Alina Zubareva, EDHEC MSc 2013, vient de lancer Linka, l’app qui met en action les jeunes éco-conscients. Grâce à un jeu solo ou à plusieurs, ils pérennisent des habitudes écologiques, réduisent leur empreinte carbone et font des économies. 

En quoi l'approche Linka est-elle inédite et particulièrement efficace ?

Linka traite du sujet de l’éco-conscience (c’est le mot qu’on trouve beaucoup plus juste que le terme « éco-anxiété ») chez les jeunes de 18-25 ans. L'action quotidienne transforme leurs émotions difficiles en impact positif pour la planète. Pourquoi cela marche bien ? Premièrement, l’action leur fait du bien. Deuxièmement, le sentiment d’appartenance à un collectif engagé les aide à s’engager sur la durée.

Que réponds-tu aux personnes qui estiment que ce ne sont pas les actions individuelles qui règleront les problèmes écologiques ?

Chaque individu est également un consommateur et un citoyen. Ses actions ont un impact sur le système : les entreprises et les pouvoirs publics. Et plus nous sommes nombreux à agir, plus nous avons de pouvoir. Chez Linka, on appelle cela la roue du changement positif.

Quelle a été l'inspiration initiale pour créer Linka ?

Avec Antoine, mon co-fondateur, nous nous sommes rencontrés en 2021, lors d'un événement de l'EDHEC autour des 17 ODD (ndlr : Objectifs de Développement Durable). Tous les deux, nous avions pris conscience des enjeux écologiques et voulions donner plus de sens à notre travail. Linka est née de notre propre expérience de la prise de conscience et de notre envie d'accompagner les jeunes qui passent par la même étape. 74% des jeunes âgés de 18 à 25 ans en France seraient « éco-anxieux ».

Peux-tu nous parler du modèle économique de Linka ? 

L'application est gratuite pour les utilisateurs. Pour que le projet soit pérenne, nous créons une offre B2B. Tout ce que nous avons appris sur l'éco-conscience, nous voulons le transmettre aux salariés des entreprises, pour leur permettre également de mieux gérer leurs éco-émotions et pour leur donner des leviers d'action.

L’app vient de sortir. Quels ont été les principaux défis que vous avez rencontrés ?

Tous les deux avec Antoine, nous avons découvert le domaine des apps mobiles. Il fallait tout apprendre : comment créer une app, comment la tester et comment l'améliorer au fur et à mesure. Il fallait également tisser des liens avec les acteurs de l'éco-système de l'ESS. Nous sommes toujours en train d’apprendre, et cela est très stimulant. Beaucoup de personnes autour de nous nous ont donné des heures de travail et de conseil gratuitement, car elles croyaient au projet. Ce soutien était extrêmement précieux.

Quels conseils donnerais-tu à un jeune diplômé qui souhaite se lancer dans l'entrepreneuriat social et solidaire ? 

Restez agiles, soyez prêts à naviguer dans des eaux inconnues et à changer de direction. Chez Linka, nous avons déjà modifié plusieurs fois notre produit et même notre business model. C'est un conseil pour tous les futurs entrepreneurs. La spécificité de l'ESS est l'impact que ce secteur a sur la société et la planète. Il est important de se demander tous les jours "Comment mon travail change réellement la vie des gens ou aide à préserver l'environnement".

Nous avons prévu de faire une levée de fonds l’année prochaine. De nos échanges avec les investisseurs, nous avons compris que les exigences envers les projets à impact sont élevées. Il faut à la fois avoir un business model qui tient la route et un impact concret et mesurable. C’est donc un double challenge à relever.

Pour finir, que peuvent faire les diplômés de la communauté EDHEC Alumni pour soutenir ton projet ?

Nous avons lançé notre campagne de crowdfunding sur KissKissBankBank. C'est une occasion de soutenir Linka, nous permettant de passer à l'échelle et de motiver toute une génération pour se mettre en action pour le futur.

Je soutiens Linka

Les étudiants et les alumni peuvent aussi télécharger l’app, créer des groupes et se motiver pour agir à plusieurs.