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Une première en France : un cabinet de recrutement consacré aux managers de centre de profit

EDHEC dans la presse

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18/09/2007

Le métier de manager de centre de profit apparaît comme assez spécifique au sein de la fonction commerciale. C'est en effet une fonction qui fait appel à de multiples compétences. Sophie Millard Lefèvre, directrice de Altae Manager, premier cabinet français spécialisé sur les managers de centre de profit, nous parle de ce métier à part entière et des motivations qui l'ont poussée à créer une agence de recrutement dédiée.

D'où vous est venue l'idée d'ouvrir un tel cabinet ? Cette décision est des plus logiques par rapport à mon parcours. Je connais très bien la fonction de manager de centre de profit puisque j'ai été pendant 11 ans responsable d'agence de travail temporaire. J'ai eu l'occasion de recruter ces profils, de détecter et d'accompagner les meilleurs d'entre eux. J'ai également été responsable de l'ensemble des formations management qui leur sont dédiées. Ce choix s'est donc imposé naturellement et j'ai ouvert le cabinet en juillet 2007.

En quoi ce métier se démarque-t-il des autres professions de la fonction commerciale ? Ce manager est amené à occuper plusieurs rôles à la fois. C'est un manager de proximité qui doit mener une équipe composée de commerciaux et d'autres salariés. Il doit aussi recruter, évaluer et sanctionner s'il le faut. De plus, il a bien sûr un rôle commercial. Selon le secteur d'activité dans lequel il exerce, il doit prospecter lui-même et conquérir de nouveaux clients. Généralement, il a la responsabilité des grands comptes. Le manager de centre de profit doit développer le CA et de façon rentable. Mais sa mission ne s'arrête pas là. Il est également gestionnaire : il doit être en mesure de lire un compte d'exploitation, de suivre des objectifs et de les réajuster si nécessaire.

De quelles autres qualités doit faire preuve un bon manager de centre de profit ? Il doit évidemment apprécier la relation au client, avoir un sens commercial prononcé et ne doit pas être allergique aux chiffres. Les meilleurs se démarquent par leur sens des responsabilités, leur énergie, mais aussi par leur capacité à être autonome sans être indépendant. Car lorsqu'on travaille dans un réseau, il faut être capable de prendre des décisions seul, sans l'appui de son supérieur qui est au siège. Enfin, un bon manager de centre de profit est aussi capable de prendre du recul. Il ne doit jamais avoir la tête dans le guidon, mais doit anticiper, prévoir.

Savez-vous si beaucoup de commerciaux ou de responsables commerciaux évoluent vers ce métier ? Oui, il y en a. C'est souvent d'ailleurs une évolution logique dans leur parcours, même si elle n'est pas automatique. De par la multiplicité des casquettes qu'il doit endosser, et en raison de la complexité de ses missions, le manager de centre de profit est rarement un jeune diplômé : seulement 6% des postes sont occupés par des JD. En 2005, un peu plus de 2 700 offres ont été recensées par l'Apec. La majorité d'entre elles se situaient en province (77%) et étaient proposées dans tous les secteurs. Cependant, il faut noter que même s'il s'agit de grandes entreprises organisées en réseau, les recrutements s'effectuent davantage par le biais de la promotion interne.

Quels genres d'entreprises recrutent ces profils et à quel prix ? 28% des postes de responsable d'agence sont pourvus dans les services aux entreprises. Celles qui recrutent disposent d'un réseau d'agences commerciales et fonctionnent en centre de profit : intérim, location de voitures, immobilier, banques, assurances... La fonction se développe également dans les sociétés de gardiennage, de sécurité et de nettoyage industriel. Ces entreprises veulent de plus en plus alléger leur structure fonctionnelle pour privilégier les structures opérationnelles qui sont sur le terrain, et donc, plus proches des clients. En ce qui concerne la rémunération, la médiane de la fonction est de 40 K€. Mais 80% des salaires sont compris entre 29 et 60 K€, ce qui est un éventail particulièrement large !

Propos recueillis par Yasmina Haddou-Essom

www.altaemanager.com

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