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ENTREPRENEURSHIP : Eric Hanesse, Edhec Master 1996, nous présente Axinesis

Carrière

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30/06/2017

Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots comment est née votre entreprise ?

Mon associé et co-fondateur, Julien SAPIN, docteur en sciences de l’ingénieur, Master Ingénieur Civil et Ingénieur Industriel, a mené des recherches depuis 2007 au sein de l’Université catholique de Louvain-la-Neuve (UCL, Belgique), puis a été financé d’octobre 2010 à octobre 2014 par la Région wallonne dans le cadre du programme First Spin-off, de manière à mettre en évidence l’apport indéniable d’un dispositif médical d’assistance robotisé et interactif, lors des programmes de réadaptation des patients.

Cette première invention, qui s’est concrétisée au travers de la mise sur le marché d’un robot de rééducation, le robot REAplan, vise à démocratiser l’accès à des technologies très novatrices de rééducation destinées aux adultes souffrant d’un handicap des membres supérieurs, à la suite d’un AVC notamment, tout autant qu’aux enfants atteints d’infirmité motrice d’origine cérébrale (IMC).

La société se positionne ici sur le marché de la rééducation neurologique en offrant une solution robotique enfin destinée à la majorité des hôpitaux et centres de rééducation, alors que jusqu’alors les solutions existantes ne proposaient pas de ratios coûts/bénéfices patients compatibles avec les contraintes financières de la majorité des services de rééducation, en sous effectifs vis à vis des besoins de leurs patients. L’idée est de permettre l’accès à la robotique de rééducation au plus grand nombre de patients, et non plus à un nombre extrêmement limité de patients favorisés.

L’UCL s’est approchée d’Eric Hanesse dès fin 2014 pour explorer l’opportunité de porter cette invention sur le marché des dispositifs médicaux de rééducation au travers de la création d’une entreprise.

Les conclusions de cette analyse ont amené à la création de la société Axinesis en avril 2015, puis plusieurs jalons ont été atteints : obtention de la certification ISO 9001 et 13485 pour la société, obtention du marquage CE du produit, recherche de nouveaux locaux et création d’un site de production certifié, développement commercial sur les marchés natifs et à l’international.

La société a en outre réalisé une première levée de fonds en mars 2016 en intégrant à son capital les fonds belges Vives et Nivel Invest.

Quel premier bilan tirez-vous de cette aventure entrepreneuriale ?

Un bilan extrêmement positif, lorsque vous trouvez du sens dans la mission que vous menez tous les jours : non seulement la création d’une entreprise est une aventure extrêmement motivante, même si les journées sont souvent longues et parfois difficiles, mais lorsque l’objet de votre projet vise à l’amélioration des conditions de vie des patients, de vos concitoyens, tout est dit.

Avez-vous pu profiter à un moment ou un autre du réseau des diplômés de l’EDHEC ?

Oui. A mon avis, l’utilisation du réseau ouvre de belles perspectives à tout entrepreneur. Je développe : lorsque vous ciblez une clientèle B2B, une approche « réseau » est un véritable accélérateur, dans le sens où elle vous permet des prises de contact privilégiées grâce à l’intermédiation d’un alumnus bienveillant, ou auprès de cet alumnus.

 

Quels conseils pouvez-vous donner aux nouveaux entrepreneurs ?

S’il fallait dresser un premier bilan, après 2 ans 1/2 d’aventure entrepreneuriale, j’aborderais les points suivants :

-développer une offre, créer une société, tout cela prend du temps, surtout sur des marchés réglementés, comme le marché médical pour Axinesis ou sur des marchés innovants et en devenir : il est extrêmement positif d’être un des acteurs reconnu d’un marché qui se créé, mais il faut tenir dans la durée, le temps que les comportements professionnels, que les comportements d’achats de votre marché-cible suivent cette nouvelle tendance. Ce n’est pas (forcément) que vous n’êtes pas assez impactant..

- être une start-up ne permet pas de faire du bricolage : vos clients attendent de vous les mêmes garanties en termes de fiabilité produits/services que ce qu’ils savent trouver  chez leurs fournisseurs historiques. A vous d’apporter les choses en plus (disruption, innovation) qui sauront les convaincre de changer leur façon de faire, en adoptant votre offre et qui justifiera ce coût du changement. Et vous ne pourrez généralement pas éviter le travail d’une certification (ISO 13485) ou d’un marquage CE. Ce sont des étapes qui, si elles sont bien menées, permettent de développer une véritable colonne vertébrale pour votre société, qui pourra alors se reposer sur des processus.

-  le recours à une levée de fonds peut très vite être nécessaire, ou souhaité - il permet de sécuriser un certain avenir (compensation du cash burn sur une période plus ou moins importante) et de structurer réellement l’activité (locaux de production, intégration de compétences, etc…). Mieux vaut être dilué, au niveau du capital de la société, et avoir de la visibilité pour son développement, que de détenir l’essentiel de son capital et ne survivre que par le bootstrapping, sans perspectives. Tout est dans le timing de la levée…

- pour résumer, avoir à l’esprit qu’il faut, tous les jours, de la résilience et de l’optimisme.

Quelles sont les prochaines étapes pour votre entreprise ?

Principalement l’accélération du développement commercial, ce qui suppose des recrutements de collaborateurs et/ou la signature de contrats de distribution, au cas par cas, sur un certain nombre de nouveaux marchés.

Nous sommes présents dans quelques pays européens et au Canada. Il nous faut être systématiques sur l’Europe et considérer le formidable potentiel d’autres marchés, notamment celui de l’Amérique du Nord.

Le second point est le maintien de l’évolution continue de notre offre, en développant une forte capacité d’intégration des inputs clients et une rapidité à délivrer ces améliorations.

Le tout est de savoir si nous pouvons avancer à un rythme suffisant en étant financés par notre exploitation, ou s’il sera nécessaire d’aller chercher un financement complémentaire pour atteindre un rythme suffisant.

Avez-vous des attentes vis à  vis de la communauté des diplômés de l'EDHEC ?

La plupart de mes interventions publiques visent à faire connaître ce que la robotique peut enfin permettre comme améliorations de la rééducation des patients, tout en respectant les contraintes de nos systèmes de santé. Nous parlons d’améliorer, autant que possible dans notre domaine, le quotidien des 5 millions de personnes atteintes d’un handicap des suites d’un AVC tous les ans, par exemple.

Nous ne parlons pas de remplacer l’homme, thème très souvent évoqué au sujet de la robotique. Nous parlons de pouvoir faire plus et mieux que ce qui est actuellement possible en rééducation conventionnelle.

En cela, tous les relais qu’il est possible de trouver auprès de la communauté des diplômés de l’EDHEC sont les bienvenus : n’hésitez pas à porter notre message auprès de financeurs qui pourraient nous accompagner, auprès de potentiels collaborateurs cherchant du sens dans leur quotidien,   auprès d’alumni travaillant dans le secteur de la santé.

Plus d'info :

Vous trouverez tout sur notre site Internet : www.axinesis.com


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