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Les jeux vidéo prêts au rebond

EDHEC dans la presse

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03/01/2006

Si la filière recrute dans la distribution, elle perd des emplois dans ses studios de création qui périclitent depuis dix ans selon le Sell (syndicat des éditeurs de logiciels et de loisirs). La décision du gouvernement d'accorder un crédit d'impôt à la production -en suspens à Bruxelles- permettrait de créer au moins 1000 postes en 2006, surtout destinés aux cadres. Illustration avec Ubisoft, qui prospère à l'étranger où le coût de développement est 40% moins cher.

Trois questions à Geoffroy Sardin, directeur général d'Ubisoft France, le leader en Europe et Diplômé Edhec.

La Lettre Carrière : Comment se porte votre entreprise ? Etes vous en phase avec votre marché ? Geoffroy Sardin : Ubisoft, se porte très bien et notamment en cette période de fêtes, cruciale pour les éditeurs de jeux vidéo, où deux sorties phare - « Peter Jackson's King Kong- The official Game of the movie » et « Prince of Persia, the two thrones », se retrouvent en tête des charts mondiaux. Le groupe réussit son passage vers de nouveaux types de consoles. Nous anticipons un bond de notre chiffre d'affaire mondial d'environ 12% cette année alors que le marché devrait stagner. De 538 millions d'euros en 2004-2005, il devrait atteindre les 600 millions en 2005-2006. Nos efforts portent sur la création, majoritairement réalisée dans nos studios internes. Et qui dit consoles plus performantes, dit possibilités d'aller vers plus de réalisme, plus de détail, plus d'émotions dans nos jeux. Cela nécessite de franchir un saut technologique, et une période d'adaptation pour nos équipes. En revanche, nous vivons un paradoxe dans l'Hexagone : le marché explose, mais le nombre de salariés de la branche chute drastiquement.

La Lettre Carrière  : Mais chez vous, les recrutements ne suivent-ils pas votre rythme de croissance ? Geofffroy Sardin : Aujourd'hui, nous employons 3400 personnes dans le monde, dont 660 en France : 80% se consacrent au développement, les autres 20% travaillent au marketing, à la distribution ou dans l'administratif. Depuis quelques années, nous recrutons fortement dans nos studios, principalement au Canada - où nous venons d'ouvrir une structure à Québec après celle de Montréal - en Chine et en Roumanie. Fin 2005, nous aurons intégré au total, 600 personnes France incluse. Un chiffre identique à celui de l'an passé. Nos perspectives actuelles de recrutement dans l'Hexagone vont dépendre des aides annoncées par le premier ministre. Globalement, nous visons des ingénieurs informaticiens, des profils artistiques (graphistes, musicien, designers) et des métiers pointus, tels les « game designers » (spécialistes de l'interactivité) à niveau bac+4, avec en général une préférence pour les juniors. Nous sommes très sensibles au talent artistique ou technique des candidats et à leur souplesse d'adaptation car dans ce métier, tout va très vite. Toutefois, nos activités étant spécifiques, nous avons monté notre propre cursus de formation à Montréal en créant le Campus Ubisoft en septembre 2005, accessible aux étudiants motivés et à nos salariés. Nous recrutons aussi des commerciaux et des gens du marketing issus de bonnes écoles.

La Lettre Carrière : Quelles sont les carrières possibles ? Quel niveau de salaire pratiquez-vous* ? Geoffroy Sardin : Nous avons une culture de l'exigence où l'on cherche toujours à aller plus loin, à faire les choses différemment. Après tout, notre job est de proposer au joueur des jeux qui le surprendront. Nous favorisons ainsi la confrontation des idées. Les principaux experts d'Ubisoft dans le monde se retrouvent régulièrement autour de problématiques communes au sein de l'Académie des Experts à Paris. Quant aux nouveaux, ils pourront bouger. Après plusieurs étapes, ils accéderont au poste de chef de projet, orchestrant le travail de 10 à 40 personnes depuis l'émergence d'un concept jusqu'à la production du logiciel. Autres évolutions possibles : un développeur informatique qui devient chef de projet informatique, un commercial ou un marketeur talentueux promu « Community manager », un poste clé pour définir la stratégie « on line » des jeux vidéo en coordination avec le marketing, et piloter les actions au niveau mondial. De fait, nous encourageons les changements de métier. Pour un jeune diplômé du « business » à bac+4 / bac+5 (vente et marketing) nous offrons un salaire brut annuel se situant entre 28 000 et 32 000 euros.

* Selon des estimations du Sell, pour des débutant recrutés dans un studio de 50 salariés, le salaire mensuel net oscille de 1200 à 1500 euros pour un « game designer », 1400 à 1600 euros pour un infographiste 3D spécialisé, de 1400 à 1800 euros pour un programmeur correctement formé. Des niveaux qui peuvent ensuite grimper très vite.

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