Pour l'heure, les plus de 55 ans représentent seulement 5 % des salariés dans les agences-conseils en communication ou publicité. La moyenne d'âge dans de telles entreprises le prouve, oscillant entre 30 et 40 ans. Mais le choc démographique (beaucoup de départs en retraite et très peu d'arrivées de jeunes dans le monde du travail) ainsi que la pression des annonceurs pourraient bien changer la donne. Depuis plus de trois ans, les agences préféraient embaucher, à moindre coût, des juniors aux idées fraîches. Aujourd'hui, changement de politique. On préfère engager des seniors, expérimentés et plus proches des cibles. "Disposer de créatifs âgés est essentiel pour coller aux valeurs générationnelles des consommateurs issus du baby-boom", explique Jean-Paul Tréguer, fondateur de la Senior Agency, agence dont le tiers des salariés est âgé de plus de 50 ans. Engager des seniors, c'est aussi palier au manque de juniors qui pourraient se faire ressentir d'ici trois ou quatre ans. "A l'horizon 2007-2008, le réservoir des jeunes diplômés devrait commencer à se tarir. Cela pourrait créer une forte concurrence entre les employeurs, agences, mais aussi annonceurs", poursuit Benoît Roger-Vasselin, DRH de Publicis. Ce qu'il manque surtout aux métiers de la publicité, ce sont des postes intermédiaires pour les futurs quinquas. TBWA Corporate a innové à ce sujet. "Avant, nous avions juste une direction générale et cinq "business units" avec à leur tête des trentenaires. Nous avons donc intercalé un autre niveau de management pour accueillir un trio d'expérimentés", ajoute Pierre-Yves Frelaux, directeur général. Mêler la jeunesse et l'expérience, voilà le nouvel objectif des publicitaires. "Mêler l'expérience à la jeunesse est un impératif pour ne pas faire des campagnes, mais de véritables marques", explique Jacques Séguéla, président d'Havas. Stratégies, p42-43, Frédéric Sallba, 15/04/2204

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