"Crise sanitaire : comment répondre au besoin de sécurité de ses salariés", par Bruno Gérard (EDHEC Master 1985)
Bruno Gérard (EDHEC Master 1985), fondateur de Digital Impact Consulting et co-ambassadeur du Club RH EDHEC Alumni, est intervenu cette semaine sur notre groupe LinkedIn EDHEC Alumni pour partager ses réflexions sur la sécurité et la transparence des entreprises en temps de coronavirus.
"Le changement permanent induit par la transformation numérique justifiait déjà l’un des rôles majeurs d’un chef d’entreprise : assurer et maintenir un environnement sécurisé pour ses collaborateurs.
La crise sanitaire et ses multiples conséquences viennent cruellement illustrer le monde volatile, incertain, complexe et ambigu dans lequel nous évoluons désormais.
La crise actuelle, aussi subite qu’anxiogène, génère un stress inédit et a des conséquences directes en termes de désorganisation, perte de lien, incertitudes économiques.
Cette crise rend plus nécessaire encore l’obligation de sécurisation et de protection des collaborateurs.
Alors, comment une entreprise peut-elle assurer cette sécurisation alors qu’elle-même peut être menacée ?
Dans le contexte actuel d’insécurité, le chef d’entreprise doit considérer ses collaborateurs comme des adultes responsables et ne surtout pas céder à la tentation première et paternaliste de les infantiliser.Les traiter en adultes responsables, c’est leur garantir transparence et loyauté.
La transparence consiste à considérer que tout doit être dit, les bonnes et les mauvaises nouvelles. Cela suppose un gros travail sur la forme (la pédagogie) et l’engagement de communiquer régulièrement, plusieurs fois par semaine.
La loyauté consiste à définir les nouvelles règles d’organisation sur des bases cohérentes et éthiques. On peut donc déplorer que certaines entreprises et pas les plus petites soient tentées d’actionner le levier du travail partiel pour faire porter la charge salariale sur la collectivité alors que leur activité justifie la présence de tout ou partie de leurs salariés en télétravail ou en physique.
Avec la généralisation du travail à distance, le chef d’entreprise doit considérer le changement comme une opportunité et non plus comme un risque.
Dans la mesure où les outils de communication pour la plupart gratuits sont à disposition, la « confiance a priori », qui doit être accordée, permet de maintenir et même développer la productivité : on peut actuellement considérer le foyer comme un lieu sécurisant par opposition au lieu de travail.
La distance est paradoxalement une injonction pour le chef d’entreprise à renforcer sa proximité affective avec ses collaborateurs en télétravail. Cette présence qualitative passe par la régularité des échanges par téléphone ou mieux par visioconférence.
Le contexte de crise est aussi l’occasion pour le chef d’entreprise de promouvoir une attitude de bienveillance sécurisante qui permet à chacun de prendre des initiatives en totale autonomie.
Enfin, l’exposition différente au risque sanitaire offre également l’opportunité de valoriser des personnes qui n’ont pas d’autre choix que d’assurer leur mission à leur poste de travail. Cette valeur de reconnaissance est essentielle et au-delà de la crise, elle restera ancrée dans les comportements.
Lorsque le bateau tangue, les enjeux de cohésion, de motivation et d’engagement supposent pour le chef d’entreprise de se centrer avant toutes choses sur le 2e niveau de besoins de la fameuse pyramide de Maslow : la sécurité, sachant que seuls les besoins physiologiques restent plus cruciaux pour l’être humain."
Vous aussi, comme Bruno Gérard, relayez vos conseils et votre expertise sur notre groupe officiel EDHEC Alumni sur LinkedIn !
Plus d'informations sur Digital Impact Consulting ici
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