Hervé BORGOLTZ avec DBT

Ce patron a été choisi par Nissan pour disséminer ses stations électriques en Europe.

Deux Tesla, une Nissan Leaf, une Peugeot iOn… Le garage d’Hervé Borgoltz (EDHEC GE 1977) ressemble à un showroom de voitures électriques. «Je les utilise pour emmener les maires et les hommes politiques, leur montrer que la filière zéro émission tient la route», explique le patron de la Douaisienne de basse tension (DBT). Derrière ce sigle un brin désuet se cache le premier fournisseur français de bornes de recharge électrique. Après Strasbourg, Bordeaux ou La Rochelle, il vient de signer avec Amsterdam. Et lorgne le marché des Autolib’ de Vincent Bolloré. L’an dernier, surtout, sa PME, installée à Brebières (Pas-de-Calais), a été choisie par Nissan pour produire et commercialiser en Europe une nouvelle génération de chargeurs rapides, capables de faire à 80% le «plein» en trente minutes. DBT prévoit d’en installer 400 en 2012, à 10 000 euros pièce. Pour ce pionnier de la filière électrique, qui réalise 11 millions d’euros de chiffre d’affaires, c’est un sacré coup d’accélérateur.

Quand Hervé Borgoltz a racheté DBT à son beau-père, il y a une vingtaine d’années, l’entreprise était spécialisée dans les compteurs électriques. Ce diplômé de l’Edhec, passé par Dauphine et l’Insead, avait alors profité du premier plan voiture électrique pour se diversifier. Mais en 1998, ce programme sombrait dans l’oubli, laissant sur la chaussée quelques milliers de camionnettes EDF ou de La Poste. «Nous avons installé 6 000 bornes à ce jour, plus que tous nos concurrents réunis», se vante cet aventurier, qui a débuté sa carrière à la tête d’une distillerie de clous de girofle à Zanzibar. Désormais, ce Ch’ti d’adoption mise sur le nouveau plan français «véhicules décarbonés». L’Etat prévoit en effet 4,4 millions de points de recharge en 2020, dont 75 000 bornes publiques (parkings, centres commerciaux…) dès 2015. Si le projet ne se perd pas en route, pour Hervé Borgoltz, ce sera le jackpot.

Jean Botella, capital.fr