Retour aux actualités
Article suivant
Article précédent

Le droit à l'échec : une culture d'entreprise qui facilite le progrès et l'innovation

Actu du Réseau

-

03/05/2021

Au sein de l’entreprise comme sur le plan personnel, le droit à l’échec est un principe clé pour apprendre et avancer, donc pour innover. C’est ce sujet passionnant qu’a choisi d’aborder l’EDHEC Innovation Club lors d’un webinaire organisé le 8 février 2021. L’occasion d’échanges très enrichissants avec les intervenants : Karin Kollenz-Quétard*, professeur de stratégie à l’EDHEC Business School, et Samy Aoudia, ancien directeur chez Shell, aujourd’hui entrepreneur spécialisé dans l’accompagnement du changement dans les entreprises. Le droit à l’échec est-il un état d’esprit facile à accepter et adopter pour toi ? On t’explique comment s’autoriser à échouer et à en tirer parti !   

Progresser grâce à l’échec

Lorsqu’il travaillait au sein de la société Shell, Samy en a fait l’expérience de façon très concrète. En mettant en place un nouveau service de vidange rapide, l’entreprise a vite compris que malgré un solide business plan et de gros investissements, les objectifs ne seraient pas atteints. Après avoir essayé en vain d’adapter le concept, Shell s’est donc résolu à arrêter les frais. Pour autant, cette expérience lui ayant permis de comprendre le marché, Shell a décidé de convertir ce savoir-faire en le proposant à de grandes chaînes de centres auto. Une opération réussie qui n’aurait pas été possible sans l’échec de départ. De même, en tant qu’entrepreneur, Samy a déjà perdu une entreprise en voulant innover, mais cette expérience lui a permis de maîtriser de nouveaux domaines d’activité et d’élargir ses compétences pour rebondir. Il gère aujourd’hui deux sociétés basées sur les savoir-faire acquis grâce à cette expérience et affirme qu’il est possible de « se baser sur l’échec pour construire quelque chose de nouveau ». Car échouer entraîne doutes et questionnements, ce qui pousse à s’améliorer. Samy a fait la difficile expérience de la faillite, malgré ses efforts pour innover. Mais cela lui a permis de découvrir de nouveaux domaines d'activité, d'élargir ses compétences et de rebondir. Il dirige aujourd'hui deux entreprises fondées sur le savoir-faire acquis grâce à cette expérience et nous dit qu'il est possible de "s'appuyer sur l'échec pour construire quelque chose de nouveau". L'échec est porteur de doute et soulève des questions, ce qui oblige à s'améliorer. Selon lui, on apprend davantage de ses échecs que de ses succès.

Alors quelle est la clé ? Choisir comment appréhender l’échec. Comme l’explique Karin, « il est très valorisant de se dire que si un projet échoue il existe d’autres alternatives, et de se demander quelles sont les aptitudes qu’on va développer grâce à cette expérience, qui nous permettront de faire autre chose »

 

Droit à l’échec et innovation : deux notions intimement liées

Pour rester dans la course, les entreprises n’ont d’autre choix que d’innover, et… pas d’innovation sans échec. Car pour innover, il est nécessaire de prendre des risques et de s’adapter.

D'un point de vue financier, il est souvent plus facile d'innover au sein d’une grande société, où les ressources allouées à l’innovation sont importantes, que dans une petite entreprise, où le coût de l’innovation rapporté au chiffre d’affaires est bien plus significatif. Mais comme le rappelle Samy, ce sont aussi les toutes petites innovations qui permettent d’accroître ou de perfectionner son activité. C’est pourquoi même les géants comme Google ou Amazon innovent constamment sur une foule d’améliorations imperceptibles.

 

Le droit à l’échec comme état d’esprit et philosophie d’entreprise

On ne va pas se mentir, l’échec a souvent un coût. C’est pourquoi il est indispensable d’éduquer ses actionnaires à voir à moyen et long terme plutôt qu’à court terme. D’ailleurs, s’ils investissent dans les start-ups, c’est parce qu’ils savent que l’innovation est une façon de garantir l’avenir d’une société. Cependant, changer la culture des entreprises qui ne cultivent pas cet état d’esprit peut être fastidieux. En fait, ce sont souvent les situations de crise qui poussent à évoluer rapidement. Karin cite l’exemple de Disney qui, peinant depuis quelque temps à produire autant de films d’animation à succès qu’auparavant, car l’entreprise se consacrait à distribuer Pixar, a décidé d’acquérir Pixar. Leur réponse pour rebondir a été d’absorber à la fois la société et sa culture. Autre exemple de groupe n’ayant pas peur d’inventer et d’échouer : Virgin, qui a tenté d’innover dans d’innombrables domaines que tu ne soupçonnes même pas (comme les sous-vêtements !). Les échecs n’ont jamais arrêté Richard Branson, pour qui chaque innovation vaut la peine d’être tentée, même si une idée sur cinq est un succès.

 

5 caractéristiques présentes chez les entreprises ayant une culture de l’innovation 

  • La volonté d’expérimenter, indispensable en période de crise quand la routine n’apporte plus les bonnes réponses.
  • La tolérance pour l’échec, mais pas pour l’incompétence.
  • La sécurité psychologique ; c’est-à-dire la possibilité de se reposer sur une personne responsable et l’assurance d’une communication ouverte.  
  • La collaboration et la responsabilité.  
  • Une organisation horizontale avec un leadership fort.

 

Faire de l’apprentissage de ses échecs une routine 

Un principe fondamental pour rendre tes échecs bénéfiques est d’analyser chaque échec de façon systématique, pour adapter tes procédures en conséquence. Surtout, il est essentiel de partager rapidement et régulièrement les leçons de tes échecs avec le reste de l’entreprise. Car apprendre des petits échecs du quotidien permet de s’améliorer. Par exemple, lorsque quelque chose ne fonctionne pas, prends quelques minutes pour le noter et trouver une solution pour la fois suivante. Cette habitude crée un cercle vertueux : plus tu analyses régulièrement tes échecs, plus tu es à l’aise avec l’échec, plus tu deviens confiant pour expérimenter, plus tu progresses. Ainsi, t’accorder le droit d’échouer permet d’élargir ta zone de confort et de développer des aptitudes qui te permettent d’innover.

Le droit à l’échec est à la fois un défi pour les entreprises et pour l’individu, mais il ne faut pas craindre de se tromper et de se remettre en question, car chaque expérience est l’opportunité de grandir.

 

On espère que cet article aura changé ton regard sur l’échec et boosté ta motivation pour tes projets ! N’hésite pas à te tourner vers la communauté EDHEC Alumni qui est à ton écoute et organise régulièrement des webinaires sur des thématiques enrichissantes et variées, pense à consulter le calendrier des événements et à t’inscrire ! Découvre aussi nos clubs pro et rejoins celui de ton choix.

* Karin Kollenz-Quétard est membre fondateur de la Chaire EDHEC Foresight, Innovation & Transformation (FIT) qui aide les organisations à devenir FIT. Découvrez ses activités et ses prochains cours ouverts en ligne à l'adresse suivante https://www.edhec.edu/en/innovation-chair/executive-education.

1 J'aime
3406 vues Visites
Partager sur

Commentaires0

Veuillez vous connecter pour lire ou ajouter un commentaire

Articles suggérés

Actu du Réseau

EDHEC alumni lance son club Sport Business dédié aux alumni professionnels du sport

photo de profil d'un membre

ERWAN ROUXEL

19 décembre

Actu du Réseau

Son rêve, votre impact

photo de profil d'un membre

ERWAN ROUXEL

19 décembre

Actu du Réseau

Giving Tuesday : mobilisation sans précèdent … et ce n’est pas fini

photo de profil d'un membre

ERWAN ROUXEL

19 décembre