Table Ronde avec Henri Lachmann : Bien-être au travail et performance dans l’entreprise, est-ce incompatible ?
Henri Lachmann, Président de Schneider Electric, rédacteur du Rapport sur le Bien-être et la santé au travail pour le gouvernement français en 2010 avec Christian Larose et Muriel Pénicaud, nous a fait l’honneur de partager son expertise et son expérience de dirigeant d’entreprise lors de la Table Ronde organisée par la Chaire LCM de l’EDHEC, mardi 27 mars.
Ce soir-là, dans le Grand Auditorium de Lille bien rempli de dirigeants, cadres d’entreprise et d’étudiants, la Table Ronde a débattu de la question Bien-être au travail et performance dans l’entreprise, est-ce incompatible? Inteviewés par deux étudiants du programme MSc SOC, Henri Lachmann, Président du Conseil de Surveillance de Schneider Electric et Vice-Président du Conseil de Surveillance de Vivendi, Jean-Luc di Paola-Galloni, Directeur du Développement durable et des Affaires publiques de Valeo, Nathalie Delobbe, Professeur à Louvain School of Management et conseillère du Ministère du Travail et de l’Emploi belge et Angelo Errera-Muller, Consultant et Fondateur In Spira ont répondu très nettement “non”. Selon eux, le bien-être physique et psychologique des salariés est un facteur de performance et de pérennité pour une entreprise. Une entreprise qui ne les respecte pas peut, dans le court terme, augmenter son rendement financier mais au détriment de son développement dans le futur.
Faut-il légiférer? La Belgique l’a fait il y a une dizaine d’années et son expérience montre que la démarche a des coûts importants pour des entreprises au départ mais qui s’équilibrent dans la durée. Henri Lachmann et Jean-Luc di Paola-Galloni considèrent que les dirigeants d’entreprise en France disposent déjà de dispositifs – CHSCT notamment – leur permettant d’agir et qu’il faudrait tout simplement mieux les utiliser pour promouvoir la performance des entreprises.
Quels conseils donc à prodiguer pour accompagner plus spécifiquement la performance et le bien être ? Développer les indicateurs pertinents pour son entreprise. Une dizaine idéalement et propres à l’environnement, l’activité et au fonctionnement de l’organisation. Quelques suggestions concernant ces indicateurs? L’absentéisme et le présentéisme (salarié présent sur son poste malgré un état de santé qui devrait le tenir au repos) sont clairement considérés comme des voyants rouges.
Il faut également comprendre que bien-être et performance ne sont pas l’apanage d’entreprises des pays développés. L’expérience de Valeo au Mexique dans les quartiers investis par les cartels de la drogue, dans les pays comme la Tunisie et l’Egypte depuis le début du “Printemps arabe” ou en Inde en témoigne. L’ensemble des intervenants a appuyé l’importance du rôle du manager de proximité et du top management dans la mise en œuvre du bien-être car c’est par la conduite de leurs équipes, des hommes et des femmes, que la performance durable se construit.
Les débats ont provoqué des nombreux échanges et des témoignages du public qui a chaleureusement remercié les intervenants pour une soirée riche en idées et source d’inspiration pour les managers et les futurs managers présents dans la salle.
Retrouvez bientôt le film de cette conférence sur le site de la chaire Leadership et Compétences Managériales de l'EDHEC.
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