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Rencontre avec Dimitri Peucelle (EDHEC 1997), Directeur Général SEU de Dyson

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20/01/2015

Diplômé en 1997, Dimitri Peucelle a tiré profit de sa formation généraliste à l’EDHEC pour cumuler les fonctions opérationnelles avant de prendre la tête de Dyson pour l’Europe du Sud. Il nous explique ses choix de carrière, ses relations avec l’EDHEC et sa conception de la maison de demain…

EDHEC Alumni : Bonjour Dimitri, vous vous trouvez aujourd’hui à la tête de Dyson France. Pouvez-vous nous résumer votre parcours depuis la sortie de l’Ecole ?

Dimitri Peucelle : Grâce à l’EDHEC, j’ai acquis un double diplôme. A la suite du programme Grande Ecole, j’ai effectué un master en finance à Glasgow. Et une fois diplômé, j’ai commencé ma carrière au sein de Citroën à Londres. J’ai ensuite été contrôleur de gestion chez PSA pendant 2 ans.
En 2000, je rejoins Dyson en tant que Directeur Administratif et Financier. Je prends la Direction Générale de la marque pour la France à partir de 2007 et j’occupe depuis cette année la Direction Générale de Dyson pour l’Europe du Sud (France, Italie et Espagne).

EA : Pourquoi avoir quitté la sécurité et la stabilité d’une multinationale comme PSA ?

DP Je suis parti de PSA pour aller vers une PME qui était presque une TPE puisque quand j’ai rejoint Dyson en 2000, l’entreprise n’avait que trois ans d’existence en France.
Je voulais alors vraiment travailler au sein d’une entreprise naissante en accompagnant le projet et son développement par le biais de la direction des administrations financières. Au sein de cette entité j’avais en main la logistique, l’administration des ventes, le service après-vente…

EA : Etait-ce le plan de carrière que vous imaginiez lorsque vous étiez étudiant ?

DP Je voulais une direction générale d’entreprise, être proche des opérations, avoir la capacité d’agir et de voir le fruit de mon action.
A l’époque, il a fallu prendre aussi quelques risques. Lorsque j’ai rejoint Dyson, la marque n’était pas du tout connue. Ce n’était qu’un projet un peu hybride et particulier en Angleterre. Voilà ce qui m’intéressait : quitter le cocon de la grosse entreprise pour une entreprise en croissance et à fort potentiel. En ce sens, c’était ce que je voulais faire à l’EDHEC.

EA : Qu’est-ce que vous retenez de votre passage à l’EDHEC ?

DP J’ai passé 2 ans sur le campus de Lille puis une 3e année à l’étranger. La première chose que je retiens est la vie associative. J’étais dans l’association GPEA (Grand Prix EDHEC Annonceurs) et, comme tout EDHEC qui se respecte, la vie associative a toujours occupé une grande place dans ma vie d’étudiant. En 1996, l’Ecole était assez différente d’aujourd’hui. Je suis récemment intervenu lors d’une conférence avec Pierre D’Huy (professeur en Innovation et directeur des séminaires internationaux pour l’Executive Education) et j’ai pu apprécier la grandeur du nouveau campus. Il y a maintenant 6 000 étudiants alors que nous devions être 400 rue du Port ! La vie associative y était néanmoins très riche.

Je retiens également la capacité pour les étudiants de pouvoir gérer leur temps, sans oublier l’ouverture constante sur le monde de l’entreprise grâce aux intervenants extérieurs.

Je garde enfin de très bons souvenirs des cours de juridique et de fiscalité de M. Collard. J’ai découvert ces matières à l’EDHEC. A l’époque, je n’imaginais pas que le juridique était une composante aussi importante du parcours en école de commerce. Pour moi, une telle école formait à la gestion d’entreprise sans forcément traiter des aspects juridiques, qui concernaient plutôt des avocats ou des juristes.

EA : Après l’EDHEC, est-ce que vous avez pu profiter du réseau des diplômés ?

DP On se revoit toujours entre copains de l’EDHEC, certains sont même parrains de mes enfants. Pourtant je n’ai jusqu’alors pas profité du réseau et des fonctionnalités offertes par EDHEC Alumni.
Maintenant que j’occupe un poste avec une certaine capacité à influencer ou du moins à porter un avis, je me retrouve en contact avec l’EDHEC. Ainsi, des étudiants m’ont appelé en me demandant de participer à une conférence sur l’innovation. Par la suite, j’ai été invité à participer à un autre colloque. Par ailleurs, je serai membre du jury EDHEC Open Innovation.
Je me rends compte d’une chose : je développe davantage un réseau maintenant « que je peux servir à quelque chose » que préalablement lorsque je construisais ma carrière.

EA : Quand vous rencontrez les étudiants aujourd’hui, quels conseils pouvez-vous leur donner ? Que recherche une entreprise comme Dyson ?

DP Je pense qu’il faut avoir une personnalité et un parcours atypiques. Le but est d’arriver à se démarquer avec une richesse personnelle, un éclectisme ou un itinéraire hors du commun. Il faut évidemment un bagage avec de belles expériences, des voyages ou des études à l’étranger, un beau diplôme ; mais ce qui fera la différence c’est une personnalité qui interpelle. Avoir des partis pris et une richesse de propos, ça fait la différence.

EA : Quelles sont les prochaines innovations susceptibles de bouleverser le marché de l’électroménager et qui pourraient être des plus-values pour des candidats souhaitant entrer chez Dyson ?

DP Ce qui ressort très fortement sur le marché, c’est la maison connectée. La maison de 2020 sera une maison avec la capacité d’être en interfaçage avec des applications. Une capacité à comprendre véritablement ce qu’est la maison connectée et comment le digital s’inscrit dans cette dynamique est un véritable atout.
Le parcours du consommateur change au travers de cette connectivité. Donc, les aspects stratégiques sont forcément amenés à changer. Les personnes que l’on pourrait avoir à rechercher sont des profils qui comprennent cette digitalisation, cette dimension de parcours connecté, que ce soit au niveau des produits eux-mêmes ou des parcours consommateurs.
Il y a en réalité toute une logique de repositionnement du rôle de chacun, du consommateur, du vendeur, de l’enseigne et des marketeurs. Plus le consommateur est connecté et plus les produits doivent être eux-mêmes connectés.

EA : « Aujourd’hui l’EDHEC se positionne comme une Ecole portée sur l’innovation. » De par les récentes interactions que vous avez pu avoir avec l’EDHEC, êtes-vous d’accord avec cette affirmation ?

DP : Les étudiants qui m’ont invité à participer à une conférence font partie d’une association portée justement sur les nouvelles technologies. En ce sens, l’Ecole paraît plutôt avant-gardiste.
La place de l’innovation au sein des programmes montre une nécessité reconnue pour l’EDHEC d’être dans son temps et dans son monde. D’ailleurs, le rôle et l’influence de Pierre D’Huy semblent importants pour l’Ecole.

EA : Hormis l’innovation, quelles sont les forces de l’EDHEC aujourd’hui d’après vous ?

DP A mon entrée, c’était sa vie associative, sa réputation et la solidité de son cursus. Ce qui fait sa force à ce jour c’est son ancrage à l’international, sa capacité à avoir un campus multilingue, à être tournée vers l’étranger et tout simplement vers la mondialisation.
L’EDHEC est désormais un acteur polymorphe, qui propose toujours un programme Grande Ecole mais qui a développé bien d’autres choses. Notre Ecole est devenu une véritable marque, qui dépasse le cursus Grande Ecole.

 

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