L'Observatoire de l'évolution des métiers de l'assurance a rendu son rapport annuel, qui fait apparaître un appel d'air pour le recrutement de cadres. «La loi Fillon sur les retraites et la fin des départs anticipés ne changent rien aux prévisions, à savoir que 30% des salariés atteindront l'âge de 60 ans d'ici à 2014, dont 40% de cadres», observe Gérard Lobjois, secrétaire général de l'Observatoire, qui ajoute que «le rythme des sorties est juste différé.
On commence à le mesurer avec le flux des entrées : en 2003, le secteur a embauché 1.600 cadres, contre 3.000 en 2003. On estime que les besoins de recrutement seront compris entre 1.000 et 1.200 par an. Si le taux de remplacement pour cette population est globalement d'un pour un, les besoins seront pourvus certes par la recherche d'experts - actuaires, spécialistes du marketing, managers commerciaux - sur le marché, mais aussi par la promotion interne».
La plupart des DRH du secteur veulent ainsi profiter des prochains départs massifs à la retraite pour adapter le profil de leurs effectifs au nouveau visage de l'assurance. A cet égard, l'impact des systèmes d'information, en dématérialisant et simplifiant les actes de gestion, permet des gains de productivité et réoriente le travail du back-office vers le front-office, ce qui profite aux spécialistes de la relation client. En outre, l'autonomie, les capacités relationnelles et les aptitudes commerciales vont se nourrir de nouveaux profils, même si un phénomène de délocalisation touche actuellement le secteur de l'assurance (vers l'Inde notamment).
Le rapport montre également le grand turnover des commerciaux dans ces métiers : sur 5 commerciaux engagés, un seul est toujours présent dans les effectifs au bout de 4 ans. Par ailleurs, si l'on considère des données chiffrées collectées par le cabinet Eurogroup, 69% des dirigeants interrogés ont affirmé vouloir recruter des cadres et des managers en 2005. Parmi eux, 14% le font pour compenser des départs en retraite, 30% pour renforcer leurs équipes en profils techniques (actuaires, souscripteurs spécialisés sur les PME, experts en responsabilité civile pour l'assurance construction, diplômés des écoles de commerce) et 51% pour ces deux raisons.
La montée en puissance de la bancassurance, qui associe deux métiers, profite aux candidats polyvalents. Seul bémol pour les métiers de l'assurance, la probable consolidation du secteur qui pourrait atténuer l'appel d'air lié au papy-boom.
(Le Monde Emploi, p7, 21/06)
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