Manager de transition : état des lieux d'une profession
Apparu à la fin des années 70 aux États-Unis, le management de transition s'est rapidement développé en Europe.
Spécialiste du recrutement en management de transition en finance et en comptabilité, Robert Half Management Resources a interrogé quelques 2 500 responsables dans 13 pays afin de dresser un bilan de cette profession. Quelles sont aujourd'hui les missions qui sont confiées aux managers de transition ? Comment sont-ils perçus par les entreprises qui les emploient ? Qu'en est-il des salariés à leur égard ? Telles sont les questions auxquelles tente de répondre cette étude.
Dans quels pays fait-on le plus appel aux managers de transition ?
Bien que récente, cette profession rassemble déjà de nombreux adeptes. Ainsi, 13 % des responsables interrogés aux Pays-Bas ont régulièrement recours au management de transition. Ils sont 12 % en Allemagne, 11 % au Royaume-Uni et en Irlande, 9 % en Italie et 8 % aux Etats-Unis. Si les entreprises n'ont pas toutes des besoins réguliers, elles sont néanmoins nombreuses à faire occasionnellement appel à l'expertise d'un manager de transition notamment en Nouvelle-Zélande (38 %), en Australie (32 %), en Italie (28 %) ou encore en France (24 %). Enfin, notons que 6 % des responsables interrogés en Irlande et 4 % aux États-Unis expliquent faire constamment appel à des managers de transition.
En France 8 % des entreprises font régulièrement appel à des managers de transition, 24 % y ont occasionnellement recours, 5 % n'y ont plus recours, 62 % n'ont jamais employé de manager de transition, 1 % y font appel en permanence.
Comment les perçoit-on ?
Quelles compétences doivent-ils avoir ? Que leur demande-t-on ? Selon les résultats obtenus, les entreprises apprécient : Leur regard neuf pour 62 % des responsables interrogés au Canada, 54 % au Royaume-Uni, 52 % en République Tchèque et aux États-Unis, 49 % en France et en Belgique. L'expérience qu'ils apportent de leurs précédentes missions. Celle-ci est un atout précieux selon 49 % des réponses obtenues en Nouvelle-Zélande, 47 % en Allemagne, 42 % en Australie ou encore 41 % en Belgique, en Irlande et aux Pays-Bas. Les connaissances spécifiques qu'ils possèdent et qui rassemblent 46 % des suffrages en Allemagne, 40 % en Australie et 37 % en Irlande. Leur neutralité, plébiscitée par 34 % des responsables allemands et australiens ou encore 31 % de leurs homologues néerlandais.
En revanche, si leur talent de communicant est reconnu en France (16 %), aux Pays-Bas et en Allemagne (14 %), il suscite peu d'enthousiasme en Italie (6 %) ou encore au Luxembourg (3 %).
En France, l'on est sensible à
1) Leur regard neuf : 49 % 2) Leur expérience acquise dans d'autres entreprises : 38 % 3) Leurs connaissances de spécialiste : 23 %
3) Leur neutralité : 23 % 4) Leurs talents de communicant : 16 % 5) Leur concentration sur les objectifs à atteindre : 13 % 6) Leur double expertise de consultant(e) et de manager : 10 %
Quant aux salariés des entreprises, ils sont 31 % à avoir quelques appréhensions à leur égard. En effet, beaucoup d'entre eux pensent encore que manager de transition rime avec situation de crise. Tel est le cas au Canada (40 %), aux Pays-Bas (39 %), au Royaume-Uni (36 %) ou encore en Italie (34 %). Certains se montrent prudents car ils redoutent qu'un manager de transition prenne leur poste (28 %), notamment au Luxembourg (40 %), en Irlande (38 %) ou en Belgique (34 %). Cependant, ils sont aujourd'hui 17 % tous pays confondus à se montrer positifs à l'égard de ces professionnels et 14 % expliquent que leur présence n'est pas source de stress.
Les missions qui leur sont confiées
Si 30 % des entreprises font appel aux managers de transition dans le cadre d'une restructuration, d'un changement de direction (25 %) ou encore lors d'une fusion ou d'une acquisition (16 %), elles sont 31 % à leur confier bien d'autres projets que ceux-ci.
Olivier Gélis, directeur général de Robert Half Management Resources, explique : « Les entreprises ont aujourd'hui besoin de leur expertise pour des projets qui s'inscrivent dans leur développement notamment parce qu'elles ne disposent pas en interne des compétences nécessaires. Ainsi, bon nombre de missions que nous traitons actuellement concerne l'optimisation de procédures, l'harmonisation de fonctionnements ou de structures, la fiabilisation des outils financiers ou encore l'analyse de flux opérationnels... Les entreprises ont beaucoup évolué et voient un réel avantage à recourir à un expert qui leur apporte l'expertise et l'expérience dont elles ont besoin pour leurs projets. ».

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