NDLR] est un homme de ma génération qui m’interroge avec humour sur le rapport aux nouvelles technologies, à l’Union Européenne. D’un coup, j’ai des éléments d’humour, un langage, une vision. Je manquais de modèles de ma génération, de gens qui me faisaient rêver. Quand je vois la nouvelle scène musicale qui émerge, même mainstream (Angèle, Eddy de Pretto, OrelSan, Aya Nakamura…), ça me fait un bien fou. Ces chanteurs mettent des mots sur des pans de la société qui avaient été peu explorés.
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